Chapitre 12

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Cher journal,


Lady était déjà en train de dormir lorsque je suis rentrée du travail, j'ai donc le temps de raconter ici mon rendez-vous avec Mandy... C'était catastrophique, quelle idiote j'ai été ! J'exagère peut-être un peu, mais ce qui est sûr c'est que j'ai attisé sa méfiance, ce qui me fend le cœur.

Nous avons fait les boutiques, elle a trouvé la robe parfaite pour le mariage de sa cousine, une belle robe de cocktail bleue ciel qui lui allait à ravir. De mon côté, j'ai trouvé deux nouvelles tenues pour un prix abordable, des tenues approuvées par Mandy ce qui me faisait chaud au cœur.

Nous flânions dans les rues marchandes de la ville, et il y avait non loin un petit étal sur roulettes rempli de marrons chauds, qu'un homme vendait aux badauds pour une somme modique. Au moment où nous sommes arrivées à hauteur de l'étal, celui-ci s'est renversé suite à une maladresse du vendeur ! Les marrons chauds se sont déversés sur les pieds et les jambes de Mandy, qui a poussé un cri de surprise et de douleur. Avant que j'ai eu le temps de pleinement réaliser ce qu'il se passait, le temps s'est rembobiné pour quelques secondes. J'ai à peine eu le temps de prendre Mandy par le bras pour dévier notre trajectoire en urgence, avant que les marrons chauds ne se déversent sur les pavés.

Mon amie était très surprise et m'a demandé comment j'avais pu prévoir cet incident ; bien sûr je n'ai pas pu lui donner une réponse satisfaisante. Je pressentais qu'il était trop tôt pour parler de mes pouvoirs à Mandy, je préférais lui en parler quand nous serions plus proches et que je les maîtrisais mieux. Elle a insisté, tant et si bien que je me sentais mal à l'aise, et j'ai senti tout à coup une vague de chaleur m'envahir, puis mon amie s'est mise à pleurer sans aucune raison...

J'ai tout gâché, je voulais être son amie mais maintenant je suis sûre qu'elle me voit comme une fille bizarre, et peut-être mystérieuse. J'aimerais pouvoir changer, cher journal, je voudrais tellement être normale, mais il n'y a qu'une manière de pouvoir vivre sereinement. Les promesses de Lynda ne sont que de la poudre aux yeux, il n'y a qu'en Logan et les Advanced que je peux avoir confiance pour m'aider à progresser dans mon chemin de vie.

Je me sens abattue, un peu découragée, mais je vois Logan demain, ça me fera du bien je pense d'être avec quelqu'un... comme moi. Je ne dois rien lâcher, il faut que je sois courageuse, et heureusement j'ai des amis sur qui compter. J'espère que ça s'arrangera avec Mandy, la voir pleurer par ma faute m'a fait mal au cœur...

Je dois me concentrer sur la maîtrise de mes aptitudes.


A bientôt, cher journal


Lily


La matinée est déjà bien avancée lorsque la jeune femme se réveille : Lady est déjà affairé dans la cuisine, il s'occupe probablement du petit déjeuner. En voyant son amie se réveiller, il pose la fameuse question qu'elle redoutait.


« Bonjour mademoiselle ! Alors, cette virée shopping avec Mandy ?


- Eh bien, j'ai trouvé deux trois choses sympa... Pour le reste, je n'ai pas vraiment envie d'en parler. Mes pouvoirs ont tout gâché... Vivement que j'apprenne à les maîtriser. »


Elle pousse un soupir de dépit, tandis que son meilleur ami vient s'asseoir au bord de son lit.


« Ce Logan dont tu m'as parlé... Tu es bien sûre de pouvoir lui faire confiance ? Tu sais, les hommes se font parfois passer pour ce qu'ils ne sont pas... »


Écoutant ce que lui dit son ami, Lily s'aperçoit qu'elle ignore encore tout des pouvoirs de Logan. Il les a encouragées à se dévoiler, Alice et elle, mais il n'a fait aucune démonstration. La jeune femme se promet d'en parler avec le représentant des Advanced dès cet après-midi, et elle hoche la tête en signe d'assentiment. Elle sait qu'elle peut faire confiance à Logan, elle le sent, mais il est temps qu'elle en sache plus à son sujet.


C'est son jour de repos, et avant d'aller rejoindre Logan elle a rendez-vous avec sa psychologue, Madame Poly. Lily a promis à sa mère de ne pas arrêter son suivi, elle s'y dirige donc à contrecœur. La séance dure environ trois quarts d'heure, où la jeune femme raconte des banalités, sachant pertinemment qu'elle ne peut pas parler librement de ses pouvoirs, et encore moins des Avdanced.


Elle se rend ensuite au Red Skull, le lieu du rendez-vous convenu avec Logan. Il est à l'heure, elle le salue et ils commandent  àboire avant de se rendre sur le lieu de l'entraînement. Après avoir avalé quelques gorgées d'une bière rouge fruitée et sucrée, Lily prend la parole.


« Logan... Est-ce que tu pourrais me parler un peu de tes pouvoirs ? Je me rends compte que je n'en sais pas beaucoup sur toi. Nous sommes amis, pas vrai ? »


L'homme hoche la tête pensivement.


« C'est vrai... Il est temps que je t'en dise un peu plus sur mes facultés. Je te montrerai quand nous sortirons du bar. Par contre, je préfère te prévenir... Ça peut te secouer. Tu es sûre d'être prête ? »


Lily reste perplexe quelques secondes, les paroles de Logan la troublent et attisent sa curiosité en même temps. Elle a encore plus envie de savoir, maintenant.


« Oui, je suis prête. »


Les deux jeunes gens finissent leurs verres et quittent le bar, s'engouffrant dans une rue piétonne.


« Est-ce que je pourrais te poser une question indiscrète ?


-Oui, bien sûr. »


De plus en plus curieuse, Lily attend ce qui va suivre.


« Ya-t-il une... personne décédée, à qui tu aurais aimé parlé une dernière fois ? »


Choquée par sa question, la jeune femme lui répond de but en blanc, sans avoir besoin de réfléchir plus d'une demi-seconde.


« Mon père, Romaric Belval.


- D'accord... »


Logan s'immobilise, ferme les yeux et prend une grande inspiration. Lily l'observe, comme hypnotisée par l'état de méditation dans lequel l'homme se plonge. Tout à coup, le calme est interrompu par la sonnerie d'un téléphone : celui de Logan. Celui-ci ne semble pas surpris, et répond avant de tendre son portable à Lily.


« Il y a quelqu'un qui voudrait te parler. »


Me parler à moi ? Alors, pourquoi appeler sur le téléphone de Logan et pas sur le mien ?


La jeune femme prend le smartphone et le porte à son oreille.


« Allô, ma puce ? »


Son sang ne fait qu'un tour : elle reconnaîtrait cette voix entre mille.


Et c'est tout bonnement impossible.

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