Chapitre 12 - Ashton

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Adossé contre le mur, les bras croisé sur mon torse, j'examine la façon que Keyden a de jouer au billard lorsqu'il est bourré

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Adossé contre le mur, les bras croisé sur mon torse, j'examine la façon que Keyden a de jouer au billard lorsqu'il est bourré. Si deux heures en arrière, j'étais pas motivé pour me pointer ici ce soir, là, tout de suite, je regrette plus d'être venu. Ça vaut le détour. Voilà trois tours qu'il essaie de mettre la même boule dans le même trou sans parvenir à la toucher. Chaque fois, il braille tout ce qu'il sait.

Je pouffe de rire lorsqu'il rate son quatrième coup et il pivote vers moi. Ses pupilles ressemblent davantage au canon d'un flingue, mais je me marre de plus belle.

— Te fous pas d'ma gueule ! C'est rageant !

Je lève les mains et tente de contrôler mon fou rire.

— Faut dire que...

— Rien du tout ! J'vais y arriver, me coupe-t-il.

D'un geste sec, il récupère la queue qu'il s'échange avec l'autre type depuis tout à l'heure, se baisse pour se positionner et viser. Pendant une seconde, j'hésite à le bousculer pour l'emmerder, mais me ravise. S'il est de mauvais poil, il va me faire chier. Va savoir ce qu'il pourrait trouver comme stratagème pour y parvenir. Je préfère pas prendre le risque.

À la place, je tire mon paquet de clopes de ma poche et file vers la sortie pour m'en griller une. Cette chaleur à crever qui dure depuis trois semaines ne semble pas vouloir nous lâcher. Même la nuit, c'est irrespirable.

J'embrase ma tige de nicotine, inspire une bonne taffe et pose mon cul sur le rebord de la vitrine du Night Owl. Le quartier est calme ce soir. Aucun gang n'a décidé de régler ses comptes. C'est plutôt rare. La plupart du temps, ça part en couille lorsque le soleil se couche. Plus qu'en journée en tout cas. On s'y fait.

Du coin de l'œil, je remarque une silhouette qui se dirige vers moi du bout de la rue et plisse les yeux, sur mes gardes. Toutes les ampoules des lampadaires ont été dégommées dans cette avenue. Histoire que tout se passe un maximum à l'abri des regards. De cette façon, les dealers sont tranquilles, et celui qui sort son flingue pour plomber un type à moins de chance qu'on l'identifie. Même s'il est clair que le coupable ne fait jamais de vieux os.

Je me redresse, prêt à en découdre. Les lascars qui l'ont mauvaise parce que je refuse toujours de reprendre le business de mon frangin, pourraient me tomber dessus n'importe quand. Beaucoup se sont lancé le défi de me faire cracher le morceau. De me forcer à balancer l'endroit où Joey a planqué le fric qu'il leur a tiré. Sauf que j'en ai aucune putain d'idée et forcément, personne me croit. La situation a changé, si avant les Owls me laissaient un minimum le bénéfice du doute, aujourd'hui, à leurs yeux, mon frère n'a plus juste planqué la somme en attendant de pouvoir la leur remettre. Il la leur a volée avec un plan en tête avant de mettre les voiles et de se faire descendre. Selon eux, il m'aurait contacté avant tout ça afin de me révéler l'endroit où il aurait caché le sac.

Lorsque je reconnais Rick grâce à la lumière du néon au-dessus du bar, je me détends. Bordel, un peu plus et je lui refaisais le portrait. Faut vraiment que je me calme, je suis à cran. Il me tend son poing dans lequel je cogne sans hésiter et je me baisse pour caresser la tête de son labrador. Quand j'étais gosse, il m'arrivait souvent d'aller le voir dans la ruelle où il crèche. Je jouais parfois avec son chien pendant des heures. Aujourd'hui, son fidèle compagnon n'a plus la grande forme. Rick est l'un des sans-abris, qui, malgré le temps, ne s'est jamais plein de sa situation. Vivre au jour le jour, ça lui plait et il ne mettrait les pieds dans un refuge pour rien au monde.

Rᴜʟᴇ Nᴜᴍʙᴇʀ Fɪᴠᴇ [Tᴏᴍᴇ 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant