Saras [SLOW UPDATE]

1-(Veruna)

967 années standards après la réforme de Ruusan, Coruscant, Temple Jedi.

Ses pieds s'enfoncent dans les tapis doux des appartements privés du Roi, sans faire aucun bruit. Il est pieds nus, évite le froid du marbre et préfère de loin la chaleur et la douceur des tapis de plumes. Ses yeux se posent sur tous les portraits des monarques qui ont précédé Veruna, effleurent les objets précieux exposés là, symboles de la puissance du souverain Naboo.

Il arrive devant une porte, dorée, riche, immense, et tendant la main, il en abaisse la poignée. Le « clic » et le grincement de la porte qui s'ouvre brisent le silence étouffant. La vue d'un nouveau lieu, plongé dans la pénombre s'offre à lui : le bureau royal, siège du pouvoir du Roi de Naboo.

Il voit une ombre, assise sur le grand fauteuil :

-Entre Saras, je t'attendais.

-Oncle Ars, maman dit que vous allez abdiquer, c'est vrai ?

-C'est vrai, ma sœur a raison.
J'ai... disons que j'ai fait des erreurs, des erreurs impardonnables. Je vais donc déposer ma couronne.

-Vous êtes sûr ?

-Saras, Saras, j'occupe ce trône depuis tellement d'années. Ne crois-tu pas qu'il est temps pour moi de laisser ma place ?

-Qui sera Roi alors ?

-Il va y avoir des élections, je ne sais pas qui va les gagner, mais j'ai bon espoir en la jeune Padmé.
Ce sera donc une Reine.
Allez, file, j'ai encore du travail, je dois tout laisser en ordre avant de partir.

Saras sort, referme la porte, sans un bruit.

Il arpente toujours ce long couloir, qu'il a toujours connu.
Ses pas le mènent devant un portrait, celui de la Reine Yarm, grande et altière dans sa tenue de sacre, ses yeux qui louchent contrastent avec la solennité de la peinture.
À chaque fois, il en rit.
Il se souvient du jour où, devant ce portrait, il s'était amusé à faire flotter un des orbes décoratifs, d'une valeur inestimable, sous les yeux de la Reine pour que la peinture ait enfin quelque chose à fixer, qu'elle arrête de loucher.
Bien sûr, les yeux, figés depuis des années par la main de l'artiste, n'ont pas bougés.
Par contre, c'est sa mère qui avait fait irruption dans le couloir en criant :

-Saras !
Mais enfin !?
Qu'est-ce que...

De stupeur, il avait relâché l'orbe qui était allé se briser aux pieds de sa génitrice.

Étrangement, elle ne l'avait pas disputé parce qu'il avait joué avec un des orbes qu'il n'avait pas le droit d'approcher, elle ne l'avait pas disputé parce qu'il avait brisé un objet d'une valeur inestimable, ni même parce que son geste était un manque de respect envers l'ancienne souveraine, non. Elle lui avait juste demandé depuis combien de temps il savait faire flotter les objets.

Il l'avait toujours su, pour lui, c'était normal.

Alors elle avait expliqué d'une voix douce que ceux qui savaient faire ça maîtrisaient un pouvoir millénaire très puissant, qui s'appelait « La Force » et ils étaient appelés à devenir ce que l'on nommait des Jedi, les gardiens de la paix dans toute la Galaxie.
Saras était donc promis à une destinée hors du commun et son avenir n'était pas sur Naboo. Il était appelé à préserver la Galaxie.

-C'est plus important que ce que fait oncle Ars, avait-il demandé.

Elle avait ri :

-Oui, mon frère est seulement Roi de Naboo.
En étant un Jedi tu seras un conseiller du Chancelier, la personne la plus importante de la Galaxie.
Tu seras l'égal de ton oncle, tous les souverains t'écouterons.