OLIVIA

14. OLIVIA

Il se met à pleuvoir ce qui me pousse à aller confronter mon père.

La femme qui l'accompagne a le corps d'une femme ayant été enceinte.

C'était l'une des choses qui me terrifiait, je voulais absolument devenir maman mais je ne voulais pas que mon corps soit gros. D'autant plus qu'il est difficile de retrouver son corps d'avant sa grossesse après avoir accouché.

Mais maintenant ça ne m'effraie plus, c'est le corps d'une femme ayant donné la vie et c'est l'une des plus belles choses au monde.

- Papa ?

Mon père se retourne surpris de me voir ici puis détourne rapidement le regard vers cette même femme qui me fixe les yeux écarquillés.

- Laisse moi t'expliquer Cathy, implore t-il.

- Pourquoi tu ne m'en a jamais parlé ? Ça ne m'aurait pas dérangé, mais pourquoi tu m'as caché que tu avais une fille ? explose-t-elle au bord des larmes.

Pendant un instant j'ai peur de la réponse, je serai dévastée si je l'entendais lui répondre que c'est parceque je lui fais honte.

- Euh, je vais vous laisser, désolé.

- Non, reste ma grande, je pense que ton père doit te parler n'est-ce pas ? me rassure la jeune femme avec un sourire bienveillant à mon égard.

Mon père l'a regarde s'éloigner puis se tourne vers moi et d'un signe de tête m'intime de monter dans sa voiture qui se trouve un peu plus loin.

Le trajet se fait en silence, je n'ose pas être la première à briser la glace alors j'attends que mon père se décide à le faire.

- Je vois une femme, commence t-il, je l'ai rencontré pendant que tu étais à l'hôpital.

À l'hôpital.

- C'était plus facile si je ne lui parlais pas de toi, c'est ce que je me disais.

Je ne sais pas quoi dire, j'ai l'impression de parler avec un ancien ami avec qui on s'est éloigné et de me rendre compte que nous ne partageons plus rien. Que nous n'avons plus les mêmes centres d'intérêts et que nous avons tous mes deux évolué vers des chemins différents.

- Enfaîte, je n'arrive pas à te comprendre Olivia. Qu'est-ce qu'il s'est passé dans ta tête de si grave pour que tu puisse aller à l'hôpital pendant si longtemps ? J'ai tout fait pour toi depuis toujours, et c'est en t'inventant des problèmes d'adolescentes que tu me remercie ?!

Ça y est, la conversation que nous avons toujours reculée est entrain d'arriver.

Ma vision se trouble et mon nez me pique. Je ne vais pas tarder à me mettre à pleurer.

- Ça n'a rien à voir, tu ne comprends pas.

- Alors explique moi putain !

Des larmes coulent sur mes joues alors que je triture mes doigts.

- Je me voyais plus grosse que je ne l'étais vraiment, à mes yeux j'étais immonde et même si ce n'était pas le cas, j'avais l'impression que tout le monde me trouvait trop grosse. Je voulais juste être fine et jolie alors j'ai arrêté de manger et je calculais toutes les calories que me rapporterait chaque aliment puis c'est allé trop loin.

- Mais tu n'étais pas jolie ! T'avais la peau sur les os c'était effrayant.

Mes larmes se font de plus en plus nombreuses alors que nous nous garons devant l'allée de la maison.

- Papa... implorais-je entre deux sanglots.

- Non, non Olivia. Je t'aime et je t'aimerais toujours, tu es ma petite fille. Mais ce que tu as fait va me prendre encore du temps à accepter. Je n'arrive pas à te regarder dans les yeux en sachant que tout ce que je te préparais à manger tu te le faisais vomir.