Chapitre 47 - Ashton

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Les yeux braqués sur son visage sérieux, j'ose à peine respirer

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Les yeux braqués sur son visage sérieux, j'ose à peine respirer. La Diablesse soigne ma plaie qui s'est rouverte. De la même façon que la veille lorsque nous sommes tous les cinq arrivés dans cette planque qui appartient aux Hawks. J'ai envie de lui dire que c'est pas la peine qu'elle change encore une fois mon pansement, mais tout est prétexte pour que je puisse l'avoir près de moi.

Si elle me fuit, une part d'elle lutte comme je le faisais pour ne pas succomber. Et ça me tue parce que c'est une putain de perte de temps. Si j'avais laissé la colère de côté. Si j'avais eu le courage de lui avouer dès le début pour cette fille, alors peut-être qu'on aurait eu le temps de régler nos comptes. Qu'après s'être pris la tête, s'être hurlé dessus à en perdre notre voix, aujourd'hui ce serait derrière nous. Que je pourrais l'aimer comme je crève d'envie de le faire. Mais partout où je regarde, j'ai le sentiment que ce temps-là, on l'a plus. Que ça finira mal avant que je puisse réparer ce désastre.

Son travail terminé, elle s'écarte et, comme hier, elle est restée silencieuse tout du long. Sans pouvoir m'en empêcher, je pose ma paume sur sa joue et caresse sa pommette avec mon pouce pendant qu'elle garde le nez baissé sur les compresses qu'elle ramasse.

— Merci.

Ouais, c'est le seul truc misérable que j'arrive à sortir.

Ses billes noires entrent en collision avec les miennes, son souffle se coupe en même temps que mon cœur la supplie de l'intérieur de m'accorder ne serait-ce qu'un sourire.

Elle presse sa joue un peu plus au creux de ma main, c'est mieux que rien.

— Je revérifierai ce soir que tout va bien.

La seconde qui suit, elle se redresse, embarque avec elle la trousse de secours qu'Akson lui a filé et je soupire.

— Fait chier.

— C'est la merde, hein ?

Je m'assois sur le bord du matelas et découvre Pitt les bras croisés, l'épaule appuyée contre l'une des grosses poutres qui soutiennent la vieille grange.

— Disons qu'on se fait la guerre et que quand c'est pas elle qui attaque, c'est moi.

Il ricane, approche et sort un paquet de clopes, m'en proposant une. Faut croire qu'il ne me piquera plus les miennes.

— C'était déjà comme ça entre vous au début. Vous vous êtes toujours tiré dans les pattes.

J'attrape la tige de nicotine et me lève, ne sachant pas trop quoi répondre à ça.

Silencieux, je lui emboite le pas jusque dehors et on pose notre cul sur un vieux tronc d'arbre. On dirait bien que le moment est venu pour nous de discuter. Repousser l'échéance ne servirait à rien, au contraire. Puis dans le fond, je suis content qu'il soit là, même si ça implique qu'encore une fois, il se met en danger pour rien.

Rᴜʟᴇ Nᴜᴍʙᴇʀ Fɪᴠᴇ [Tᴏᴍᴇ 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant