TW : Violence
Le poids de l'attente et des regards est insoutenable. Maureen plisse les yeux et dit :
-J'vois rien. Ils veulent faire monter l'excitation, ça veut dire qu'on a le temps.
Elle se tourne vers son Padawan et plonge ses prunelles marrons dans le regard apeuré de Saras :
-Saras, tu as le droit d'avoir peur, c'est humain et c'est ce qui te permets de connaître tes limites. Mais souviens toi que tu n'es pas un homme comme les autres, tu es un Jedi.
-J'vois pas en quoi ça va m'empêcher de mourir.
-Moi, je sais que tu ne vas pas mourir aujourd'hui. Mais je comprends ta peur, on est désarmés et seuls au milieu d'une arène avec pas mal de monde qui veut nous tuer, ça fait beaucoup. Juste, souviens toi que tu es un Jedi : tu es sensible à la Force, c'est en elle que tu tires ton pouvoir, utilise la. La Force est partout, elle nous entoure, dès que tu te concentres, tu la sens fourmiller, et elle est là pour toi, à ta disposition, tu peux l'utiliser, sers toi de sa puissance pour vivre, pour survivre, et pour te battre. Un Jedi n'est jamais désarmé.
Elle pose sa main sur l'épaule du jeune homme :
-Saras, un Jedi n'est jamais désarmé, un Jedi est une arme. Nous sommes formés depuis notre naissance à être les armes les plus parfaites de la République. J'aime pas dire ça, mais c'est vrai. On a pas besoin d'armes, c'est ce qu'on est déjà, et aujourd'hui, on va être exactement ce que la République attend de nous : on va être ses parfaits petits soldats et faire ce qu'on attend de nous : nous battre.
Concentre-toi. Tu sens cette chaleur ambiante ? Écoute la Force, et elle te dira comment en faire un incendie. Tu sens les rafales de vent ? Tu peux en faire une tornade. Écoute la Force, laisse-toi traverser par elle, et déverse sa puissance sur tes ennemis.-Je rêve ou tu es en train de me donner une leçon ? Parce que c'est pas trop le bon moment là... Les cours, tu les feras au Temple si jamais on arrive à rentrer en un seul morceau.
-Saras. Regarde moi. J'ai l'air de plaisanter ?
Il se tourne vers elle. La Maître est sale, a l'air épuisée après leur captivité. Mais même ses cernes violettes, ses lèvres gercées et les rides de soucis qui plissent son front n'atténuent pas l'aura qu'elle dégage. Elle est magnifique et elle est surtout dangereuse. Ses cheveux couleur de feu fouettent le vent et des flammes dansent dans ses yeux. Maureen a l'air d'être un concentré de puissance, qui ne demande qu'à exploser. Et Saras n'aimerait pas être à proximité quand la déflagration se produira...
Maureen n'a pas besoin d'arme, elle est une arme, redoutable, bien plus que si elle avait le moindre sabre laser en main. Elle n'utilise plus la Force, elle est la Force. Sa nature humaine a disparu.
Saras ravale immédiatement la boutade qui était au bord de ses lèvres, remplacée par une admiration sans bornes pour celle qui se tient face à lui. Il souffle :
-Comment tu fais ?
Elle sourit en lui tendant la main :
-Sens.
En attrapant la main sèche de Maureen, Saras lâche un hoquet de surprise et ferme les yeux. Elle lui transmet un flux de sensations si puissant qu'il a l'impression que la Force, si puissante, va le terrasser. Mais non, cette puissance raisonne en lui, et il l'accueille. Enfin non, elle était déjà là, dans chacune de ses cellules, dans la moindre fibre de son être, seulement, il ne la sentait pas.
La Force l'entoure, est en lui, et c'est incroyable.
-Saras. Ouvre les yeux.
La voix de sa Maître le ramène à la raison.
Une nouvelle porte vient de s'ouvrir, et cette fois, une créature en sort.
La bête est immense, massive, impossible à arrêter. Saras se voit déjà écrasé sous une de ses immenses pattes.
-Saras. Quelle que soit la puissance de cette chose, la Force peut l'arrêter.
-T'es sûre ?
-Oui. Regarde, et aies confiance.
Maureen lâche sa main, mais la sensation que Saras ressent ne s'estompe pas pour autant. Il sent la Force comme il ne l'a jamais sentie. Elle est là, le rassure, semble lui chuchoter à l'oreille que le destin a décidé d'autre chose pour lui, que l'arène est un point de passage, mais pas une finalité de sa quête.
Quelle quête ?
Il n'en a pas la moindre idée, mais a toute confiance en la Force.
Maureen avance, seule, en direction de la bête. La Maître semble minuscule face à l'animal qui charge.
Elle ne bouge pas. Saras frissonne.
Au dernier moment, Maureen tend les mains. La force du mouvement coupe le souffle à Saras. L'animal s'arrête net. Une traînée de murmures se répand dans l'assistance.
La bête pousse, encore et encore, contre ce mur invisible. Maureen se décale, sans jamais relâcher la pression.
Quand elle baisse enfin les bras, l'animal entraîné par son élan va s'écraser contre le mur opposé.
L'édifice tremble, Saras tombe à genoux. Des cris s'élèvent des tribunes. En réaction à ce coup d'éclat, s'ouvre une nouvelle porte.
Dès que l'onde de choc s'est propagée et que Saras peut de nouveau tenir sur ses pieds, il court en direction de Maureen. La Maître est à genoux, elle essuie le filet de sang qui coule de son nez avant de lever un regard fatigué vers son Padawan :
-J'avoue que j'y ai peut-être mis un peu trop d'énergie, tu t'occupes du suivant ?
Saras hoche la tête, préoccupé par l'état de fatigue de la femme.
-Ça va ?
-Si l'espèce de truc qui arrive vers nous nous tue pas, je vais survivre.
Le Padawan relève la tête, la nouvelle bête est hideuse. Bien plus petite que la précédente, elle n'en a pas l'air moins redoutable. Plutôt lente, elle a deux énormes cornes et une carapace qui semble impénétrable, constituée d'une matière inconnue, comme du bois ou du cuir.
Saras n'a pas la moindre idée de ce qu'il peut faire.
Maureen chuchote :
-Avec cette chaleur, tout peut brûler... Il faut juste un peu de combustible et un petit coup de pouce.
Le bois qui recouvre l'animal, qui le protège, peut aussi être son point faible.
Saras pose les mains sur le sol, il essaie de puiser la puissance du soleil et du noyau en fusion de la planète, la chaleur que lui transmet la Force remonte jusqu'à ses mains, il la sent, ne reste plus qu'à la projeter vers l'animal. Il entend les cris d'encouragement du public, la bête est proche. Avec un cri, il tend les mains en avant, n'osant pas ouvrir les yeux. Il n'est pas assez courageux pour voir la mort en face.
Mais les cris joyeux cessent pour des soupirs de surprise, qui se transforment en cris de terreur.
L'odeur de roussi agresse le nez de Saras.
Il entrouvre un œil pour voir la bête devenue torche vivante courir dans tous les sens, incontrôlable, avant d'aller enfoncer ses cornes dans une des portes, où elle reste coincée.
Les cris d'agonies de l'animal sont insoutenables. Saras prend encore plus conscience de la valeur d'une vie. Il a encore tué, et c'est insupportable.
-C'était nécessaire, murmure Maureen, elle aussi peinée.
Le chaos, autour d'eux, est indescriptible. Les spectateurs crient et s'enfuient en de véritables mouvements de paniques qui ne font qu'empirer la situation. Les hurlements de la bête ne cessent pas, tout comme le feu.
Une voix glacée au cœur de la fournaise, reconnaissable entre mille, crie, amplifiée par des micros :
-Assez.
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Je suis de retour 🙃
<3
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Saras [SLOW UPDATE]
Fanfiction⚠️ Ce livre est un spin-off de mon histoire principale : "La petite sœur de Padmé" qu'il est fortement conseillé de lire avant celui-ci. Saras Loorne est un Jedi. Originaire de Naboo. Très proche d'Ashkay Naberrie. Il a perdu ses doigts dans des cir...