34. Unstoppable.

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"Ce n'est pas si vous tombez, c'est si vous vous relevez."

Vince Lombardi.


Azalea


Je bois une gorgée de mon chocolat chaud en espérant faire passer le goût amer de la défaite sur ma langue. Cela fait trois jours que la Fashion week à eu lieu, bien sûr d'autres maisons de mode n'ont pas terminé leur show, tout ceci prendra fin dimanche et nous sommes vendredi. Pour moi, c'est déjà la fin. J'ai passé ces derniers jours collé avec ma famille. Ezra est passé me voir de temps en temps mais il ne reste jamais longtemps. Et Neya, c'est pareil. Je suis peut-être égoïste mais j'ai l'impression que personne ne se soucie de comment je vais.

Certes, ma mère me couve comme une poule, David m'envoie des bouquets tous les matins et Margot me laisse des messages remplis de citations tout droit sorties d'Internet.

Il n'y a que Carrie et Rosana qui sont restées les mêmes et c'est d'ailleurs avec elles que j'ai vidé mon atelier, la pièce où mon talent n'avait aucune limite. Celle où je pouvais être moi-même.

Tout aux ordures.

— Tu es sûre que tu veux te séparer de tout ça ? Me demande Ayden en posant une main sur mon épaule.

Je l'ai appelé pour aller jeter toutes mes années de création à la déchetterie, étant incappable de le faire moi-même. J'aurais pleurer sur chaque tissu déchirés et serais resté jusqu'à ce qu'ils se recycle en bouteille en plastique. Puis, je serais rentré et j'aurais encore pleuré et me maudissant de les avoir jetés.

Ironique quand on sait que je veux tout abandonner et que je suis encore en train de regarder des défilés à la télé en commentant toutes les tenues.

— Je ne suis sur de rien Ayden. Je veux juste laisser tout ça derrière moi.

Il hoche la tête et m'embrasse le front avant de prendre le dernier carton près de la porte et de s'en aller. je suis à deux doigts de le rattraper quand Carrie me propose de repeindre mon atelier en une couleur plus moderne que ce jaune canari que je n'ai pas changé depuis que j'ai acheté l'appartement.

Deux heures plus tard, nous voilà toutes les trois, vêtue de notre blouse blanche avec un rouleau rempli de peinture gris à peindre chaque espace jaune. Enfin, sauf Rosana qui a décidé de se peindre elle-même sous nos rires et la musique que diffuse mon portable.

Je danse en bougeant des hanches tout en continuant ma tâche alors que Carrie saute sur un pot de peinture fermé pour chanter avec son pinceau en guise de micro. Rosana, elle, joue avec la peinture en fredonnant des paroles incohérentes.

Je ris face à ce spectacle joyeux, toute tristesse ayant disparu pour laisser mes folles de cousines prendre sa place. Elles et leurs joies communicatives. On a beau avoir plusieurs années d'écart, je les considère comme les sœurs que je n'ai jamais eu, au même titre que Neya.

Est-ce qu'elle lit dans mes pensées ? Ou est-ce notre lien de soeurs ? Je n'en sais rien. Tout ce que je vois c'est que ma chouquette adorée est devant moi après qu'elle a frappé à la porte.

— Waouh ! S'écrit-elle en lâchant son sac à main. Qu'est-ce que tu fais comme ça ?

— On a décidé avec les filles de repeindre mon atelier, répondis-je en la laissant rentrer.

— Attends, stop ! Vous jouez avec de la peinture et vous ne m'appelez même pas ! S'horrifie-t-elle en plaçant une main sur son coeur.

— Que puis-je faire pour me pardonner ? Rigolé-je alors qu'elle salut les filles en les embrassant.

Star.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant