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Le temps passa. Malgré les regards insistants, personne ne lui posa la moindre question. Le rappel de l'affaire repassa aux informations, répondant aux questions que se posaient les élèves. Les rumeurs commencèrent à se taire en quelques jours. Si bien qu'au début du mois de mai, plus personne ne la regardait. Il était certain qu'il devait y avoir bien plus intéressant. Les études étaient toujours plus importantes et prenaient plus de temps. Nozomi n'était toujours pas attentive aux cours.

La marque qu'elle avait dans le cou s'était effacée, ne laissant qu'une peau neuve et sans tâche. Elle n'avait pas créé de nouvelles créatures lors de son sommeil, si bien que ses recherches et celle du proviseur Nezu restaient au point mort. Elle devait avouer qu'elle était ravie de dormir à peu près correctement.

Pendant ce temps, même les médias s'étaient lassé de parler de son cas. Ils étaient épris des autres vilains choisis pour le programme du gouvernement. Tous les types de criminels avaient été sélectionnés. En laissant sa curiosité s'intéresser à ce qui était dit, Nozomi apprit qu'un de ces criminels avait récidivé, le ramenant en prison directement, sans passer par la case "tribunal". L'affaire avait fait parler d'elle. Alors qu'il devait rester auprès de son héros référent, il avait réussi à lui fausser compagnie.

— Il a piraté les serveurs de l'agence pour vendre les informations. L'agence a été attaquée et il a même aidé les vilains, déclarait Asui.

— Qu'est-ce que le gouvernement croyait ? s'indignait Denki. ça allait forcément arriver.

Le discussion ennuyait Nozomi. Denki n'avait pas tort. Certaines des expériences étaient vouées à récidiver. L'était-elle comme les regards le sous-entendant ? Non. Elle savait qu'elle n'allait pas recommencer. Elle n'en avait aucune raison après tout. Elle avait seulement voulu se venger. De qui se vengerait-elle en tuant ? Ce n'étaient pas des insultes qui allaient lui faire commettre un nouvel homicide. Pour autant, leur doute était légitime. Tous les criminels de cette société récidivaient et il n'y avait pour le moment aucune exception jusqu'à présent.

Aussi, au milieu du mois de mai, Nozomi n'écoutait toujours rien en classe. Elle se fichait pas mal de ce qui s'y passait. Elle n'y voyait aucun intérêt de toute manière même si le proviseur ne cessait de lui rappeler que c'était pour son avenir qu'elle étudiait. Elle n'y croyait pas une seconde malgré la confiance qu'elle commençait à donner doucement au proviseur. Il tentait de la faire travailler en vain.

La nouvelle de cette arrestation et d'une des chiffres de l'état de retour derrière les barreaux ne faisaient pas exception. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. Un des élèves particulièrement narcissique, Aoyama, vint la voir. Appuyé sur le bureau de Nozomi, il lui posa une question :

— Est-ce que tu vas faire la même chose que lui ?

— Si tu ne tu ne te redresses pas, il se pourrait que oui.

— Tu n'es pas sérieuse ? fit-il en se relevant d'un geste brusque.

— Bien-sûr que non, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel. Ce n'est pas parce que tu t'appuies sur ma table que je vais te tuer. Par contre, je pourrais te couper les doigts la prochaine fois que tu t'appuieras sur mon bureau.

Un froid fut jeté sur la salle de classe. Ils la regardaient avec un grand doute. Seul l'un d'eux se mit à rire à sa menace. Il s'agissait de Bakugo. Même s'il ne lui parlait pas, il ne paraissait pas déstabiliser par la manière d'être de Nozomi. Peut-être parce qu'il l'était lui-même d'une certaine manière. Il avait tendance à insulter tout le monde et à avoir un tic de langage avec le mot "crève". Nozomi était ravie de ne pas avoir un tel tic de langage aussi ridicule soit-il.

****

Lorsque vint l'après-midi, le professeur Aizawa annonça qu'ils allaient participer à une épreuve de sauvetage. Pour cela, ils allaient devoir mettre leur costume avant de se rendre sur la zone d'exercice en bus. Nozomi apprit alors que son costume était enfin prêt.

Lorsqu'elle le mit, elle était surprise de la qualité qu'il avait. Dans son costume semblable à un costard plus confortable et résistant, elle se trouvait chic. Noir dans son entièreté, il était presque difficile de distinguer chaque élément les uns des autres. Personne ne lui fit la moindre remarque. Après tout, Gang Orca portrait lui aussi un costume et Nozomi ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas la classe. Les costumes rendent les personnes chic et élégante. La seule différence avec les costumes pour hommes, c'était que sa veste était plus cintrée pour marquer sa taille. Pour accentué son look, elle termina par une touche de rouge à lèvre d'un rouge sang. Elle laissa ses cheveux, même abimée libre dans son dos.

Elle était satisfaite lorsqu'elle se vit dans le miroir au point de sourire à son reflet. Elle se trouvait vraiment sympa dans cet ensemble. Elle avait ce qu'on pourrait appeler "la classe". Elle passa sa main dans ses cheveux. C'était la seule chose qu'elle n'aimait pas dans son reflet.

Dans le bus, elle se retrouva sur un siège au fond. Elle regardait dehors alors que la discussion commençait enfin après un moment de silence. Elle commença avec Asui qui fit une comparaison très intéressante entre le pouvoir d'All Might et de Midoriya. Nozomi n'y avait pas fait attention mais elle trouvait bien étrange la réaction qu'eut le jeune garçon pour se défendre.

La conversation continua autour des alter de chacun des élèves de la classe.

— J'aime bien la particularité de Bakugo et de Todoroki dans le genre spectaculaire, fit Kirishima.

— Bakugo a mauvais caractère, il ne plaira jamais, répondit Asui.

Pour réponse, Bakugo l'insulta de pétasse même s'il fut ignoré par l'intéressé. Denki se moqua à son tour de lui alors que le jeune au caractère explosif débitait des insultes. Nozomi ne les écoutait pas vraiment jusqu'à ce qu'elle entende son nom dans la conversation.

— Même si elle est flippante, je dois admettre que le pouvoir de Nozomi n'est pas mal non plus.

Elle reconnut la voix d'Uraraka. Elle détourna sa tête de la fenêtre en la regardant. Est-ce qu'elle était sincère ? Elle aimait vraiment son pouvoir ?

— Son pouvoir me fait penser à des cauchemars, avoua Jiro. Si elle veut faire peur, je suis sûr qu'elle pourrait le faire en quelques instants.

Des cauchemars ? C'est vrai qu'elle aimait faire peur aux autres et se jouer d'eux. En y réfléchissant, c'était même quelque chose d'amusant pour elle. Elle se jouait des autres avec une grande délectation comme pour Present Mic. Et même si elle n'avait pas vraiment fait peur à Midoriya, elle l'avait déstabilisé. Si elle apprenait les peurs des autres, elle était certaine de pouvoir en profiter à la moindre occasion. C'était une chose qu'elle nota dans un coin de son esprit. Elle devait étudier les peurs des autres. Ainsi, pourrait-elle les faire mourir de peur...

MHA : Réhabilitation de cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant