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La créature disparue, Nozomi se retrouvait face à Iida, toujours assise à même le sol. Elle se demandait la raison de sa présence ici. Etait-il là pour se venger d'elle ? Ce serait dans ses droits et tout à fait légitime. Elle avait été blessante dans sa question. Elle avait joué avec le feu avec tant de dévouement qu'elle s'en était brûlé les ailes. Pensant être la maîtresse du jeu, elle a fini par être la joueuse, perdant depuis bien longtemps une partie de joute verbale.

Elle se redressa un peu alors qu'elle reprenait son souffle qu'elle avait bloqué lorsque la créature avait caressé et tranché les premières couches de peau de sa gorge. Pendant ce temps, Iida se rapprocha d'elle. Cependant, plus il approchait et plus il distinguait les nouvelles blessures que sa camarade portait. il avait bien vu la souris se frotter contre sa joue et même se loger dans son cou mais les éraflures étaient si minimes que d'ici le lendemain maximum, elle n'aurait plus rien eu de visible. Une simple et microscopique coupure insignifiante. Douloureuse sur le coup au grand maximum, et encore, seulement pour les plus chochottes d'entre tous.

En repensant à l'ombre noir qu'il avait vu penché au dessus du corps de Nozomi quelques secondes plus tôt, au moment où il ouvrait la porte du toit, il se demanda si c'était là toute la cause de ces nouvelles blessures qu'elle portait. La créature s'étant envolée à peine entraperçue qu'il ne pouvait se dire ce qu'elle était réellement. une chose était certaine en voyant les grains de sable sur l'uniforme de Nozomi, la créature était la sienne. Éléments qui lui faisait se poser d'autant plus de questions.

— Que veux-tu ? demanda Nozomi en trouvant qu'Iida mettait trop de temps à parler.

Elle vit le doute flotter un instant sur son visage. Insupportable.

— Tu as perdu ta langue ?

— Non, commença-t-il déjà agacé. Je voulais savoir comment tu allais.

— Très aimable de t'inquiéter, ironisa-t-elle alors qu'une nouvelle goutte de sang coulait le long de sa peau.

A peine senti, à peine essuyé. Nozomi ne tarda pas à la faire disparaître d'un geste rapide et précis, rougissant sa main de carmin sanglant.

— Et légitime apparemment. Qu'est-ce que toutes ces blessures ?

— Rien.

Elle poussa un soupir en levant les yeux au ciel. Elle en avait marre qu'on lui pose tout le temps la même question. Ça commençait à l'énerver.

Elle observa Iida s'asseoir à côté d'elle. Que voulait-il encore ? Pourquoi ne pouvait-elle pas être tranquille cinq minutes ? Ses excuses n'avaient-elles pas suffi pour qu'il la suive jusqu'ici ?

— Tu ne vas vraiment en parler à personne alors que tu as des blessures en plus ?

— En quoi est-ce que ça te concerne ?

— Tu es une de nos camarades. C'est normal.

Elle se redressa légèrement pour lui faire face avec plus d'assurance et d'aplomb. Il pensait que ça fonctionnait comme ça ? Comme un bon compromis ? Non. Les bons compromis n'existaient pas. Elle le savait. Ça n'avait jamais existé et ça n'existerait jamais.

— De quoi est-ce que tu parles ?

— Faire attention aux uns et aux autres. Leurs venir en aide. Ce sont des choses normales entre camarades et amis.

Elle eut un rire jaune. C'est bien ce qu'elle pensait. Il était dans un déni total. Elle le pointa du doigt.

— C'est bien ce que je pensais. Tu crois que je vais me faire avoir par ta fausse générosité.

MHA : Réhabilitation de cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant