CHAPITRE TRENTE-CINQ

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Point de vue de Louis.

J'ai la tête qui tourne un peu trop alors que je la laisse tomber contre la vitre de la voiture. Putain, je vais pas dégueuler quand même ? Mon estomac n'a clairement plus l'habitude d'être noyé dans l'alcool... Parce que les méga cuites quand t'es un putain de père de famille c'est plutôt moyen.

Mon portable vibre contre ma cuisse, mais je l'ignore, me concentrant plutôt sur la route qui défile... un peu trop vite. Oh c'est pas vrai.

Je me redresse en m'appuyant contre la portière et penche la tête entre mes jambes.

- Hé... Vous n'allez pas vomir ? s'inquiète le chauffeur du Uber.

- Non, ça va, je souffle, les larmes aux yeux.

J'inspire profondément en me redressant sur mon siège. La voiture ralentit enfin et malgré ma vue brouillée, je reconnais le portail de ma maison.

- C'est bien ici ?

- Ouais... Merci.

J'ouvre la portière et m'y accroche pour sortir de la voiture. C'est si dur bordel. Mais pourquoi j'ai autant bu ? Je crois qu'on m'a payé pas mal de verres, j'ai moins réalisé du coup.

Je m'approche du portail et tape le code... visiblement je me plante parce que ça ne fonctionne pas.

- Merde, putain ! je râle en me redressant un peu.

Je secoue un peu la tête, avalant difficilement ma salive en regardant les touches. Je réessaye, prenant mon temps pour être sûr d'appuyer sur les bons chiffres... et enfin, ça fonctionne. Le portail s'ouvre et je remonte lentement l'allée, manquant de me casser la gueule à plusieurs reprises.

Je tatonne mes poches pour trouver mes clés et déverrouille le plus silencieusement possible la porte d'entrée. J'abandonne mes vans et ma veste avant de monter l'escalier, en me tenant fermement à la rambarde.

Je suis tenté d'aller voir mes bébés, mais il ne vaut mieux pas que je prenne le risque de les réveiller, alors je me dirige directement vers ma chambre. Sur le seuil, j'hésite un peu, me tenant à l'encadrement.

J'ai besoin de retrouver mon mari. Mais lui n'a sûrement pas besoin de moi... Ni même envie de me voir.

Je souffle un bon coup en prenant mon visage entre mes mains. Ma joue me picote un peu, mais je pense que c'est plus psychologique qu'autre chose... Sa gifle n'était pas très intense, elle m'a plus blessé émotionnellement que physiquement... mais m'a surtout remis les idées en place.

Bon stop.

Il m'a frappé, il ne va pas en plus me virer de mon lit.

J'ouvre doucement la porte et soupire presque de soulagement en voyant qu'il est bien couché dans notre lit. Je me déshabille et manque de me casser la gueule pour la énième fois de la soirée en retirant mon slim... Puis je soulève la couverture et me glisse doucement sous les draps.

Je laisse une petite distance entre mon mari et moi, m'assurant de ne pas perturber son sommeil... Mais je finis par craquer et me blottis en douceur contre lui. Il se redresse aussitôt en prenant une profonde inspiration, paniquant visiblement.

- C'est moi, c'est moi, je lui souffle en effleurant son épaule. Pardon, je ne voulais pas te faire peur.

- Putain, Louis, il chuchote en s'éloignant de moi. Qu'est-ce que tu fous ?!

- Je voulais... m'excuser.

Il y a un moment de silence, puis il se rallonge, cherchant mon regard dans l'obscurité.

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