Chapitre 14 - Ashton

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Dans mon esprit, une voix hurle et tout s'entrechoque

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Dans mon esprit, une voix hurle et tout s'entrechoque. Keyden a mis les voiles avec une nana il y a une trentaine de minutes et voilà que j'imagine que celle qui hante mes pensées se tient juste à mes côtés. La sensation de sa présence ne me lâche pas.

Pour tenter d'éloigner cette impression qui me tue à petit feu, je reprends une gorgée de mon sky, laisse le liquide ambré me déchirer la trachée et je bloque mon souffle. Comme si, arrêter de respirer avait le pouvoir de tout faire disparaître.

C'est un fait, elle me manque. Pourtant, cette amertume, cette colère qui s'élève chaque fois que je pense à elle, a tendance à prendre le dessus. Elle a merdé. Si elle n'en avait pas fait qu'à sa tête. Si elle n'avait pas essayé de régler toute cette histoire toute seule, alors peut-être qu'il n'y aurait pas eu de morts cette nuit-là. Parce que si Pitt et moi, on est sorti à ce moment précis, c'était dans un unique but : la retrouver.

Du plus profond de mes tripes, je l'aime autant que je la déteste et ça me consume. Ce brasier incandescent qui ravage tout sur son passage depuis que j'ai appris ce qu'elle a fait brûle encore et encore. Comme une tornade de feu impossible à contrôler.

Agacé de passer mon temps à ressasser, je me redresse, et l'alcool que j'ai ingurgité me fait perdre l'équilibre. Je me rattrape de justesse, tandis que l'ombre de sa paume posée sur mon épaule, comme si elle était vraiment là, tente de me donner le coup de grâce. Ma vue embuée de tristesse et de tout le whisky que j'ai bu, je ne calcule plus tout à fait ce qui se passe autour de moi. Une silhouette se dessine à ma droite. De longues mèches noires, une peau dorée par le soleil, un regard perçant et je crois même sentir son parfum. Je lâche un rire amer, à deux doigts de lui ordonner une seconde fois de se casser, puis essaie de me dégager alors que la fille en question passe mon bras sur ses épaules afin de me soutenir. Peine perdue, si j'arrive à mettre un pied devant l'autre, ce sera déjà pas mal.

Sa voix comme une mélodie hypnotique tente de finir de me convaincre et mon esprit décide d'abandonner au même moment. Du coin de l'œil, je distingue vaguement Loyd glisser un morceau de papier sur le comptoir. Elle le ramasse, puis je me laisse entrainer. Je pèse sans aucun doute le poids d'un âne mort, mais cette nana semble déterminée. Peu importe, je m'en branle. Elle peut m'emmener où elle veut, me dépecer dans une ruelle sombre à l'aide de ses potes qui nous attendent sans doute à la sortie, de toute façon, j'agonise déjà.

Une fois dehors, l'air un poil plus frais me fait du bien, mais ce coup de fouet ne suffit pas à me réveiller. Je vacille plus que je ne marche et me laisse porter au gré de ses pas.

L'escalier qu'elle emprunte est inévitablement là pour me m'emmerder un peu plus et je me suis arrêté de compter après la troisième fois où j'ai manqué de les dévaler les marches dans le sens inverse. À mon oreille, le spectre de la fille que j'aime lâche des jurons et insulte tout sur son passage. Je me marre comme un con et vise son oreille en retour du mieux que je peux.

— T'es pas douée.

Elle se fige sans me libérer et j'entrevois ses pupilles qui me fusillent sur place. Oula, madame est fâchée. Attention, faudrait pas la mettre en rogne. Je me fends la poire une seconde fois et perds l'équilibre, serrant la rampe au dernier moment pour m'empêcher de basculer.

Rᴜʟᴇ Nᴜᴍʙᴇʀ Fɪᴠᴇ [Tᴏᴍᴇ 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant