"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles."
Oscar Wilde.
Ezra.
Nous avions attendu une trentaine de minutes dans la voiture, mais j'ai tout fait pour détourner la conversation vers un autre sujet que mes années de disparition.
J'ai appris qu'elle avait fait des études en mode avant de se faire repérer par Frank Brown en personne durant son stage chez lui. Je lui ai parlé de ma sœur, et de Clyde qu'elle a très envie de rencontrer pour son côté un peu fou, d'après elle.
Nous avons atterri dans une auberge, au beau milieu de la campagne. Le dépanneur était sympa et nous a proposé de nous déposer dans la ville où la voiture sera en réparation.
J'observe le bâtiment qu'il semble vieux de plusieurs années sans aucune modification. Je grimace à l'idée de dormir dans un lit miteux mais j'ai connu pire, alors je fais le premier pas et me présente directement à l'accueil.
La jeune femme m'adresse un sourir timide et génée quand elle m'nanonce qu'il ne reste plus qu'une seule chambre de libre en raison de plusieurs travaux dans l'hotel.
- Alors on prendra la dernière, répondis-je tandis qu'elle me tend la clé.
- Le petit déjeuner est compris et le dîner sera servi à dix-neuf heures, m'explique-t-elle en me donnant une carte et des prospectus.
Je les prends en souriant, sachant pertinemment que je les jetterais dans la poubelle de la chambre.
Sérieusement, qui lit ces trucs débiles ?
Je n'ai pas le temps de monter dans l'ascenseur qu'Azalea me les arrache des mains pour les lire.
Comment vous dire que j'ai une soudaine envie de me fracasser le crâne contre le métal de l'ascenseur ?
Je la regarde de travers alors qu'elle a le nez plongé dans les papiers et j'appuie sur le bouton qui mène à notre étage. J'ouvre la porte et dépose mon sac de sport sur le lit en me bénissant d'avoir prévu des rechanges malgré son "aller-retour".
Mon cul, oui !
La chambre est basique, un lit deux places meuble presque toute la pièce alors qu'une armoire en bois décore un pan du mur. Il y a une coiffeuse, des rideaux qui méritent un renouveau et une deuxième porte qui doit être la salle de bain.
Je la préviens que je vais prendre une douche et cinq minutes plus tard, le jet d'eau brûlante coule sur mon corps et apaise mes muscles endoloris. Les murs doivent être en carton ici car j'entends Aza fredonner un air de chanson.
Je me demande bien ce qu'elle peut trouver à ce connard sur pattes. C'est un fils pourri gâté qui ne cherche qu'une seule chose : l'argent. Avec ses costumes de Louis XIV et son sourire qui pue l'hypocrisie à plein nez.
Mon corps se tend et mon cœur cogne lourdement contre ma poitrine alors que je me repasse leur baiser dans son bureau. Ce connard a osé l'embrasser, et pire, elle y a répondu !
Je sais que c'est moi la fautif, et ça serait débile de ma part de penser qu'elle m'aurait attendu tout ce temps. Malgré tout, une part de moi, sûrement la plus sombre, ne rêve que de tuer ce mec pour avoir posé ses mains sur ma Star.
Elle aurait pu me prévenir avant qu'elle était couple avec un mollusque, avant que je ne me ridiculise en lui avouant vouloir la récupérer.
Je ferme les yeux et pose mon front contre la faïence, essayant de me contrôler. Je prends plusieurs grandes respirations et commence à me savonner, même si l'imaginer dans les bras d'un autre me rend malade.
VOUS LISEZ
Star.
ChickLitAzalea, une styliste talentueuse, est confrontée à un défi de taille : sauver sa maison de mode en moins de six mois avant la prochaine fashion week. Son ex-petit-ami, Ezra, fait son retour et tente de la reconquérir, mais Azalea est déterminée à ne...