Candice et Chrystelle arrivèrent devant un immense portail en fer forgé vert, une caméra les observait. Faisant quelques pas de côté, les deux policières s'aperçurent que derrière le grand portail, une villa cossue les attendait.
« Et ben ! On s'emmerde pas ici... siffla Chrystelle.
- Chrystelle, la victime avait certes une belle maison, mais elle est morte à présent. L'argent ne fait pas tout tu sais... répondit Candice d'un air las. Elle devrait être habituée aux réflexions envieuses de sa lieutenante, mais elle n'arrivait pas à s'y faire. Chrystelle voulait toujours plus. Elle avait les qualités pour obtenir tout ce dont elle rêvait, mais non, elle restait bien sagement à sa place, attendant que tout lui tombe cuit dans le bec.
- Oui, ben, elle a quand même bien vécu avant ... maugréa la lieutenante.
- Bon on sonne ! la coupa Candice. Bonjour, je suis la commandante Renoir et voici la lieutenante Da Silva. Nous aimerions nous entretenir avec Mathilde Rousseau.
- Oui, c'est moi, je vous ouvre, répondit une voix dans l'interphone »
Bon même si Chrystelle lui cassait les pieds, il fallait bien reconnaître que la maison valait son pesant de cacahouètes. Une longue allée bordée de pins parasols menait à une immense maison de type méditerranéen, en pierres joliment taillées. Et là, un petit chemin montait à une immense piscine à débordement abritée par de grands arbres. Peut-être des chênes verts se demanda Candice. Il faut dire que dernièrement, elle passait beaucoup de temps dans son jardin afin d'essayer de dompter son extérieur ... et de se vider la tête. Jardiner lui permettait d'arrêter de penser à Antoine. Antoine couché sur son lit en train de se reposer. Ou bien Antoine, sous sa douche, de l'eau chaude coulant abondamment sur son torse musclé venant rincer la mousse ici logée. Il faut dire que cette dernière pensée ne quittait pas son esprit. Comme une petite fille qui est devant un magasin de bonbons, qui n'a pas le droit d'en manger et qui pense toute la journée au goût qu'ils doivent avoir. Et bien Antoine, c'est sa fraise tagada, son réglisse, son caramel... sa douceur sucrée !
Candice et Chrystelle arrivèrent sur une grande terrasse joliment meublée. De grands canapés beiges où on rêvait de se lover entouraient deux tables basses en mosaïques bleues. Enfin, un parasol vert bouteille achevait l'ensemble. Une femme les attendait. Grande et fine, elle portait une élégante robe noire trois trous agrémentée d'un collier de perles à double rang. Des escarpins noirs également terminaient la tenue. Seul le vent venait décoiffer quelques mèches de son chignon.
« Commandante Renoir de la BSU de Sète, Lieutenante Da Silva, se présenta Candice.
- Bonjour, je suis Mathilde Rousseau. Vous venez pour Sacha... répondit la femme de la victime d'un ton las. Asseyez-vous.
- Oui, tout à fait. Je vous présente toutes mes condoléances Mademoiselle Rousseau.
- Madame, Sacha et moi étions mariées. Mais j'ai gardé mon nom de jeune fille à cause de mon métier.
- Votre métier ? demanda Chrystelle.
- Il y a bien longtemps, j'étais comédienne. Sous le soleil ça vous parle ? Maintenant, c'est loin et je suis devenue scénariste.
- Vous évoluiez donc dans le même domaine professionnel que votre femme, dit Candice. Comment était-elle dernièrement ? Avait-elle des soucis ? Personnels ? Professionnels ?
- Oui, j'ai connu Sacha durant mes années d'actrice. Elle était casteuse junior, mais elle avait déjà l'œil pour dénicher les jeunes talents. Sa carrière a connu un essor rapide et j'ai tout de suite été sous le charme. Et non, Sacha n'avait pas de problèmes, enfin je ne crois pas. Elle passait en coups de vent à la maison dernièrement, me disant qu'elle préparait le casting d'un grand film. C'est simple, je ne la voyait plus ...
- Excusez-moi de vous demander cela, de faire des raccourcis... mais le milieu du cinéma n'est pas réputé pour être facile. Moi-même, j'ai pu le constater quand je jouais sur les planches à 20 ans... J'interprétais avec ma troupe Hair, je me rappelle encore de mon beau soldat ...
- Ce que veut dire ma collègue, la coupa Chrystelle, c'est que le métier de votre femme devait faire des envieux et surtout des déçus. Comment réagissaient les acteurs et actrices non retenus ? Sacha a-t-elle déjà reçu des lettres de menace ?
- Elle n'aimait pas m'en parler car je ne supportais pas que quelqu'un puisse lui faire du mal ! Mais oui, elle en a reçu plusieurs, notamment suite au casting des 3 Mousquetaires. Vous savez le dernier film de François Civil. Une grosse production.
- Qui est François Civil ? demanda Candice. Cela fit immédiatement hausser les sourcils de Chrystelle.
- C'est un acteur tendance, Candice. Il a vraiment la côte depuis quelques années ! Mais c'est vrai que toi à par De Funès ...
- Hé ho, ça suffit ! Son nom me revient maintenant ! mentit Candice. Avez-vous gardé ces lettres ? Pouvons-nous y jeter un œil ?
- Oui, elles sont dans le bureau de Sacha. Suivez-moi. »
L'extérieur de la maison était impressionnant, mais l'intérieur c'était autre chose ! Candice se trouva face à une décoration de type industriel chic minimaliste. Elle avait déjà vu des meubles comme ça dans les magazines qu'elle feuilletait chez le coiffeur. Le bureau de Sacha était quant à lui plein de vie, avec des couleurs. De grands murs colorés en bleu donnaient à la pièce un sentiment de bien-être. Un immense canapé jaune invitait à se blottir dedans pour une sieste bien méritée. Aux murs, des affiches de films confiaient à la pièce un style branché mais rassurant. Cependant, c'est surtout le bureau qui attirait l'œil. Un immense bureau blanc avec des pieds en fer forgé croulait sous les dossiers. Candice avait rarement vu un tel foutoir ! Et elle parlait en connaissance de cause. Son bureau n'était pas réputé pour être le mieux rangé de la BSU... Contrairement à celui d'Antoine, où même les stylos et post it étaient alignés. Mais elle s'y retrouvait parfaitement dans son bordel, c'est ce qui importait !
« Tenez les voici, dit Mathilde en tendant une liasse à Candice. Ce sont celles que Sacha m'a montrées. Il doit sûrement en avoir d'autres mais pas ici...
- Merci beaucoup. On va les apporter au commissariat, voir si on trouve une piste. On vous tient au courant Madame Rousseau. »
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De retour à la BSU, Candice et Chrystelle avaient tout de suite confié les lettres à Aline pour découvrir de potentiels indices. Mais avant, elles les avaient toutes prises en photo pour avoir une trace en attendant.
« Et ben ! Regarde celle-ci Candice ! Il ou elle devait être sacrément énervé ... dit Chrystelle en tendant une feuille à sa supérieure »
Espèce de connasse, tu as brisé ma carrière.
Ce film était la chance de ma vie et toi tu as décidé de m'en écarter.
Je vais te montrer comment c'est de perdre ce à quoi tu tiens le plus.
Tic tac, ça ne va pas tarder !
« J'espère qu'Aline pourra trouver des empruntes sur le papier. Histoire qu'on puisse trouver ce malade et avoir le début d'une piste ! dit Candice.
- Bon, en tout cas on sait que Sacha n'avait pas fait que des heureux ... Je l'ai vu au ciné, Dartagnan c'est vraiment le film du moment. Il a déjà fait plus de 3 millions d'entrées ! Un rôle dans ce film ouvre à coup sûr les portes du 7e art...
- Le thème de la vengeance se tient je trouve. Les lettres de menace et les yeux crevés, tout y est. Maintenant, reste plus qu'à trouver qui est derrière tout ça ! »
Candice fut interrompue par la sonnerie de son téléphone. En regardant l'écran, elle fut surprise de voir le nom d'Antoine apparaître.
« Candice, c'est Antoine. Juste pour te dire que ton ex mari est chez toi et il n'a pas l'air décidé à partir. Je lui ai dit que tu n'étais pas là mais il trouve toujours un prétexte pour rester... Je pense qu'il t'attend. Tu rentres bientôt ?
- Roooo Laurent ! Il m'énerve celui-là ! Il ne devait plus s'incruster comme ça chez moi ! T'inquiète pas Antoine, j'arrive, je pars du bureau. »
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Mur(s) porteur(s)
أدب الهواةEt si, après cette journée éprouvante, Candice ne s'était pas tournée vers Canovas ? Et si, pour une fois Candice avait laissé parler son coeur ? Ma réécriture de la fin de la saison 2 de Candice Renoir.