04. OLIVIA

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Il m'arrive de penser que si j'étais un peu moins moi même les gens m'apprécieraient peut être un peu plus.

Pour ce que je ne suis pas.

Changer de personnalité pour réussir à plaire à tout le monde n'a jamais fait de mal à personne.

Mais je me suis perdue à force de toujours jouer un rôle.

- Bon sang, Olivia ! Je dois te le dire combien de fois ? Il faut d'abord mettre les articles nouveaux puis après ceux qui se périment bientôt, comme ça on perd moins de produits !

Avec l'envie de gagner un peu d'argent, j'ai postulé en tant que vendeuse dans une supérette assez proche pour que je puisse m'y rendre à pied.

Dannie, ma manageuse ne m'apprécie pas du tout.

J'ai rangé correctement tous les articles, sauf un paquet de yaourt aux fruits et elle n'a pas manqué de me le faire remarquer.

Je la soupsonne d'avoir elle même changé les yaourts de place pour pouvoir me repprocher quelque chose.

Elle doit avoir une dizaine d'années de plus que moi, ses cheveux ondulés qu'elle tripote à longueur de journées avec des ongles d'une longueur telle que je me demande comment elle arrive à travailler sans se les casser.

Moi non plus je ne l'aime pas beaucoup.

Ça me fait penser à l'une de ces télés réalités où tout le monde parait stupide mais on ne sait pas si cest pour de vrai ou si ils jouent la comedie pour le bien de l'émission, je pense qu'elle aurait sa place là bas.

J'ai ce besoin d'être constamment aimé de tout le monde. Ce n'est pas possible, je le sais, mais je me sens mal quand je sais que quelqu'un ne m'aime pas.

C'est stupide.

- Va faire la caisse, je vais m'occuper du débarras.

Ma tête se tourne en direction de la caisse où se trouve des clients entrain de déposer leurs courses sur le tapis roulant.

Je ne peux empêcher de rouler les yeux. Il n'y a plus grand chose à faire dans la réserve puisque je viens de tout terminer alors elle en profite pour me relayer tout le travail.

Mais je me tais et me dirige vers la caisse en souriant poliment à la dame qui se contente de me toiser du regard.

Connasse.

Enfant, je trouvais agréable de regarder les caissiers scanner les codes barres des produits. Le fait de savoir qu'ils avaient le droit de faire ce qui me semblait amusant mais pas moi me rendait jalouse et me donnait envie d'exercer ce métier plus tard.

Maintenant que c'est le cas, je me fais chier.

- Ça vous fait 64,80 €, souhaitez-vous récupérer le ticket ?

Sa réponse n'est pas très claire, un simple coup de tête qui n'a ni l'air d'être négatif ni positif.

Alors je prends le ticket et le lui tends, au vu de son agacement je pense qu'elle ne le voulait pas mais ça m'est égale, j'ai juste envie qu'elle s'en aille au plus vite.

Ce soir il y a le premier match de hockey, je vais m'y rendre avec Lennon et d'autres copines à nous.

Je jette un œil discret derrière moi afin de vérifier que Dannie ne me surveille pas, puis je sors mon portable de mon sac et remarque qu'il est déjà dix-huit heures quarante, mon service se finit dans vingt minutes et après ça j'aurais à peine le temps de me préparer que ma meilleure amie viendra me récupérer pour le début du match.

OLIVIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant