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Deux semaines étaient déjà passées entre les cours, les entraînements et les cours particuliers. Plus aucun professeur ne la laissait dormir lors des cours alors qu'elle était toujours plus épuisée. Elle n'arrivait pas à se soustraire de leur surveillance malgré toutes ses tentatives. Le premier jour, elle avait bêtement espéré que ce ne soit qu'une blague. Mais dès qu'elle tenta de quitter la salle de classe, Ectoplasm était apparu juste devant elle, l'en empêchant. Sous l'œil interrogateur des autres élèves, ce cinéma avait continué toute la semaine. Au bout du compte, elle avait abandonné. Elle restait dans la classe, attendant sa sentence.

— C'est pire qu'une prison ici, soupira-t-elle alors qu'elle attendait Midnight et Present Mic pour son cours particulier du lundi.

— C'est quand même exagéré de parler de prison. Tu peux au moins utiliser ton alter, lui répondit la voix de Midnight

Come on ! On va bien s'amuser, criait Present Mic.

— Il n'y a pas beaucoup de différence avec la prison. Et il n'y a rien d'amusant à recevoir des cours.

Les deux professeurs ne se laissèrent pas démonter par leur élève. Ils lui donnèrent immédiatement un cours combiné. Midnight et Present Mic lui donnait un cours en commun. Si bien qu'elle devait apprendre l'art moderne en anglais. Presque toutes ses phrases se faisaient corrigées pour des fautes de grammaire, de conjugaison et de prononciation. Au bout de la vingtième phrase où elle se faisait corriger, elle laissa sa tête tomber sur le bureau.

— J'en ai marre. Vous me saoulez à me corriger toutes les dix secondes. A quoi sert d'apprendre l'anglais ?

— L'anglais permet de collaborer avec des héros étranger et ainsi travailler dans tout type d'agence, tenta de l'encourager Present Mic.

— Wouah ! Génial ! ironisa-t-elle en se redressant.

— L'anglais t'aidera dans n'importe quel métier que tu décideras de faire.

— Evidemment.

Elle leva les yeux au ciel dans un soupir. Elle était fatiguée. Elle voulait arrêter tous ces cours qu'on lui donnait. Elle n'avait aucun espoir sur une possible vie future. Qu'importe qui elle est, elle était condamnée à y retourner.

— Mais vous oubliez une chose, reprit-elle en se levant du bureau. Les détenus retournent toujours d'où ils viennent. Il n'y a aucun espoir pour nous. Nous le savons tous les trois alors pourquoi vous acharner à ce que j'apprenne vos trucs ? Personne ne veut de nous. Nous nous retrouvons donc toujours sur le même chemin, perpétuellement enfermé dans un cercle vicieux.

— Tu es encore jeune. Tu peux le changer, lui dit Present Mic.

Elle émit un rire jaune avant de lui répondre dans un sourire de dédain.

— Ne me faites pas rire. Pourquoi me surveillez aussi étroitement si je peux changer ? Je vais vous le dire. Vous avez peur que je récidive. Vous vous dites "elle a déjà tué quelqu'un, elle pourrait recommencer si on ne la garde pas sous contrôle". Vous ne pensez pas réellement que je peux changer. Pour vous, tout comme pour le gouvernement, je suis une expérience qui va foirer et qu'on va renvoyer au placard. Après tout, je suis ce que vous appelez une "vilaine". Un monstre en fin de compte du point de vue de la société. Et quand toutes les expériences auront échoué, le gouvernement ne réitéra pas son "programme". Vous resterez donc tranquille dans votre vie pépère de héros qui donne cours à des gamins qui pensent pouvoir devenir un héros pour le succès et l'argent.

Ils la fixèrent sans rien dire. Non pas parce qu'elle avait raison, mais parce qu'ils ne savaient pas quoi dire ; et ça, elle le voyait bien. Avant qu'ils ne puissent la stopper, elle continua sur sa lancée.

MHA : Réhabilitation de cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant