Incorrigible Commissaire

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J'ai des sentiments pour toi Antoine ! Voilà, tu es content ?

Antoine referma délicatement la porte du bureau de Candice, le sourire aux lèvres. C'était plus fort que lui. Il ne pouvait pas effacer ce sourire de son visage, pas depuis leur conversation. Cette phrase avait réchauffé son cœur et réveillé en lui une flamme endormie. Une flamme qui s'était remise à brûler à l'intérieur de lui, et qui maintenant irradiait tout son être. Il pensait que jamais plus ce feu ne se rallumerait en lui, depuis... depuis Victoire. Mais ces quelques mots de Candice avaient été l'étincelle qu'il lui fallait. C'est donc le cœur léger et le sourire jusqu'aux oreilles qu'il se dirigeait vers l'open-space, rejoindre JB.

Alors qu'il arrivait au seuil de la pièce, une voix qu'il ne connaissait que trop bien, se fit entendre.

« Dumas ! Medzaoui ! Alors, on vous manquait à ce point ? les interpella ironiquement la commissaire Attia.

- Oui, commissaire, vous nous manquiez énormément ! répondit JB avec une sourire enjôleur.

- Et bien, il ne fallait pas partir Medzaoui ! le coupa Attia.

- Euh... pas le choix... famille, bredouilla JB, soudain désarçonné par l'attitude de son ex-cheffe.

- Et vous Dumas ? demanda Attia, changeant de cible.

- Euh, je suis venu apporter un papier à Candice. Au sujet de ma reprise, lui répondit Antoine. Il ne voulait absolument pas révéler la raison de sa venue, à personne. Et encore moins, à Attia !

- Hum, opina Attia. J'y pense, vous n'auriez pas pu le donner à votre commandante, sans vous déplacer jusqu'ici ?

- Euh... tenta Antoine, complètement ahuri par la remarque de la commissaire. Il ne savait pas ce qu'elle connaissait de sa vie actuelle, alors il décida de la laisser poursuivre.

- A ce que j'ai entendu, vous vivez chez la commandante non ? La BSU grouille de commérages à votre sujet. Avec Renoir, vous faites les gros titres ! rigola de manière sarcastique Attia.

- Euh... Oui, Candice a eu la gentillesse de m'accueillir chez elle pour ma convalescence. Elle m'a évité la maison de repos, Dieu merci ! tenta Antoine pour détendre l'atmosphère soudain devenue pesante.

- Hum, bien sûr. Et vous revenez quand ?

- Dans 3 semaines, répondit Antoine.

- C'est pas trop tôt hein ! Avec le départ impromptu de Medzaoui et votre volonté de jouer les héros, on manque cruellement de renfort ici. Renoir et Da Silva sont sur une enquête sensible. Et malgré l'arrivée de cette hurluberlue de Paris, rien ne bouge.

Antoine se retint de rire, certain qu'Attia parlait de Chloé. Il était bien content de voir la commissaire jongler avec deux Candice. Et elle ne semblait pas au bout de sa peine !

- Et si je vous dis que l'hurluberlue de Paris a une piste ! intervint Chloé en faisant irruption dans l'open space. Candice à sa suite, un large sourire sur le visage. Antoine ne savait pas si c'était des restes de leur conversation à cœur ouvert ou, si c'était la répartie cinglante de Chloé. Un peu des deux mon capitaine !

- C'est pas trop tôt ! répondit Attia, en se reprenant. Et bien, dites-nous !

- On a croisé les noms des listings de casting et des élèves de l'école de théâtre. Plusieurs noms coïncidaient. Et ensuite, on a retenu uniquement ceux qui avaient un casier. Et un nom est apparu. Christophe Lambert, 31 ans. Il a été élève à l'école il y a 10 ans, y a suivi une masterclass de l'une de nos victimes, et a passé tous les castings de Sacha Trégan. Et... notre réalisateur avait demandé une injonction d'éloignement contre lui, répondit Chloé, un sourire royal aux lèvres.

- Il est originaire de la région, mais est monté sur Paris pour tenter sa chance après son école. Et selon certaines sources, il serait revenu chez ses parents récemment... intervint Candice, à la suite de Chloé.

- Il est ici ? Et bien, qu'est-ce que vous attendez !? se reprit Attia.

- Euh... ben on y va, marmonna Candice.

- Dumas, Medzaoui, on a du travail ici. Je ne vous retiens pas, acheva la commissaire »

JB et Antoine se dirigèrent en direction de la sortie de l'open space, littéralement jeté dehors par la commissaire. Toujours aussi aimable celle-ci... Cependant, Antoine ne put pas s'empêcher de se retourner pour jeter un dernier coup d'œil à Candice. Cette dernière eu la même idée puisque leurs deux regards se croisèrent au même moment. C'était comme si deux faces d'un aimant se retrouvaient et s'attiraient pour ne former qu'un. Le regard de Candice disait « Désolée... ce sont les ordres » et celui d'Antoine lui répondait « C'est pas grave, je comprends. On se voit ce soir, j'ai hâte ! ». Mais de toute façon, ils avaient toujours eu ce truc. En un regard, l'un comprenait l'autre.

« Hey mec ! Alors ?! l'interpella JB dans le couloir de la BSU.

- Alors... Alors, j'ai hâte d'être à ce soir ! répondit Antoine, son indéfectible sourire vissé aux lèvres »

Mur(s) porteur(s)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant