Saras [SLOW UPDATE]

16-(L'arène)

⚠️ TW : Langage cru ⚠️

-Et merde ! Putainnnnnn, hurle Saras juste après avoir ouvert les yeux, à l'instant où il réalise qu'il est prisonnier.

Il est allongé sur le sol, à même la pierre, dans une sorte de grotte sombre, à l'ouverture fermée par des barreaux.

Il se rend compte juste après que Maureen, assise à ses côtés, l'a entendu jurer.

-Surveille ton langage, jeune Padawan, même si j'avoue que c'est justifié.

-Il s'est passé quoi ?

-Je sais pas encore mais je pense qu'ils avaient plastiqué la cantina. Ils ont tout fait sauter, ça nous a déstabilisé et ils en ont profité pour nous attraper.

-On s'est fait avoir.

-Ouais, et pas qu'un peu, soupire-elle. Tu as le droit de m'en vouloir.

-J't'en veux pas, mais on est mal barrés. On est où exactement ?

-Quelque part sur Géonosis, j'en sais pas plus.

-Et donc on fait quoi ?

-Rien. Pre a dû nous prévoir quelques réjouissances dont il va venir nous parler après nous avoir fait mariner quelques heures, je pense.

~◇◇◇~

Maureen avait vu juste : au bout de quelques heures, alors que leur estomac commence à crier famine, des pas lourds retentissent dans le couloir.

Bientôt, ils voient la lourde silhouette du chef de guerre mandalorien apparaître.

Il se plante devant Maureen, qui recule. Le geste qu'il fait n'effleure que l'air.

L'homme ne se démonte pas pour autant et c'est avec un sourire qu'il regarde la femme plaquée contre la paroi de la cellule.

Saras a l'impression d'être étranger à la scène. Pourtant, il se rend compte qu'il est bien là et qu'il ne regarde pas les évènements sur l'holonet quand Vizsla plonge ses yeux bleu glacé dans les siens et annonce :

-Demain, vous combattrez dans l'arène, une place de choix pour mes invités de marque. Les géonosiens attendent le spectacle avec impatience, ne me décevez pas...

Il tourne les talons et s'éloigne lentement, le bruit de ses bottes comme des points de suspension...

~◇◇◇~

Probablement le lendemain (Saras a entre temps perdu toute notion de l'heure entre la faim qui le tenaille, l'ennui, la peur et la somnolence), trois gardes, tous trois mandaloriens, entrent dans la cellule.

La veille, après le passage de Pre Vizsla, Maureen a interdit à son Padawan de « faire un truc aussi héroïque qu'idiot », en lui rappelant qu'il était inutile qu'il saute sur les gardes : il faut qu'il prenne son mal en patience et qu'il attende une faille.

Les gardes déposent à leurs pieds des gobelets d'eau et deux barres nutritionnelles sur lesquelles les prisonniers se jettent.

Dès qu'ils ont fini de manger, les gardes les attrapent et les traînent hors de leur cellule.

Ils cheminent de longues minutes dans des couloirs de pierre, à peine éclairés ça et là par des torches.

Les deux prisonniers sont jetés dans un nouveau réduit. Il y fait plus chaud : la surface est plus proche. Le sol tremble dans une clameur montante et Vizsla vient les voir, son casque à la main et un grand sourire sur le visage :

-Vous entendez les cris ? Le peuple géonosien s'est rassemblé, il attend le divertissement que je vais vous offrir, préparez vous, vous entrez dans l'arène dans dix minutes !

Il tourne les talons pour partir mais Maureen le rattrape par le bras :

-Et les armes ?

-Quoi les armes ?

-Pour combattre dans l'arène.

-Tu n'en auras pas besoin.

-Ce n'est pas un combat que tu leur offres, c'est une mise à mort !

Il se penche et effleure l'oreille de la jeune femme de ses lèvres, avant d'y laisser une cruelle morsure :

-J'interviendrai avant qu'ils n'abîment ton joli visage, n'oublie pas, tu es à moi, mon cœur.

La Maître murmure quelques mots à son oreille, inaudibles par tout autre que lui, il pâlit et s'éloigne en répétant :

-Dix minutes.

La Maître Jedi ne perd pas un instant : discrètement, elle fait passer dans la main de son Padawan un stylet et un petit explosif : ce qu'elle vient de subtiliser au mandalorien.

Puis elle s'assoie et murmure :

-Saras.

-Maureen ?

-N'aie pas peur.

-Je n'ai pas peur de mourir*

-Saras, ne dis pas ça. Tu as dix-neuf ans, tu es trop jeune. Quant à moi, et bien la malédiction va peut-être se réaliser aujourd'hui, tant pis. Je m'y suis préparée. Si c'est ce qu'il se passe, je veux te donner mes dernières consignes.

-Ne dis pas ça !

-Il le faut Saras, je dois te préparer.

Le Padawan renifle, essaie de contenir ses larmes ; rien que l'idée de perdre Maureen le fait pleurer !

-Je suis fière de toi. Tu a été un Padawan formidable, bourré de talents. Je t'ai appris tout ce que j'avais à t'apprendre et même si j'aurai aimé avoir plus de temps pour t'entraîner encore, je sais que tu as les capacités pour devenir un excellent Chevalier Jedi. Et je veux que tu te souviennes d'une chose : c'est que la valeur n'attend pas le nombre des années.

-C'est pour toi qu'on utilise cette expression !

-Bientôt, elle sera murmurée sur ton passage, je n'en doute pas.

Ils n'ont pas le temps de s'appesantir là dessus : les gardes les attrapent, ils sont hissés sur un char et, sous les hurlements de la foule surexcitée, pénètrent dans l'arène à la chaleur étouffante.

La lumière du soleil brûlant les aveugle un instant et, quand ils peuvent voir de nouveau, ils s'aperçoivent que l'arène au centre de laquelle ils ont été placés est pour le moment vide.

La Maître lance :

-Tu sais ce que je t'ai jamais appris ? Le sens du spectacle !

-Quoi ?

-Les armes que j'ai volé à Vizsla seront pas très utiles. N'oublie pas que tu es un Jedi, laisse-toi transporter par la Force, on va leur montrer qui on est !

Elle semble ne pas avoir conscience du danger, elle s'amuse, sourit. Saras, lui, est terrifié.

Le sable brûlant tourbillonne autour d'eux, pénètre dans leur gorge, leur assèche les yeux. Les cris des milliers de spectateurs leurs agressent les oreilles au point de leur donner la migraine.

Ils sont seuls, deux petites silhouettes perdues dans l'immensité sableuse.

Les cris redoublent et attirent leurs regards vers une porte, qui vient de s'ouvrir.

*Voir l'Attaque des Clones : 1:42:55

~◇◇◇~

Hello, ça faisait longtemps, ça va vous ?
Promis, je vous ai pas oublié, j'ai juste un rythme d'escargot...

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