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Dès le lendemain de son retour, les cours l'appelait. Malgré son passage au centre pénitencier, elle n'était pas exemptée des cours, et encore moins des examens qui approchaient dangereusement. Si elle voulait rester à l'extérieur à la fin de l'année de test du gouvernement. Si elle voulait que sa peine lui soit enlevé, elle se devait de continuer son année scolaire et l'achever. Ce n'était pas une tâche causée par un des vilains qui avaient envahi le centre d'entraînement aux catastrophes qui devait l'empêcher de recouvrer une totale liberté.

Face au miroir de sa chambre, elle lissait les plis de sa jupe. Son regard s'attardait sur ses jambes encore couverte de tâches colorés, allant du bleu au jaune en passant par le violet et le vert. Ses bras n'étaient pas mieux servis, ni même son cou qui portait encore la marque que lui avait fait le directeur pour qu'elle écrive sa seconde lettre. Sa mâchoire portait également une ecchymose à la douce coloration d'un bleuté d'une extrême clarté.

Ses doigts passèrent telle une caresse sur sa mâchoire avant de descendre sur son cou dont elle dégagea les cheveux. Cette marque était son combat. C'était le prix pour sa liberté, tout comme ces hématomes qui couvraient son corps d'un arc-en-ciel de couleur.

Elle attrapa la paire de ciseau sur son bureau d'un geste rapide avant de revenir au miroir. Elle passa ses doigts dans sa chevelure d'ébène en penchant la tête légèrement sur le côté. Elle ramena le bout d'une mèche au niveau de ses yeux. Son regard s'y attarda un instant avant de se reconcentrer sur son reflet. Elle ressemblait à sa maman avec ses longs cheveux noirs et ses yeux aussi profonds que des abysses. Elle reporta de nouveau son attention sur les pointes de ses cheveux, cassants et fourchus. Ils étaient abimés par sa longue période au centre pénitentiaire pour mineurs délinquants. Elle n'avait pas vu de coiffeur depuis plusieurs années maintenant.

D'un geste lent, elle coupa les premières pointes de la mèche qu'elle tenait entre ses doigts. La petite mèche, de deux centimètres à peine, tomba à ses pieds. Un dernier regard à ses prunelles anthracites et une nouvelle mèche suivit. Les quelques timides centimètres se retrouvèrent remplacés par une dizaine de centimètres de chevelure d'ébène. Peu à peu, sa longueur se raccourcissait drastiquement pour bientôt ne porter qu'un carré qui changeait son visage à l'air enfantin à un air plus mature, plus grand, plus élégant.

Elle laissa tomber ses bras le long de son corps alors qu'elle observait son œuvre. Elle soupira alors que les ciseaux se joignaient aux mèches à ses pieds dans un bruit sourd. Elle ne ressemblait plus à la Nozomi qui venait de sortir de prison. Elle ne ressemblait plus à la Nozomi de treize qui venait de commettre son premier meurtre.

Lorsqu'elle se détourna du miroir, ce n'était qu'au moment où Nezu se fit entendre. Ils devaient aller au lycée de Yuei. Juste avant de sortir de sa chambre, elle jeta un regard à Annabelle à qui elle sourit. Elle était exactement comme la poupée de son enfance, ce qui lui mettait du baume au cœur dans un certain sens.

Voyant sa nouvelle coupe, Nezu ne fit aucune réflexion ni même aucune remarque. Cependant, il resta un moment silencieux, avisant la marque qu'arborait Nozomi autour de son cou. Même si la marque était légère, elle était parfaitement distincte. Bien trop au goût de Nezu qui considérait qu'elle n'aurait jamais dû se trouver là. Il ne savait pas quoi dire à sa protégée après ce mois de torture. Il regrettait de ne pas avoir pu la sortir de là plus tôt. Il aurait souhaité que les procédures soient plus rapides, tout comme l'enquête qui, à son goût, avait pris une éternité avant d'être bouclée. Même le gouvernement avait mis un temps fou avant de donner l'autorisation pour que le programme soit toujours accordé à la détenue. Personne n'était en accord avec ça, encore moins les médias malgré l'enquête rendue public une fois qu'elle fut bouclée. Même s'ils avaient annoncé qu'elle était innocente, l'opinion public n'était pas de l'avis de la laisser sortir pour une programme de réinsertion et de seconde chance.

MHA : Réhabilitation de cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant