19. Titanium.

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"Vous ratez 100% des tirs que vous ne prenez pas."

Wayne Gretzky.


Azalea


Mes jambes nues croisées, le dos droit et la tête haute, je fixe mon directeur de mes yeux noisettes. Ce matin, j'ai eu le plaisir de le savoir de retour de son voyage d'affaire, une occasion en or au vu de toutes les questions que je dois lui poser pour éclairer ma lanterne.

Un raclement de gorge provenant de Jason, assis sur le deuxième fauteuil, brise le silence de glace qu'instaure Frank. Celui qui me sert de faux petit-ami a tenu à assister à mon interrogatoire pour je cite "éviter que je ne me fasse virer pour mauvaise conduite ou violence".

Moi ? Virer ? Qu'il essaie pour voir...

Je vois mon patron s'agiter sur sa chaise et sa tâche de vin sur le front se plisser à son froncement de sourcils. Son dos est courbé par la vieillesse tirant sur son costume deux pièces.

Cela fait plusieurs minutes que j'attends qu'il ouvre la bouche mais il ne semble pas vouloir être au pied du mur. Il sait très bien que je ne sortirai pas de cette pièce sans avoir des réponses claires à mes tourments. Il reste deux mois avant la fashion week, tout le monde est à cran, le stress commence à se faire ressentir dans les couloirs et je suis à deux doigts d'exploser sous la pression. Alors si Frank peut me donner de vraies raisons d'angoisser, je suis preneuse, je serais gérer.

— Alors Frank, vous ne croyez pas que vous me devez des explications, commencé-je, me foutant bien de la règle numéro un.

J'entends un soupir outré de la part de Jason, lui qui est très à cheval sur le règlement, mais je me concentre uniquement sur son paternel.

— Ma perle rare, il faut que tu comprennes que le business ne se fait pas qu'à travers les vêtements et les collections. Nous, les directeurs, sommes des requins à la recherche de la chute de l'adversaire. Même si cela nous pousse à certains retranchements.

Je prends une inspiration pour ne pas hurler et suit les conseils de ma mère sur le fait que le calme est la meilleure attaque.

— Je ne sais pas où vous voulez en venir et j'aimerais bien avoir des explications moins théâtrales. Que je sache, c'est moi qui fait tout le travail en ce qui concerne la Fashion week donc je trouve cela juste de me faire part de tous les détails, aussi mauvais soient-ils, éludé-je avec un sourire.

Le concerné se frotte l'arrête du nez avant de se tourner vers moi et de lâcher la bombe.

— Durant une soirée entre gros investisseurs, je me suis un peu emporté avec Wilson. Les choses se sont arrangées mais il a voulu faire le pari qu'il pourrait gagner la prochaine fashion week. Bien sûr, j'ai rétorqué en affirmant que nous le battrons haut la main et que le gagnant pourrait prendre les rênes de l'entreprise du perdant. Pour corser le jeu, nous avions décidé de commencer avec deux mois après les inscriptions.

Jason se lève et commence à faire les cent pas dans le bureau de son idiot de père. Même si je le déteste, Brown Luxury est toute sa vie, il a fait des études pour y accéder, montrant à tout le monde qu'il pouvait le diriger. Si nous perdons la Fashion week, il perdra tout.

Et moi aussi.

Wilson Morino, le directeur de Fashion Dynasty, alias l'ennemi numéro un de Frank. Je ne l'ai vu que très peu de fois, n'aimant les soirées où les gens riches se pavanent dans leurs costumes et leurs robes plus cher que mon loyer et où derrière leurs sourires se cachent un des pions du diable.

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