Chapitre 16 - Ashton

464 37 31
                                    

La porte de l'appartement se fracasse contre le mur lorsque je l'ouvre sans ménagement et je balance mes clés sur la table basse avec hargne

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

La porte de l'appartement se fracasse contre le mur lorsque je l'ouvre sans ménagement et je balance mes clés sur la table basse avec hargne. Comme si sa main brulait tout à coup la mienne, je me dégage et aussitôt tout mon être hurle le manque de sa peau. Seulement, la colère et la rancune me vrillent l'estomac et impossible d'y échapper.

Du coin de l'œil, je devine la Diablesse qui croise les bras pour accuser la violence de mon geste, mais rien n'y fait. Je reste campé sur mes positions. Je lui en veux et c'est pas près de passer. Comme un harpon planté en plein dans mon torse, c'est là.

— Tire pas cette tête ! À quoi tu t'attendais, sérieux ?

Je hurle plus que je ne parle et elle sursaute sans pour autant me lâcher de ses billes sombres.

— À rien... Je m'attendais à rien.

Un rire amer m'échappe et je passe ma paume sur mon visage.

— Alors pourquoi t'as l'air déçue, putain ?

Elle hausse les épaules, recule d'un pas pour s'appuyer contre le mur. Sans doute une façon de ne pas perdre pied.

— Parce que je savais que ce serait compliqué, mais...

— Mais quoi ? aboyé-je.

— Mais pas que ce serait aussi douloureux.

Coup de poignard en plein cœur. Bordel, ouais, ça fait mal, c'est clair.

— T'es pas la seule à dérouiller. Et j'te plaindrai pas, Ellyn.

Même son surnom, El', celui qui s'était pointé si naturellement, à du mal à sortir. C'est hallucinant à quel point ce qui nous blesse peut contrôler le reste.

— C'est pas ce que je veux.

— Tant mieux, parce que ça n'arrivera pas.

Sur les nerfs, je sors une clope de mon paquet et embrase le tabac. Mon palpitant cogne si fort contre mes côtes que j'ai encore une fois l'impression qu'il ne demande qu'à se tirer loin de là. Si je pensais qu'avec le temps, ça irait mieux, que si je la revoyais, ce serait moins compliqué, moins dur, merde, je me suis foutu le doigt dans l'œil. Bien sûr que ça allait faire un mal de chien.

J'aspire une latte plus grosse, la nicotine brule mes poumons et une fraction de seconde, je ressens autre chose. Le truc, c'est que ça me laisse peu de répit. C'est toujours comme ça de toute façon. Ce qui nous terrasse reste ancré. Quoi qu'on fasse.

— Si ça t'embête autant que je sois là, pourquoi m'avoir trainé jusque chez toi ?

Je me fige, serre les dents et la fusille du regard.

— Parce que ce putain d'endroit n'est pas fait pour toi ! Je sais pas si t'as capté, mais ça craint un max' dehors !

À son tour, elle ricane. Soit elle se fout de ma gueule, soit elle a déjà saisi que le ghetto, c'est pas le paradis. En même temps, c'est pas un scoop !

Rᴜʟᴇ Nᴜᴍʙᴇʀ Fɪᴠᴇ [Tᴏᴍᴇ 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant