Star.

21. We are young.

"Ce soir, nous sommes jeunes, alors mettons le feu au monde, nous pouvons brûler plus fort que le soleil."

Nate Ruess.

Ezra

Après plus de sept heures de vol et deux heures de route, le taxi s'arrête devant le bar et Clyde sort directement avec Atlas pour prendre les valises dans le coffre. Je claque la portière, respirant l'air frais de New-York, ma ville natale.

J'observe l'enseigne où son nom, "Drink Me", est inscrit en gros sur le mur en néon vert. Le bar est le refuge de The KillerBlood. Les lumières qu'il projette éclairent la rue ainsi que la lune, le bois du bar a été reverni et une terrasse sert aux personnes qui veulent prendre un bol d'air avant de retourner dans la fumée, les chants, les danses, l'alcool et la décadence.

Je remarque une lignée de motos devant l'enseigne et souris d'avance à l'idée de retrouver la bande de dégénéré qui me sert de famille. Clyde me suit alors que je pousse la porte du bar. Une odeur de tabac, de sueur et d'alcool en tout genre me prend les narines et la musique tape mes tympans.

On se fraient un chemin jusqu'au comptoir où James nous accueille avec deux coktail de la maison et une accolade fraternelle.

- Alors les deux bad boys, qu'est-ce que vous foutez là ? Nous questionne-t-il en servant des clients.

- Moi, je suis de retour au bercail avec Atlas, répond Clyde en s'accoudant au comptoir, son verre à la main. Et monsieur Marshall doit retourner à Paris demain matin pour reconquérir sa femme.

Ce con ricane avant de me mettre un coup de poing sur l'épaule.

- Et alors ? Comment ça se passe ? Elle te déteste toujours autant ?

- Disons que ça avance, justifié-je en inclinant la tête.

Nous continuons de discuter en prenant de ses nouvelles et de ta conquête du mois qu'il nous désigne du doigt. Un jeune homme aussi blond que moi avec une tenue de junkie.

- Qui te dit qu'il est gay ? Interroge Clyde en fronçant les sourcils.

J'avoue que je me pose la même question, parce que vu comment il reluque les groupies autour de lui, je serais prêt à parier qu'il est cent pour cent hétéro.

- Ça se voit comme le nez au milieu de la gueule, se contente de dire James en faisant glisser une boisson pour une fille.

Soudain, un coup de feu retentit dans le bar et tout le monde s'arrête de danser et de boire pour tourner la tête vers Harley. Elle tient en équilibre sur la rambarde des carrés VIP qui se situe à l'étage ouvert. Un flingue à la main, une bouteille dans l'autre elle est aussi folle que son nom l'indique.

- Bande de connards et de connasses ! Faites un maximum de bruit pour l'héritier qui a enfin ramené son cul... Ezra Marshall ! S'écrit-elle en avant de boire plusieurs gorgées de sa bouteille et la fracasser au sol.

Les applaudissements et les sifflements fusent de tout part alors que je regarde Harley avec une mine blasée. Je déteste quand elle fait ça, attirer l'attention sur moi alors qu'elle sait que j'en ai horreur.

- Eh la folasse ! C'est pas un dépotoir ici ! Hurle James en posant son torchon sur l'épaule.

En réponse, elle lui tire la langue avant de sauter dans le vide et d'atterrir sur le parquet, en plein dans les bouts de verre de la bouteille. Elle marche jusqu'à nous de sa démarche féline et de ses yeux marrons. Ses vêtements sont à son image, un petit haut qui recouvre juste sa poitrine et un mini short en jean déchiré par endroit, des holters de chaque côté de ses hanches et des baskets bleu et rouge. Son maquillage est accentué par son rouge à lèvre rouge et un trait noir qui sépare son visage en deux, ses cheveux sont coiffés en deux couettes blondes et lisses.