𝐗𝐗𝐕𝐈 | 𝐌𝐀𝐃𝐈𝐒𝐎𝐍

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ℳ𝒶𝒹𝒾𝓈ℴ𝓃


« Il est exigé de donner autant qu'on reçoit, peu importe les circonstances. »


Je me prépare à aller en cours en enfilant mes nouveaux talons que j'ai reçu en guise de cadeau d'anniversaire par mes amis.

Paris est toujours drapé de sa couverture nocturne, divulguant l'infime lumière de la reine de la nuit contre le parquet de ma chambre.

Je vais tenter de sortir de l'appartement sans prononcer aucun mouvement résonnant, pour la seule et unique raison que Xavier est venu dormir ici hier soir.

La porte de ma chambre grince à l'encontre du silence, m'efforçant à grimacer mon visage de mécontentement. Une fois la porte close derrière, j'arpente le premier couloir afin de gagner la sortie sous des pas de loup à cause du niveau sonore procuré de mes talons couleur bordeaux.

C'est alors que quand je tourne le trousseau de clé, une présence oppressante se fait sentir à l'autre bout du vaste couloir.

Non.

Pas lui.

Je ferme promptement les yeux, désormais restreinte à remuer les membres de mon corps.

— Même pas un bonjour ma jolie ? C'est impoli, tu sais.

Ma main posée sur la serrure de la porte se met à trembler sans que je parvienne à atténuer ce tremblement.

Depuis ce fameux soir, j'ai honte d'avouer qu'une peur s'est instaurée en moi envers lui.

— Je dois aller en cours, prévenais-je en pinçant mes lèvres contre elles.

Suite à ces mots, je l'entends s'approcher dangereusement, d'une lenteur qui évoque un froid dans le dos, au sens propre.

Xavier est placé derrière moi, puis abaisse mon bras de la porte pour me pirouetter, face à lui.

— Tu as toujours du temps pour moi, non ? me demande ce dernier en positionnant ses mains parsemées de raides dû à son âge sur mes hanches.

Ma respiration est saccadée, frôlant une crise d'angoisse quand la scène de ce fameux soir se rejoue à nouveau un beau matin d'hiver.

Je veux m'enfuir, s'il vous plaît...

Il vient glisser ses mains sur mes fines cuisses recouvertes par un jean large noir, puis trace une ligne fictive jusqu'au bord de mon intimité.

Je reste statique, priant qu'il achève son jeu malsain avec mon corps au plus vite pour que je puisse aller en cours. Je suis incapable de me débattre face à lui, j'ignore la raison mais mon corps refuse de m'obéir.

Un sourire naît sur ses lèvres gercées face au pouvoir qu'il croit avoir afin détenu sur moi. Ça doit sans doute le faire jouir de me voir sous son emprise, en étant de faiblesse, et je trouve ça écœurant.

Xavier glisse ses mains en bas de mes fesses, pour que je me rapproche un peu plus de son maigre corps.

— Tu sais, j'avais une fille comme toi, du même à qui j'exercerais les mêmes gestes. Mais putain, tu es dix fois mieux qu'elle, me confie-t-il près de mon oreille.

Rien que l'idée qu'une autre femme ait subit des attouchements tiraille mon cœur.

Personne ne mérite d'être touchée contre son gré, ne serait qu'effleurer la peau sans cette notion du consentement. Nous sommes tous des femmes qui devraient être libres de vivre normalement, sans qu'un homme ose poser ses yeux sur votre corps et se faire un fantasme sur vous jusqu'à ce qu'il atteigne son défi.

REFLECTIONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant