09. OLIVIA

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Ma tête tourne et je sens mon corps s'affaiblir petit à petit.

Ce n'est pas le moment de se sentir mal, le mouvement le plus compliqué de la chorégraphie est sur le point d'arriver, si je me rate je suis éliminée de la compétition.

Et je ne peux pas me permettre de perdre alors que j'ai fais une promesse à mon entraineur, je lui ai promis de remporter la victoire.

Je me recule sur la glace afin de prendre le plus d'élan possible et respire un grand coup.

Ne rate pas.
Ne rate pas.
Ne rate pas.

C'est un double axel répété trois fois de suite à une allure très rapide. Selon mon entraîneur, je ne suis pas encore capable de réaliser un triple axel sur commande, mais j'ai l'impression que je pourrai le faire aujourd'hui. Sans ça je ne pourrai jamais vaincre les autres compétitrices.

Je patine le plus vite possible et saute en faisant trois tours sur moi même. Je ne sais pas si ce que je fais rendra fier mon coach ou le décevra. Je pense un peu des deux, mais j'espère qu'il me considérera plus grâce à ça.

Ma première pirouette est réussit, j'entame la deuxième avec plus de difficultés n'ayant plus aucune force dans mon corps mais les acclamations du public me donne la force nécessaire pour finir la chorégraphie avec mon dernier saut.

Je tourne rapidement trois fois sur moi même et d'un coup, je sens ma tête se cogner contre la glace suivit par mon corps alourdit. Je suis allongée sur le sol, ce n'est pas sensé faire parti de la chorégraphie.

Très vite ce ne sont plus des applaudissements mais plutôt des cris qui se répandent dans la patinoire.

Mes yeux voient flous, dans mes oreilles un bourdonnement intense m'empêche de comprendre ce que me disent les personnes autour de moi. 

Parmi eux je remarque mon coach, il n'a pas vraiment l'air inquiet mais plutôt en colère. Je ne vois pas mon père, je ne vois plus rien.

Je me réveille en sursaut, des gouttes de transpiration dégoulinant le long de mon corps. Mon lit est mouillé de sueur, je n'avais plus rêvé de l'accident depuis que je suis sortie de l'hôpital. 

D'un accord commun, mes jambes se déplacent d'elles mêmes et me conduisent dans la salle de bain. Je retire mon pyjama que je met dans la machine à laver, puis asperge mon corps d'eau chaude. 

Tellement chaude que de petites plaques rouges apparaissent sur ma poitrine. Je ne sais pas quelle heure il est, mais ça m'est un peu égal, tout ce que je sais c'est que je me suis engagée à reprendre les concours de patin avec le même coach et que ça me terrifie.

Ce qui me terrifie le plus ce n'est pas de replonger dans mes cauchemars, ni même de recevoir toutes les critiques des jurys et des spectateurs sur mes compétences et plus particulièrement sur mon corps, mais c'est de devoir l'annoncer à mon père.

Mais je ne compte pas le lui annoncer maintenant, j'ai signé l'autorisation à sa place et j'espère pouvoir lui cacher ça jusqu'à ce que je quitte la maison pour mes études.

Est-ce qu'on continuera à se voir et à se parler ? Alors que déjà maintenant ce n'est plus le cas.

Si je me marie, je n'aurais aucun membre de ma famille présent car je n'ai pas de famille à part mon père. Je ne veux pas que mes enfants grandissent comme moi j'ai grandis, j'aimerais qu'on se réunisse à noël avec les grands parents, les tontons, les tatas et les cousins. 

Qu'ils aient une grande famille sur qui compter pour toujours. Je veux leur offrir ce que je n'ai jamais eu mais que j'ai toujours voulu.

Le lycée est fermé aujourd'hui, je ne sais pas vraiment pourquoi. Hier il y a eu un feu mais ça n'a détruit aucun bâtiment.

OLIVIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant