Mur(s) porteur(s)

Folie à deux

Candice regardait Antoine avec un sourire brûlant, où se mêlaient désir et amour. Ils avaient tellement attendu, tant joué au chat et à la souris. Ce serait mentir de dire qu'aucun des deux n'avaient pas déjà vécu ce moment dans leurs rêves respectifs. Candice surtout, après les fois où Antoine la prenait dans ses bras suite à une enquête particulièrement difficile.

Mais ce n'était rien comparé au moment qu'ils allaient vivre.

Candice passa ses bras autour du cou d'Antoine et le regarda droit dans les yeux. Ils n'étaient à présent qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, leurs bouches se frôlant. Ce fut Antoine qui fit le premier pas en capturant les lèvres de la commandante. Autant Antoine avait l'habitude de se montrer doux tendre dans ses baiser avec Candice, autant cette fois, il avait envie de montrer à cette femme combien il la désirait. Candice commença petit à petit à sentir ses angoisses disparaître face à ce baiser brûlant, ardent, fiévreux. Elle sentit s'envoler ses questionnements sur son apparence, son âge et ses kilos en trop. Elle était juste une femme amoureuse souhaitant au plus profond d'elle, être aimée par cet homme. Elle avait comme un besoin primaire de sentir Antoine prêt d'elle, contre elle, en elle.

Ils descellèrent leurs lèvres, l'espace d'un moment, afin de reprendre leur souffle. Mais complètement envoûtés, leurs lèvres se retrouvèrent pour reprendre leur danse. Comme si, elles s'étaient toujours connues, comme si elles connaissaient d'elles-mêmes le chemin du désir. Antoine titilla du bout de la langue les lèvres de Candice, lui demandant la permission d'aller plus loin. D'approfondir ce baiser. Permission aussitôt accordée par Candice, qui rejoignit celle d'Antoine dans une chorégraphie sensuelle. Leurs langues se touchaient, se câlinaient et se titillaient.

Face à ces baisers à couper le souffle, Antoine sentait monter en lui une vague de désir indescriptible. Une vague qui irradiait tout son corps et le fit se sentir vivant. Bien sûr, il avait déjà tenu de nombreuses femmes dans ses bras, parfois plusieurs en même temps. Il avait froissé de nombreux draps avant l'arrivée de Candice. Mais, même s'il y prenait du plaisir, c'était souvent des actions mécaniques, automatiques, comme si les mêmes gestes étaient répétés encore et encore. Cette fois, c'était différent. Il avait une femme entre les bras, une vraie femme qui lui avait fait ressentir des sentiments inédits. Qui avait chamboulé sa vie et ses émotions. Candice ne ressemblait en rien aux minettes qu'il ramenait chez lui après une soirée arrosée, et à qui il disait au revoir le lendemain matin avec un soulagement non feint. Malgré la vague de désir assaillant chaque partie de son corps, il se sentit soudain comme un jeunot qui réalisait sa première fois.

Pris dans ses pensées, ce fut Candice qui le fit retourner sur Terre. Cette dernière était partie à l'assaut de son cou. Du bout de la langue, elle traçait de petits cercles. Elle alternait avec de petits baisers légers comme des nuages. Un délice. Une transe. Soudain, Antoine sentit un petit mordillement qui le fit perdre la raison. Candice s'attaquait à ses lobes d'oreille. Personne jusqu'à présent, n'avait chatouillé cette zone de son corps. Et il devait bien l'admettre, cette nouvelle zone lui donnait chaud.

Conscient qu'ils n'allaient pas passer leur soirée dehors à s'embrasser, Antoine pris Candice dans ses bras et la souleva du sol. Cette dernière émit un petit bruit de surprise, ne s'attendant pas à cela. Ainsi, il amena la femme qu'il aimait au salon sur le canapé. Antoine, n'avait pas eu la volonté de la porter jusqu'à la chambre. Il la voulait là, maintenant.

Candice s'enfonça dans le canapé, Antoine au-dessus d'elle. Si jusqu'à maintenant, c'était elle qui avait pris les devants, c'était Antoine qui continuait la danse. Il retrouva ses lèvres dans un baiser ardent, car pour une fois, elle était toute à elle. Il mit dans ce baiser tous les baisers qu'il aurait aimé échanger avec elle durant ces dernières années. Mais où il n'avait pas pu. Bienséance oblige. Le baiser quand il essuya ses larmes pour la première fois sur les docks, le baiser qu'il brûlait de lui donner chez JB et celui qu'il s'était retenu de lui donner chez ce vieux cochon lors de la mission échangisme off. Il voulait compenser tous ces actes manqués.