Star.

10. Lost without you.

"Les livres sont une magie portable unique."

Stephen King. 

Azalea

Je tourne la clé de mon appartement, soufflant de soulagement à l'idée de rentrer enfin chez moi. Après mon anniversaire, ma mère a préféré garder tout le monde à la maison, histoire que certains ne conduisent pas bourrés.

Je me trouve donc avec un mal de dos et une tête de mort-vivante. J'allume la lumière, chasse mes talons à coups de pied et laisse mon manteau sur le canapé. Je vais dans ma cuisine et ouvre le frigo pour prendre un grand verre de jus. Je repasse dans le couloir pour me rendre dans ma chambre quand je fais demi-tour.

Soit je suis encore bourrée, soit il y a vraiment une bibliothèque chez moi, contre le mur de mon couloir. Je cligne des yeux pour vérifier que je suis bien réveillé et avance à petit pas, comme si un cambrioleur se cachait derrière.

Je touche le bois du meuble et le dos des livres qui le remplissent. Intriguée, je lis plusieurs titres d'ouvrages et un sourire nostalgique naît sur mon visage.

Cela fait plus de cinq ans que je n'ai plus touché un livre, je n'ai plus posé un pied dans une librairie ou autre, ni sentit les pages d'un roman neuf. Mon travail me prend tellement de temps que j'ai fini par abandonner ma passion pour les bouquins.

Je finis la première rangée et remarque qu'il n'y a que des livres de romance. Je me rappelle, plus petite, que je fantasmais sur les hommes dans mes livres. Soudain, je vois une feuille coincée entre deux livres. Je l'enlève doucement et la déplie pour la lire.

"Joyeux anniversaire ma Star,

J'espère que mon cadeau te plaît et que tu retrouveras ta passion entre deux pages.

Ne sachant pas ce que tu aimais, j'ai pris tout le rayon de romance et je pris pour que tu n'es pas des doubles.

Pas de panique pour ta serrure, je ne suis pas encore un cambrioleur, j'ai juste eu l'aide d'une complice.

PS : J'ai pu en feuilleter quelques uns et découvrir que derrière ton visage impassible quand tu lis se cache une vrai diablesse du sexe.

Sky."

Je sens la chaleur me monter aux joues quand je relis sa dernière phrase. Je suis grillée. Je ne pourrais plus lire un seul livre en sa compagnie maintenant. La honte !

Je caresse son écriture du bout des doigts avant de m'arrêter sur son surnom. Ma gorge me serre alors que les souvenirs fusent dans mon esprit.

Notre couple était parfait. Nous étions heureux et fous amoureux. Il avait ses problèmes et j'avais les miens, mais rien n'avait réussi à se mettre en travers de notre relation. Nous formions un tout. Il était mon ciel, celui qui m'a ouvert les yeux sur le monde, qui m'a donné confiance en moi. Il était mon ciel. Et j'étais son étoile.

Les larmes commencent à me monter aux yeux, alors je replie le papier et je le range dans ma poche de veste avant d'admirer la bibliothèque.

Non, je ne peux pas me laisser distraire, j'ai dû travail qui m'attends, me sermonné-je en me dirigeant vers mon atelier de couture.

Oui, mais une dizaine de minutes de lecture ne peut pas te faire de mal, résonne une voix dans ma tête.

Je fais demi-tour et me poste devant la distraction en question. J'occulte toutes les responsabilités qui envahissent mon cerveau et prend un livre au hasard.