OLIVIA

13. BRYANT

Alors j'avais raison.

Destiny entretenait une relation avec Aaron mais celui-ci ne la prenait pas au sérieux contrairement à ma sœur.

Vu la façon dont m'a parlé Olivia de cette histoire, je ne pense pas qu'elle se soit rendu compte que le Aaron dont Destiny lui parlait était ce même Aaron qui avant sa mort était dans l'équipe de son père.

Elle a forcément du le côtoyer au moins une fois.

Peu importe, je jette mon sac de sport sur mon épaule et me dirige nonchalant vers le salon pour prévenir ma mère que je pars à l'entraînement.

En descendant les escaliers, des gloussements venant de ma mère me dirigent vers la cuisine. J'hésite un instant dans la crainte de la découvrir en plein acte avec le remplaçant de papa.

Je ne pourrais jamais le voir autrement que l'homme qui a détruit notre famille.

Même si je sais que c'est faux, qu'il est le moins fautif de cette histoire, c'est plus facile de tout rejeter sur lui plutôt que d'admettre que plus rien n'allait. Qu'à partir du moment où Destiny est entrée dans cette clinique de merde, tout a changé.

J'ouvre la porte et découvre ma mère la tête blottie dans le cou de son amant.

- Maman ?

Ses épaules se soulèvent rapidement alors qu'elle sursaute, puis elle se dépêche de s'éloigner de cet inconnu qui referme sa braguette en m'apercevant l'air déçu et énervé que je le dérange entrain de ploter ma mère.

- Bryant ? Je ne pensais pas que tu étais là.

- Je vous dérange ? daignais-je demander alors que je connais très bien la réponse.

L'homme a ses côtés s'avance et me prend par le col n'appréciant pas mon ton sarcastique.

Il pu l'alcool et je peux constater des traces de piqûres sur ses avant bras ce qui me fait comprendre qu'il est sûrement, actuellement sous héroïne.

- Sale gamin, je vais t'apprendre à nous manquer de respect comme ça, tu vas voir !

C'est le "nous" qui est sorti d'entre ses lèvres qui me dégoûte. Depuis quand il existe leur "nous".

Je n'aime pas sa façon de me parler comme s'il faisait parti de la famille.

De ma famille.

- Ne me touche pas, sifflais-je entre mes dents en donnant une pression sur son bras qui me retient toujours.

- Allez, lâche le, s'oppose enfin ma mère qui était jusqu'à présent spectatrice.

- Donc tu prends sa défense à lui plutôt que la mienne ? Si c'est comme ça je me casse, prononce t-il en empoignant sa veste.

Suite à ses mots, ma mère se met à paniquer et l'implore de rester.

Je crois qu'elle aussi a pris des substances illicites.

Mes yeux se froncent en remarquant comment ma mère se laisse aussi facilement manipuler.

- Si tu m'aimes vraiment, dis lui de partir.

Les yeux de ma génitrice s'agrandissent puis elle se tourne lentement vers moi les larmes aux yeux, son regard m'implorant de lui pardonner me fait comprendre qu'elle est complètement dépendante de lui.

- Je vais dormir chez Connor.

La porte d'entrée se referme dans un bruit sourd derrière moi, et je rejoins rapidement la patinoire pour essayer de penser à autre chose.