11. Jamais toi sans moi, suri.

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Isao.






Japon.
The Penthouse.
18h.








Une seconde, seulement une.

Et la source de tout mes problèmes aurait disparu aussi vite qu'elle n'est apparue. Mais il a fallut que ce batard d'Aïko fasse une entrée des plus remarquable, en sang, comme d'habitude.

Il titube en grimaçant. J'en ai sincèrement rien à foutre de la cause de tout ça, ou alors je sais exactement ce qu'il a fait.

Il tombe sur un des sièges qui accompagnent les canapé en cercle, son sang me fait horreur. J'ai envie de le tuer.

Yesenia vient, elle allait me reprendre le katana que j'allais enfoncer dans la gorge de cette dorobō (voleuse). Le contact de Yesenia contre mon épiderme froid me brûle presque. Je m'arrache de sa prise en m'éloignant, fulminant de colère contre Aïko, et elle.

Il m'a coupé. J'allais la tuer. Je veux la tuer.

Je dois la tuer.

Je vais la tuer.

— Qu'est que t'as encore fait, hein ? le questionne Yoko, désespéré mais habitué.

Yesenia rigole bien à ses conneries, moi, ça ne me fait pas rire.

Il ignore son frère avec la même désinvolture que d'habitude. Il arrache les derniers boutons de sa chemise blanche, souillé par l'acre du sang écarlate. Il grimace en voyant la plaie, agacé.

— J'étais en combat, et il avait la haine d'être entrain de perdre, ce chien m'a planté avec un couteau qu'il a planqué dans sa chaussure ? Sa chaussure ! s'aberre-t-il tout seul.

Quand Yoko dit qu'Aïko se prend pour une star, ce n'est pas un euphémisme.

Tout ce que ce mec fait est exagéré, inattendue, classe. Même quand il se bat, c'est à croire qu'il est programmé pour jouer au excentrique.

— Ouais, comme d'habitude, en fait, renchérit Yoko.

— Tu lui as fais quoi, après ? demande Yesenia.

— Bah, je l'ai tué, réfléchis un peu.

Ouais, j'en attendais pas moins d'Aïko.

— Tu devrais arrêter tes conneries, on a mieux à faire.

Aïko rit amèrement.

— Ma chemise... c'était une de mes préférés, pleure-t-il ironiquement son sort.

J'entends un rire discret dans mon dos.

Je regarde attentivement les expressions faciales d'Aïko. Je n'ai jamais compris pourquoi il était comme ça. Sa haine injustifié à mon égard, une haine qui a attisée la mienne. Depuis, rien n'est plus pareil entre nous.

Je préfère ne pas me retourner vers la source du rire. À défaut de la tuer, je ne veux pas croiser ses putains d'yeux défiants.

Aïko hausse les sourcils vers elle, surpris.

— T'es vivante ? Et tu ris ? Eh bah, t'es encore mieux traitée que moi, soupire-t-il au loin.

AMRA ; Alkhayin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant