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Lorsque Nozomi se réveilla, elle ignorait combien de temps étaient passé. Ce qu'elle comprenait en tout cas, c'est que la nuit était tombée. Argumenté par la lumière absente venant de la pauvre et étroite fenêtre de sa cellule. Une chose était certaine, la nuit était là et elle avait dormi toute la journée.

Elle se releva pour s'asseoir contre le mur, douloureuse. Le collier qui enserrait son cou la faisait souffrir sans qu'elle ne puisse rien faire. Seuls les gardiennes et le directeur détenaient la clé pour ouvrir cette entrave.

Lorsque le jour pointa le bout de son nez, la détenue remarqua que du sable recouvrait partiellement le sol à quelques endroits. Elle comprenait mieux l'utilisation de deux doses de sédatif. Elle avait bel et bien réussi à user de son alter. Elle balaya de rage les grains dans un léger cri de rage.

Quelques heures après le lever du soleil, une gardienne arriva dans sa cellule pour lui rappeler qu'elle avait une lettre à rédiger. Elle lui rappela également qu'en cas de désobéissance, elle receverait une punition à la hauteur de son refus. Voulant éviter d'autres sévices, Nozomi obéit. Elle se mit face aux papiers sur la petite table de sa cellule et prit le stylo. Elle n'avait pas le choix. Elle n'avait pas envie de souffrir plus. Elle prit son temps, rédigeant plusieurs fois le papier.

Lorsque le directeur Ikida arriva dans sa cellule pour vérifier la lettre, il lui donna enfin son aval. Elle devait la donner à l'inspecteur dès qu'il reviendrait la chercher. Elle devait faire comme si c'était une lettre de la plus haute importance dont les gardiens et le directeur ne devaient pas avoir vent. Juste avant qu'il s'en aille, pour féliciter sa prisonnière, Ikida desserra le collier de Nozomi. Elle se massa le cou comme elle pouvait. L'air passait enfin dans son larynx sans la faire souffrir.

Une fois qu'il fut véritablement parti, Nozomi s'installa de sorte à ce que la caméra ne voit pas ce qu'elle faisait. Peut-être avait-elle oublié la caméra lorsqu'elle avait rédigé la première lettre, mais cette fois-ci, elle y pensa. Les gardiennes et le directeur ne devaient pas savoir ce qu'elle avait en tête.

C'est ainsi que dos à la caméra, elle se mit à gratter le papier avec son ongle pour tenter de graver discrètement un message à l'intention de Nezu. Elle était certaine qu'il comprendrait. Il était intelligent. Elle savait qu'elle pouvait compter sur lui pour ça.

****

Deux jours après avoir rédigé la lettre, l'inspecteur Tsukauchi revint la voir au parloir. Comme convenu, elle lui donna la lettre à faire passer à Nezu avant d'accepter de parler enfin à propos de l'affaire. Elle ne comptait pas mentir. Elle avait accepté de coopérer et ne comptait pas revenir sur sa parole. Malgré cette nouvelle lettre, elle le devait.

— Que peux-tu me dire ?

—Avez-vous mieux étudier les preuves ?

— J'ai analysé ton dossier et le dossier du médecin légiste. Et il y a une chose qui est revenue. Du sable dans les plaies.

— Mais encore ?

— De toute évidence c'est ta signature.

— Ce n'est pas une signature. Les grains s'installent tout seul. Mais étant donné que je ne les ai pas égorgé...

— C'est vrai. Il n'y avait pas de grains de sable dans les blessures mortelles. C'est donc quelqu'un d'autre qui ne connaissait pas cette particularité.

— évidemment. La seule fois où j'ai commis un meurtre, c'était avec mon alter. Si je les avais tué, je l'aurais fait avec mon alter. Hors, mes amours n'avaient pas l'autorisation de tuer. Juste de mutiler et de me défendre.

Nozomi fit une petite pause. Sa voix était devenue mielleuse lorsqu'elle avait commencé à parler de ses créatures de sables. Elle aurait voulu pouvoir les refaire. Ils lui manquaient beaucoup. Mais maintenant qu'elle y pensait, elle ne se souvenait pas que son alter lui manquait lorsqu'elle avait passé trois ans entre les murs du centre pénitencier. Peut-être était-ce à cause de son jeune âge ? Ou alors le fait qu'elle n'avait pas trouvé l'amusement qui allait avec ? Elle n'en savait rien. Elle savait juste que son alter et ses créatures lui manquaient. Même celle qui l'avait étranglé lui manquait. Ce qui était étrange étant donné qu'elle avait tenté de la tuer dans son sommeil.

Elle finit par lui raconter tout ce qu'elle savait. Elle raconta sa version de ce qu'il s'était passé. Elle n'omit rien. Elle expliqua dans les moindre détails. L'inspecteur ne lui posa aucune question. Il notait dans un carnet ce qu'elle lui racontait. Malgré la légère folie qu'il nota lors du combat de la part de Nozomi, il ne voyait pas à quelle moment est-ce qu'elle aurait pu tuer l'un des vilains. Son audition correspondait avec celle de Kirishima et de Bakugo.

Lorsqu'il les avait auditionné, il avait été plutôt étonné qu'ils prennent sa défense alors que tous les autres parlaient de sa nonchalance et de sa méchanceté gratuite. Mais lorsqu'il entendait maintenant parler Nozomi, il décelait de la sincérité dans sa voix et ses propos. Il comprenait pourquoi Nezu l'avait autant défendu également. Lui-même, maintenant, avait envie de l'aider le plus possible pour la sortir de cet établissement qui, de toute évidence, torturait ses détenues.

Son regard n'avait pas échappé aux hématomes marquant le cou de Nozomi. Il n'y avait pas de doute sur leur provenance. Les marques correspondaient à des mains. Même si elle faisait comme si de rien n'était, il savait qu'elle devait en souffrir.

Lorsqu'elle finit de parler, il regarda ses notes avant de lui poser deux trois questions afin d'être certain d'avoir bien tout compris. S'il voulait l'aider, il ne devait avoir aucun doute sur son témoignage. La moindre faille dans sa compréhension pourrait être utilisée contre Nozomi.

Lorsqu'il fut certain sur les points flou, il quitta Nozomi en lui faisant un signe discret pour lui dire que la lettre serait livrée à bon port.

De retour dans sa cellule, Nozomi se mit dans un coin et serra sa petite poupée dans ses mains. Elle espérait que Nezu comprendrait son message et qu'elle sortirait bientôt de cet enfer.

MHA : Réhabilitation de cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant