𝒂 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕- ᵇᵒᵒᵏ

N•6

Ava

Vendredi 7 juillet 2023

The Avalon Hollywood 00h13

Mon corps chaud est emprisonné au milieu de la foule. Cette foule qui comme moi est heureuse d'être dans cette prison de chair, dansant sur la musique qui résonne même à l'intérieur de ma tête.

Une boîte de nuit, le Sunset Room Hollywood.

Mon corps commence à être fatigué, je le sens, j'en conclus qu'il me faut un nouveau verre. Je me retourne doucement pour marcher vers le bar. Au comptoir, une jeune femme me tends mon verre : un mojito blanc. Je m'assois sur le siège en cuir en face du bar quand une main se pose sur mon épaule.

"Eh bien. Je vois que tu t'amuses bien, princesse."

Je me retourne pour trouver Nina, mais heurte quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Une personne dont les bras se sont enroulés autour de mes hanches.

Son regard clair me dévisage. Son visage se penche vers le mien, son bras se resserre davantage alors que son autre main se dirige vers mon cou. Avec brutalité, ses lèvres se posent sur les miennes. Sa main se serre autour de mon cou, mes larmes coulent. Un cri sort de ma bouche lorsqu'il mord ma lèvre et qu'il se fraye un chemin vers ma langue.

Non, murmure la petite voix dans mon esprit.

Je tente de m'écarter.

"Un problème, princesse", me demande-t-il mauvais.

"Non non...aucun. J'aimerai rentrer."

"Parfait, on va pouvoir bien s'amuser tous les deux ce soir."

"Oui..."

"Oh, un conseil, princesse."

"Ne reviens plus jamais ici, ou je les tues tous."

"C'est clair?"

"Oui oui...."

Retour au présent

Ma tête tourne un peu sous l'excès de l'alcool. Je dois faire une pause, sous peine de rentrer à la maison et de ne pas avoir de preuve, ce que je préfère éviter.

Je me retourne pour faire partir cet inconnu, mais cogne quelque chose, ou plutôt cet homme. En face de mes yeux, un cou, épais, une peau halée. Je relève mon regard.

Des lèvres, pulpeuses mais pas trop.

Mais yeux glissent plus haut.

Un nez droit, parfait.

Encore un peu.

Des iris foncées dont je ne peux distinguer la couleur due aux multiples jeux de lumière. Des sourcils foncées eux aussi, de même que ses cheveux très légèrement bouclés.

Cet homme aux alentours de la vingtaine, je dirais, a tout pour me plaire.

Tu m'aimes hein ? J'ai peur que tu trouves mieux que moi.

Tu as vu comment ce garçon te regardait ? Je vais le frapper. On ne touche pas à ce qui à moi. Jamais.

Inconnu : Ava ?

Ava : Enzo ?

Enzo : Qu'est-ce que tu fais là ?

Ava : Je...hum..eh bien, j'ai le droit de sortir tout autant que vous. Et, à ce que je vois, vous n'êtes pas à votre soirée caritative.

Enzo : Hum..on l'as finis plus tôt..

Ava : Ça aurait pu être valable, mais vous êtes partis il y a seulement une heure.

Enzo : Haa..euh....

Je sens une douleur se propager dans tout mon corps, ma tête tourne et je commence à ne plus rien voir. Je crois que j'ai consommé un peu trop d'alcool ce soir...

En voulant me stabiliser, ma main dérape et je tombe soudainement en arrière. Je n'aperçois plus rien. Tout semble bouger autour de moi. Mes paupières deviennent lourdes. Je crois entendre quelqu'un prononcer mon nom, avant que je ne sombre totalement.

Villa des Miller

Mes paupières s'ouvrent lentement, m'offrant ma vue flou et un mal de tête. Je cligne des yeux plusieurs fois, tentant tant bien que mal d'avoir une vue nette.

Un plafond blanc, ou bien gris, c'est tout ce que je vois.

Je sais que je suis allongée sur un lit. Je suis fatiguée, mais j'ai l'impression d'avoir repris un peu de force.

Des draps doux. C'est tout ce que je sens.

Je gémis faiblement, sans trop savoir pourquoi, et je tourne la tête. Les murs sont gris, les meubles en noir. Je suis dans une chambre. Je ne reconnais pas la pièce où je suis. C'est très troublant. Je réussis, après de nombreuses tentatives, à me dresser. Je soupire.

C'est à ce moment là que la porte s'ouvre, le dévoilant. Et soudainement, je me rappelle de tout. Ma poursuite, mes soupçons, sa voix...puis le trou noir. Il rentre et s'approche du lit avant de se poser. Un verre d'eau, dans sa main, il me le tend sans un mot.

Je récupère le verre et bois quelques gorgées avant de le poser sur la table de chevet. Je me sens honteuse de lui avoir montré cette partie de moi, cette partie faible de moi.

Bordel, mais tu étais beaucoup mieux avant! Regarde toi, sérieusement! Tu es faible!

Je suis faible.. je suis faible... pardonne-moi d'être si faible..

Je me triture les doigts nerveusement, et lui, il ne me lâche pas du regard.

Enzo : Ça va ?

Ava : Oui, merci.

Enzo : Sûre ?

Je hoche la tête. Il me lance un faible sourire avant de se lever pour partir. Pourtant, avant que je ne puisse contrôler ma pulsion, je m'élance vers lui et j'attrape son poignée. Il se retourne, surpris, son regard se posant d'abord sur son poignet, puis sur mon visage. Gênée, je mordille ma lèvre. Il s'approche de moi et du bout de l'index, relève mon visage vers le sien.

Enzo : Tu veux me demander quelque chose ?

Ava : Humm...tu peux rester avec moi, s'il te plaît ?

Enzo : Euhh..oui oui, si tu veux, réplique-t-il, gêné.

Ava : Il est quelle heure ?

Enzo : Autour de 10h, je crois.

Ava : Oh, il est tard. Désolée d'être resté chez toi aussi longtemps.

Enzo : Tu n'as pas à être désolée. Je voulais t'aider.

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