𝐕𝐈 | 𝐉𝐄𝐘𝐃𝐄𝐍

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« Il est malaisé de prospecter une part de bien quand le dégoût a déjà déposé son relent amère.  »



Je ferme délicatement ma porte de chambre, ayant conscience que je n'ai rien oublié, puis prends chemin vers la sortie de mon appartement sous pas en sourdine.

Fiona m'a proposé de se retrouver avec les autres chez elle pour le travail des exposés à rendre pour lundi. Bien que le groupe n'apprécie guère ma présence, et ce qui est probablement réciproque, je me dois d'y aller vu que Sacha sera présente.

Et la garce également, qui s'est malheureusement incrustée dans mon groupe de travail.

Je longe le couloir, à présent illuminé par les petites lumières sur le plafond, marquant le début de la soirée de ce jour de week-end. Je me rapproche de la chambre de Lily puis entre-ouvre la porte le plus silencieusement possible, afin de vérifier si elle est bien dans son lit. Je souris à la vue de cette dernière endormie comme un nourrisson recroquevillé contre elle-même en compagnie sa peluche contre elle.

Je referme soigneusement la porte puis me retourne vers le miroir au cadre noir aux motifs de vagues, placé derrière moi. Je réajuste mes cheveux à l'aide de mes mains ainsi que mon sweat violet sans capuche oversize où le bas de mon T-Shirt blanc de fait voir en dessous de celui-ci, reposé sur mon jean baggy noir et mes mocassins Dr. Marten's Adrian.

Je m'apprête à gagner la porte de sortie lorsque qu'une voix me donnant des envies de meurtre à chaque son émit par sa bouche m'interpelle :

- Tu vas où ?

Je serre ma dentition puis ferme mes yeux afin de retenir l'irritation qui remonte en moi, puis fait volte face vers lui. Je l'aperçois, affalé sur le canapé en cuire noir, un verre d'alcool à la main, sa chemise rouge et blanche à demi déboutonnée, soulignant que son état qui est témoin de cette risible scène. Sa silhouette est éclairée par le lampadaire légèrement courbé au-dessus de sa tête. Ses iris d'un marron foncé rencontrent mes iris grises.

- Tu t'intéresses à moi maintenant ? osé-je lui demander.

Il avale son verre d'un trait puis se redresse en se munissant de la bouteille de liquide et le fait suinté dans son verre. Le salon dégage une ambiance lourde, voire oppressante où deux âmes remplies les de haine partagent un fléau en commun.

- Je ne me suis jamais intéressé à un gosse raté comme toi, me répondit-il en emmenant un rire sardonique dans ses paroles.

- Alors pourquoi tu poses la question ? Tu me fais perdre mon temps.

- Perdre ton temps tu dis ? Je te retourne la phrase, mais cette fois-ci en soulignant perdre mon temps pendant toute une vie partie en l'air. On se demande qui est le coupable.

Je serre mes poings à présent devenus moites, non pas à cause du stress, juste au fait de devoir endurer et digérer les mots mensongères qu'il est en train de me balancer en pleine figure. Il refuse d'accepter que c'est lui le coupable et non moi.

Il avale son énième verre, en gardant le regard rivé sur moi. Le liquide coule dans sa gorge au rythme de sa pomme d'Adam qui monte de haut en bas.

REFLECTIONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant