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Enzo

Dimanche 16 juillet 2023

Rues de Los Angeles 1h13

Un gémissement m'échappait et je cachais mon visage de mes mains. Je tremblais, la colère avait à nouveau fait place au chagrin. Les sanglots me secouaient. Pourquoi ? Pourquoi ce monstre avait-il tué mon papa ? Pourquoi lui, pourquoi moi ? Pourquoi maintenant, alors que tout était déjà effondré autour de moi ? Pourquoi ?

"Madame. Madame, vous allez bien ? Parlez-moi."

Je restais silencieuse tandis que les larmes roulaient sur mes joues. Tout bougeait au ralenti autour de moi. Les sons étaient étouffés, j'entendais à peine la femme qui me parlait. Les sirènes bleue et rouge qui hurlaient. Les hurlements des policiers sur les lieux. Le claquement des portières sur son corps. Et sur son coeur.

"Elle est en état de choc, emmenez-la vite !"

Ma mémoire était floue. Je fondis en larmes. Encore.

Retour au présent

Elle marche lentement.

Moi : Bon, tu peux avancer plus vite ou je dois te porter ?

Ava : C'est bon... je marche, regarde.

Elle s'exécute en ouvrant les bras, mais avec ses talons, sa marche est bancale.

Moi : Ava, tu as bu combien de verres ce soir ?

Elle fait mine de réfléchir.

Ava : Pour ma défense, c'était une soirée très, très lourde en émotion.

Elle glousse avant de trébucher et de se casser la figure. Je l'a rattrape in extremis.

Moi :  Ça suffit comme ça !

Je me penche vers elle et la hisse dans mes bras.

Ava : Qu'est-ce que tu fais ? Repose-moi, Enzo !

Moi : Laisse tomber. Je n'ai pas envie de t'emmener à l'hôpital.

Finalement, Ava cesse de s'agiter et fond contre moi.

Satisfait, je marche en direction du lieu de rendez-vous dont j'ai convenu avec mon chauffeur, Ava pressée contre moi, son souffle dans le creux de mon cou. Tandis que j'avance tranquillement, je crois entendre un gloussement.

Moi : Je peux savoir ce qu'il te fait rire comme ça ?

Ava : Toi.

Moi : Moi ?

Ava : Oui. Pour tout te dire, je suis surprise que tu aies délaissé ta bécane pour moi. Tu m'en vois flattée.

Moi : Ne le sois pas trop. Mon chauffeur nous attend au prochain croisement. Je t'adore, mais tu pèse ton poids.

Ma taquinerie me vaut une tape au bras et un sourire rayonnant. J'estime que je ne m'en sors pas trop mal.

A notre approche, mon chauffeur descend de la voiture et ouvre la portière arrière. Je le remercie et glisse Ava sur la banquette, boucle sa ceinture avant de faire la même chose. Une fois assise sur le siège, Ava s'avachit.

Chauffeur : Où dois-je vous conduire, monsieur Miller ?

Moi : A Beverly Hills, merci.

Le trajet se déroule dans un silence agréable et à mesure que nous roulons, je sens Ava s'avachir contre moi, puis finir par s'endormir. Je coule un regard en biais vers Ava, et effleure son visage aux traits détendus. Sa peau est douce.

𝒂 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕- ᵇᵒᵒᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant