23.

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Une semaine. Il fallut une semaine pour que l'inspecteur Tsukauchi revienne voir Nozomi. Cette fois-ci, aucune vitre ne les séparait. Bien évidemment, Nozomi l'accueillit à son image. Un dédain visible sur son visage. Il était étonné de la voir marquer au niveau du visage. Il ne s'attendait pas à la trouver coloré d'hématome à la palette de couleur large. Avant qu'il n'ait le temps de lui demande la raison de ses bleus, il fut pris de court par la prise de parole de Nozomi qui lui fit froncer les sourcils.

— Avez-vous un contrat ?

— Tu aurais dû le recevoir. Je suis venu te l'apporter et le directeur Ikida devait te le donner.

Moment de flottement... Elle savait où il était. Elle savait où était le contrat. Entre ses dents, les poings serrés, elle cracha :

— Le bâtard. Il l'a gardé dans son bureau ! Vous n'auriez jamais dû lui donner.

L'inspecteur fronça les sourcils. Il n'avait posé aucune question par l'intervention directe de Nozomi. Les détenus avaient tendance à se battre. À force de rester enfermé, les esprits s'échauffaient. Cependant, en l'entendant parler du directeur, il eut directement un doute sur leur origine.

Il leva sa main et bougea l'index vers son propre visage. En regardant Nozomi droit dans les yeux, il lui demanda :

— C'est lui qui t'a fait ces marques ?

— Qu'est-ce que ça peut vous foutre ? On parlait du contrat.

Il n'était pas étonné par la réaction qu'elle avait. C'était presque une évidence pour lui qu'elle réagisse ainsi. Personne ne voudrait avouer recevoir des coups. Surtout pas une personne déjà en prison et qui déteste les autorités.

Nozomi passa sa main dans son cou et se mit à gratter le haut de son dos dans une expression d'agacement. Elle ne savait pas comment elle allait pouvoir récupérer le contrat. C'était même impossible.

Elle s'appuya sur le mur vitré de la salle de visite. Elle voyait la gardienne l'observer à travers les vitres avec attention. À la moindre incartade du règlement ou éclats de trop, au moindre geste brusque, elle entrerait pour la mettre de nouveau dans sa cellule sans aucune délicatesse.

Les bras qu'elle croisa sur son ventre, elle se rappela une chose. Elle voulait s'assurer de la bonne fois de l'inspecteur avant de coopérer. Elle ne pouvait pas lui faire confiance mais peut-être qu'une chose pouvait être possible. Elle se redressa. Peut-être était-ce un moyen pour elle d'avoir une chance de quitter ce lieu lugubre.

Tournant le dos à la gardienne, elle sortit discrètement la feuille qu'elle avait caché tout ce temps sur elle. Elle était étonnée qu'elle n'ait pas été repérée et qu'elle n'ait pas été donnée au directeur aussitôt découverte. Elle la glissa vers l'inspecteur.

— Il se pourrait que je coopère avec vous sans le contrat si vous apportez cette lettre à Nezu. Et faites attention à ce qu'elle ne soit pas vue par la matonne. Je n'ai pas que ça à faire que d'aller dans le bureau du directeur.

Silencieux, il fit en sorte de la récupérer sans éveiller des soupçons. Il glissa la feuille plié dans son manteau et lui montra la chaise face à lui.

— Assis-toi, lui intima-t-il. Je la lui donnerai lorsque j'aurais quelques informations.

Elle prit place sur la chaise. Reculé, elle posa ses pieds sur la table, les croisant dans une position peu confortable.

— Je n'ai tué personne.

— ça ne m'aide pas.

Le coin de ses lèvres s'étira dans un sourire moqueur.

MHA : Réhabilitation de cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant