𝐗𝐈𝐈 | 𝐌𝐀𝐃𝐈𝐒𝐎𝐍

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ℳ𝒶𝒹𝒾𝓈ℴ𝓃



« Ce qui peut être un rêve prospère est pour moi non pas une idée précise, mais une envie risible d'une autre réalité. »



Quelques semaines se sont écoulées et nous sommes à présent en plein cœur du mois de novembre. Les journées sont de plus en plus longues ce qui ne laisse pas le temps de s'écouler rapidement.

Le temps est également bipolaire en cette fin de saison d'automne. Un coup, le paysage est couvert de son manteau nuageux, un coup une venue inattendue du soleil mais le plus souvent, c'est la pluie qui vient s'écouler depuis le ciel parisien.

Les cours commencent petit à petit à me fatiguer mais mon objectif m'oblige à ne pas baisser les bras. Ce n'est en aucun cas de la pression, mais par ma propre volonté.

— Quel est le nom du créateur de la marque Givenchy ? interpelle Mme O'Brien de son accent écossais.

Je lève la main pour répondre mais une voix me devance :

— Hubert Taffin de Givenchy, répond mon rival.

— C'est bien ça, quelqu'un peut me faire une courte biographie sur lui ?

Le connard s'apprête à répondre mais cette fois-ci, j'interviens :

— Hubert Taffin de Givenchy est le fondateur de Givenchy. C'est un couturier français né le vingt février 1920 et décédé récemment le 10 mars 2018.

— Et que Cristòbal Balenciaga était son mentor depuis ses débuts, poursuit Jeyden en pivotant son cou, me laissant percevoir une perspective de son profil qui affiche un sourire sur le coin de ses lèvres qui remonte à ses iris gris.

Les écritures de la marque de sa veste se laissent dévoiler entre son dossier de la chaise et son dos. C'est une veste Cortez bleu marine accompagné de son pantalon de la même nuance. La couleur de l'ensemble se marie avec ses iris gris profonds.

— Excellent, complimente la professeure en notant ses détails importants à retenir, sur le tableau blanc.

Je roule des yeux en rivant mon regard sur le coin de la table pour lui montrer mon exaspération, croisant mes bras contre le bas de ventre qui me tiraille depuis le début de l'heure. J'augure que mes règles tentent de m'avertir de leur venue revêche.

— Hé mes vies...c'est quoi votre plus grand rêve ? nous demande Justin par une question totalement aléatoire.

Il a profité de l'absence de Fiona pour se déplacer à côté de Jeyden devant moi, prétextant qu'il s'ennuie à l'autre bout de la classe.

Fiona nous a prévenu ce matin, par message, qu'elle ne figurera pas sa présence aujourd'hui car elle ne se sentait pas bien. Son message ne reflétait aucun sentiment qui pourrait nous rassurer, comme elle le fait habituellement par une pointe de gaieté avec ses phrases exclamatives.

— Hum...avoir un lapin, commence Sacha en jouant avec sa frange appartenant à sa chevelure blonde où repose un noeud papillon blanc.

— Réussir mes études, en prouvant que je suis capable, poursuit Jeyden en me lâchant un regard furtif.

— La même chose, déclaré-je dans un souffle, sans ajouter un mot afin de longer mon argument.

Justin arrondit ses yeux noisettes suite à nos réponses.

— Vous êtes tous les deux ambitieux dit donc, moi je souhaite m'offrir un séjour en Province avec mes amis ! nous confie ce dernier.

Pour certains, les rêves peuvent être des souhaits banals. Mais en réalité, pour ma part, c'est plus que ça. Ce qui peut être un rêve prospère est pour moi non pas une idée précise, mais une envie risible d'une autre réalité.

REFLECTIONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant