10. Voleuse.

149 12 1
                                    




Amra.






Japon.
National Hospital. Tokyo.
8 Novembre.





Vous connaissez sans doute le bruit d'un marteau piqueur. En voyant cet objet entrer en collision avec le béton pour le briser, vous vous dites : putain, ça doit faire mal !

Cette sensation réside dans mon crâne.

Elle est omniprésente. Je viens à peine d'immerger que je sens déjà mon pouls accélérer à cause de la douleur. Puis, il accélère encore plus vite et l'air parvient difficilement à mes poumons quand je sens le métal froid contre mes poignets.

Encore.

Ça en devient une habitude.

Fallait s'y attendre. Les mouvements de mes mains sont restreints à cause des menottes qui les lient au lit de l'hôpital.

Et j'avais bel et bien raison, on m'a fait inhaler du poison.

Putain. En 23 ans d'existence, c'est bien la première fois qu'une mission tourne aussi mal.

Je ne possède pas la force nécessaire pour me débattre ou tenter une quelconque fuite. Même amorcer un mouvement est difficile.

Au loin, la porte s'ouvre.

Yoko, Isao et cette fille entrent.

C'est fascinant comme elle est belle.

Elle n'a pas l'air d'être une otage. Je me demande qu'est qui a bien pu la mener ici.

— Tu penses pas que c'est un peu radical ?

— Mmh, répond Isao.

Elle hausse un sourcil.

— Pendejo, l'insulte-t-elle.

Il me surplombe de sa hauteur. Il me scrute du regard. Plonger dans ses iris me fait un effet particulier. Autant c'est révulsant qu'intriguant.

Il sort calmement son arme.

Ses yeux ne quittent pas les miens. Et je n'arrive pas à détourner les yeux. C'est... profond.

Le canon frôle mon menton. Il le fait longer jusqu'à ma gorge, entre mes seins alors que je peine à respirer. C'est vraiment un fou.

Il arrive à mon ventre et plante avec plus de ferveur le canon froid de son arme contre mon ventre. L'arme s'enfonce.

C'est pas douloureux, mais très perturbant.

Instinctivement, j'inspire profondément, m'écourtant la respiration.

— Où tu étais et qui t'a fait ça, répond avant que je ne tire, me menace-t-il.

La fille avance et secoue la tête.

— Dios mío, ¿ crees que hablará así (Mon Dieu, tu crois que c'est comme ça qu'elle parlera) ¿ s'exclame-t-elle.

Elle s'agenouille à côté de moi pour être à ma hauteur. Je me redresse légèrement, effrayée à l'idée que son doigt ne presse la détente.

AMRA ; Alkhayin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant