Le reflet du miroir me dégoûte, j'ai envie de gerber en regardant mon mascara qui, à force de trop couler le long de mon visage baigné de mes larmes, a noircit mes yeux.
J'ai l'air tellement malade que je ne me reconnais plus, j'ai conscience que je dois ressembler à ça aux yeux des autres depuis déjà plusieurs mois, mais c'est la première fois que je me vois enfin comme je suis réellement.
Puis mes yeux se baladent le long de mon corps amaigrit, ma robe d'hôpital est à nouveau tâchée de sang et mes membres encore douloureux sont remplient d'hématomes. Ma chevelure brune est toute emmêlée et j'ai du mal à me reconnaître.
Où est passée Olivia ?
Ça fait déjà longtemps que je ne la retrouve plus, elle a du se perdre sur la route.
Je regarde mes joues les sourcils froncés, elles n'étaient pas aussi creusées avant.
Est ce que l'hôpital n'est pas plutôt sensé réaliser l'inverse ?
Je n'ai pas la force de me laver ni même de retirer ce vêtement abîmé, je n'ai plus la force de rien. Alors, sans même prendre la peine d'enlever mes baskets, je grimpe sur le lit simple et m'étale de tout mon long pour la première fois depuis neuf mois sans ma colocataire.
Les lumières éteintes, je supplie pour que mon père vienne me chercher de force, qu'il fasse tout ce qui est en son pouvoir pour me sortir de là. Mais ça n'arrivera pas, il pense qu'on s'occupe bien de moi ici et je n'ai pas accès à mon téléphone librement pour prévenir quelqu'un d'autre.
On est isolé du reste du monde mais c'est pour notre bien, c'est ce que les infirmiers n'arrêtent pas de nous répéter.
Il faut juste que je prenne quelques kilos pour qu'on m'autorise à sortir d'ici. A ce moment là, je donnerais tout pour avoir un corps normal, un corps en bonne santé.
Même si je me détesterai, je veux juste sortir de là.
Les visites sont contrôlées et je n'ai eu le droit qu'à trois visites de mon père et de mes amies depuis que je suis hospitalisée dans cette clinique.
Nous n'avons aucune intimité, on est obligé d'appeler une infirmière si on veux aller aux toilettes et pour aller à la douche car c'est trop dangereux pour nous même de nous laisser seul.
Mais ça n'est probablement pas suffisant puisque Destiny est morte malgré toutes ces restrictions.
J'en veux au monde entier de l'avoir laissé mourir alors que nous sommes ici dans l'unique but d'être aidée.
Pour ça, il faudrait d'abord que nous soyons pris au sérieux.
Du moins, avant qu'il ne soit trop tard.
Mais je le sais très bien, le problème vient de nous, personne d'autre que nous même ne peut nous guérir, ils se contentent de nous soutenir et de prétendre être là pour nous mais ce ne sont que des paroles en l'air parce qu'au final on est toujours tout seul.
Mais je comprenais Destiny, et elle me comprenait aussi.
Maintenant personne ne me comprend, même les infirmières qui passent leur temps à nous aider ne nous comprennent pas.
Elles ne sont pas spécialement méchantes, mais pour elles nous ne sommes rien d'autre que des simples tâches de leur travail.
Peu importe à quel point tu essaie, si tu n'as pas vécu la même chose que quelqu'un, alors tu ne pourras jamais réellement le comprendre.
Je me sens tellement seule avec mon poids. Ce nombre qui ne disparaît jamais vraiment de mes pensées. Ce nombre qui me contraint à rester ici.
On me force à me nourrir à l'aide d'une sonde dans la narine.
Mais je n'en peux plus d'être ici, je dois sortir mais pour ça je n'ai pas d'autre choix que de grossir.
J'ai un poids largement insuffisant pour ma taille et mon âge mais je ne me trouve pas assez maigre même si c'est la cause pour laquelle je me retrouve à l'hôpital aujourd'hui et que je n'arrive pas à en sortir depuis neuf mois bientôt dix.
Vos cauchemars reflètent vos plus grosses craintes comme être pourchassé par un animal sauvage affamé ou bien de voir un homme effrayant sous son lit.
Les miens sont les mêmes, simplement, dans ces scénarios j'ai des tas de kilos en trop. Un ventre gras énorme et des cuisses qui ressortent beaucoup trop lorsque je m'assoie.
Je suis souffrante d'anorexie, depuis très longtemps mais ces dernières années ça commençant à prendre beaucoup trop d'ampleur.
Ma perte de cheveux par poignée me rendait folle.
Sans oublier mon cœur, il fait son deuil.
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Coucouu !!
Je vous sors le prologue maintenant ! Dites moi ce que vous en pensez.
Moi honnêtement je l'aime pas vraiment, mais si je ne fais rien il ne se passera jamais rien.
Voilà les petits reufs, je vais publier deux chapitres par semaine, je suis encore indécise sur les jours mais de toute façon je suis archi pas assez organisée pour tjr publiez au même moment.
Bref, j'espère que vous allez plus aimer la suite comme moi !
Kiss kiss la team même si pour l'instant je suis alone 🕸
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OLIVIA
Romance- Tu ne devrais pas manger un petit truc avant d'y aller ? - J'ai déjà mangé hier. Olivia retourne au lycée pour sa dernière année après avoir passé les dix derniers mois en hôpital pour guérir ses troubles du comportement alimentaire. Elle se retro...