27. Scars to your beautiful.

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"Les personnes les plus fortes ne sont pas celles qui montrent leur force devant nous, mais celles qui gagnent des batailles dont nous ne savons rien."

Jonathan Harnisch.


Azalea


Un cachet de Modafinil plus tard, je me rince le visage, occultant les sueurs froides qui me prennent tout le corps. Je relève la tête, faisant face à mon reflet, plus que désastreux. Des cernes presque violettes que le maquillage ne cache même plus, mes cheveux en pagaille que je n'ai pas pris le temps de coiffer depuis et mon teint plus que pâle qui me donne une tête de zombie.

Je souffle et quitte la salle de bain pour rejoindre mon salon. Cela fait une semaine que Jason est entré dans mon bureau en me faisant subir ce qu'aucune personne, qu'elle soit homme ou femme, ne devrait vivre un jour, être abusée de son corps. Je me suis renfermé sur moi-même, ne parlant à personne, l'esprit plongé dans la Fashion week qui approche de plus en plus.

Neya est devenue une vraie mère poule, elle vient tout le temps me voir, mettant de côté sa rupture avec Liam pour s'occuper de moi. Ezra, lui, ne me quitte pas. Dès que je sors de mon appartement, il est là, comme s'il avait un radar pour savoir quand je sors de chez moi.

Depuis notre soirée remplie de révélations, nous n'avons pas abordé les sujets fâcheux, c'est-à-dire notre relation et les conséquences de notre passé sur celle-ci. Il s'est mis à nu en me racontant son histoire, celle où il est le leader d'un gang aux États-Unis. Le choc, la tristesse, la colère, la culpabilité. Toutes ses émotions ont formé un nuage si épais en moi que je n'arrivais plus à bouger ni à formuler le moindre mot. Et j'ai compris mon erreur quand j'ai sursauté à cause de la porte qui a claqué, laissant un silence monstre, bousculer par mes pensées et mes questions.

Guidée par je ne sais quelle force, j'ai réussi à me lever et enfiler un de ses manteaux pour prendre, moi aussi, la sortie. J'ai marché, traversant les rues qui me menaient jusqu'à notre collège. J'étais sûre à deux cents pour cents qu'il était là et cela s'est confirmé quand j'ai vu la porte de l'infirmerie à moitié ouverte. C'était le moment pour moi de raconter mes secrets et mon passé aussi glorieux que celui d'une junkie.

Je passe une main sur mes lèvres, ressentant encore la sensation de ses lèvres sur les miennes, de la douceur de ce baiser, des papillons qui se sont envolés dans mon ventre dans une nuée de bonheur et de désir. J'aurais aimé que ce moment ne s'arrête jamais, mettre le temps sur pause pour profiter de sa bouche qui cajolait la mienne, de ses mains sur mon corps qui me faisait sentir vivante...

Mon téléphone sonne, m'arrachant à cette douce souffrance dont je me remémore. Je me racle la gorge avant de répondre à l'appel de ma mère.

— Coucou ma chérie, comment tu vas ?

Sa voix douce me donne envie de pleurer. J'aurais tellement aimé lui avouer ce qui m'est arrivé, mais je ne pourrais pas supporter la douleur dans ses yeux.

— Je vais bien, un peu épuisée par le boulot mais ça va, et toi ?

Je m'assois sur le canapé, me concentrant sur le timbre de ma voix qui, j'espère, ne tremble pas.

— Tu devrais te reposer un peu, l'entreprise ne va pas s'effondrer à cause de ton absence d'une journée. À la maison, ça va, Ayden cuisine et je suis en train de travailler sur un autre projet de livre.

— Tu lui diras de me garder un tupperwar de son repas, avant qu'il ne mange tout.

- C'est inutile, il t'entend, rigole-t-elle alors qu'Ayden nie de manger tous ses repas.

Star.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant