Ava
Vendredi 14 juillet 2023
Villa des Miller 1h13
"Qu'est-ce que tu as fait à ta joue ?" me demanda un jour mon père.
Son regard était posé sur ma joue endolorie. Et, pendant un instant merveilleux, le temps se stoppa. Je me mis à espérer, espérer qu'il voit, comprenne, parle. Pendant cet instant, je restai immobile, le souffle suspendu.
"Oh... ce n'est rien."
Mon compagnon s'approcha avec ce sourire.
"C'est... vous savez, quand elle est tombée dans les marches de l'escalier, elle va toujours trop vite lorsqu'elle descend. Je lui ai dit de faire attention, mais elle ne m'a pas écouté. Pas vrai ?"
J'aurais voulu avouer, crier, mais son regard pompa mon âme. Mes bleus se contractèrent tous en même temps. Et lui, en réalité, était à l'intérieur de moi, car la peur me dévora et me fit acquiescer.
Et cette nuit le lit trembla, entre les hurlements, les coups de pieds et les chaînes qui me maintenaient au sol. L'obscurité tomba de nouveau sur moi, pour me punir de ne pas avoir caché le coup.
"Je t'aimerai ! Je t'aimerai ! Je t'aimerai !"
Retour au présent
J'imprime directement dans mon cerveau les consignes qu'il énumère. Après lui avoir confirmé que j'ai compris, je raccroche en lui promettant de le rappeler plus tard. Je reviens auprès d'Enzo et j'inspire un grand coup.
Moi : Enzo... tu vas devoir m'aider un peu...
Je parviens à le mettre sur le dos. J'essaye de l'asseoir, en vain, je lui passe un bras autour du cou et lui soulève la tête. Ses cheveux passent du sol à mon avant-bras. Sa tête bascule en arrière et la pâleur de sa gorge me saute aux yeux.
Moi : Enzo...
Le voir aussi fragile me noue l'estomac. Je jette un coup d'oeil inquiet à l'escalier, puis je pose les yeux sur lui. Pendant que je l'observe d'aussi près, je ne me rend même pas compte que je le serre plus fort qu'il est nécessaire de le soutenir.
Moi : On doit aller dans ta chambre. Enzo, juste l'escalier. Juste quelques marches...
Je déglutis et lui relève le buste.
Moi : Allez !
Bon... Peut-être que c'est un peu trop en demander. J'essaye de le convaincre de faire un effort, je lui demande s'il peut m'entendre. Quand je vois qu'il ne m'entend pas, je commence à le traîner à bout de bras sur le carrelage. Nous arrivons tant bien que mal à rejoindre l'escalier. J'attrape Enzo par le t-shirt et je réussis à le redresser suffisamment pour que son dos soit contre la première marche.
Moi : Enzo... je t'en prie... Relève-toi !
La tâche est colossale. Avec un grognement épuisé, je cale sa tête contre mon ventre, l'empêchant de déraper encore une fois sur le sol. Je chancèle sous le poids de son corps et je serre les dents. Nous montons l'escalier alors qu'Enzo ne semble pas tenir sur ses pieds.
Je suis soulagée d'atteindre l'étage, mais je ne parviens toujours pas à remettre debout Enzo. Je le traîne jusqu'à sa chambre en titubant. Et avec un immense effort, je réussis à le poser sur son matelas. Les poings sur les genoux, je m'accorde un moment pour reprendre mon souffle. Je me redresse et après quelques minutes d'effort, j'arrive à le glisser sous les couvertures.
A bout de force, je me rue dans la salle de bain et remplis un verre d'eau, puis j'ouvre le placard et j'y trouve les médicaments.
Je m'assois sur le bord du lit. Je lui soulève délicatement la tête et la maintiens dans le creux de mon coude.
Moi : Enzo, tu dois prendre ce médicament...
Il ne bouge pas. La pâleur de son visage est terrifiante.
Moi : Enzo... allez... *en pressant le cachet sur ses lèvres*
J'essaye de le lui fourrer dans la bouche. Ses lèvres s'entrouvrent sous la pression de mes doigts. Je faillis les effleurer lorsque le cachet disparut dans sa bouche. Je réussis à lui faire boire une gorgée d'eau et Enzo avale le médicament.
Je dépose sa tête sur l'oreiller et me lève rapidement. Je descend dans la cuisine pour préparer la compresse de glace dont m'a parlé Joshua. Puis, je remonte et la presse sur sa peau brûlante.
Je reste près du lit, tentant de me concentrer. Est-ce que j'ai oublié quelque chose ? Je repense aux indications de Joshua.
Petit à petit, je me sens glisser lentement sur le matelas. L'obscurité m'engloutit.
Villa des Miller 9h26
Quelque chose me chatouille le menton. Je plonge mon visage dans le frais de l'oreiller. Il me faut un petit instant pour me décider à ouvrir les yeux.
Lorsque j'entrouvre les paupières, une douce lumière brouille ma vue, encore endormie. Je cligne des yeux et je vois la réalité se dessiner autour de moi. Je prends progressivement conscience de la position anormale dans laquelle je me trouve. Et de la chaleur. Pourquoi je n'arrive pas à bouger ? Et pourquoi je ne suis pas dans ma chambre ? Quelque chose de noir me cache la vue. C'est des cheveux.
Des cheveux ?
J'écarquille les yeux en étant prise de spasmes. Enzo est contre moi, ses épaules larges m'enveloppent et ses bras me serrent délicatement la taille. Son visage est niché au creux de mon cou, et je sens son souffle effleurer ma peau. Nos jambes sont emmêlées et les couvertures sont rejetées sur le côté du lit. Pendant un moment, j'oublie de respirer. Mon esprit explose dans une hystérie effrayante, une brusque claustrophobie me serre la gorge et mon coeur s'emballe.
Comment ont-a pu en arriver là ? Quand me suis-je allongée sur le lit ? Quand ?
Je sens ses mains sous moi, coincées entre le matelas et mon corps, dans une étreinte à la fois solide et délicate. Enzo... Enzo m'étreint. Il respire contre moi.
Ma princesse, j'ai envie de dormir avec toi ce soir. J'ai envie de te prendre dans mon lit.
Tout de suite.
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𝒂 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕- ᵇᵒᵒᵏ
RomanceAva, dix-huit ans, doit quitter sa ville d'enfance pour emménager chez James Davis, le nouveau et riche fiancé de sa mère. Ava rencontre Enzo Miller, le meilleur ami de son demi-frère. Elle découvre qu'il cache à tous un monde de gang et de course...