Chapitre 15 - Ellyn

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Son regard froid me glace le sang et ses traits torturés me serrent le cœur

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Son regard froid me glace le sang et ses traits torturés me serrent le cœur. Face à moi, Ash' reste figé et ses iris qui transpercent les miens, son comme un poignard que l'on plante dans ma poitrine. Sa question tourne en boucle dans ma tête et le ton qu'il a employé finit de m'achever.

Je repose sa tasse de café sur le plan de travail. De toute façon ses mains enfoncées dans ses poches me prouvent qu'il ne la prendra pas. Je déglutis, tente d'accuser le coup, mais c'est peine perdue. Je pensais m'être préparée. Je savais que ce serait difficile, mais j'étais encore loin du compte. Je crois ne pas me tromper en disant qu'à cet instant, il me hait.

Les muscles de sa mâchoire tressautent. Il attend ma réponse. Seulement les mots se sont égarés en même temps que j'ai vu mon espoir qu'il me serre dans ses bras se faner. J'ouvre la bouche, la referme et inspire pour rassembler un tant soit peu de courage.

— Je devais te retrouver.

Je chuchote presque. Même si ce que j'arrive à sortir est une certitude, je n'ai aucune idée de la manière dont il va le prendre. Sans parvenir à quitter la tranche du plan de travail contre lequel je suis appuyée, j'examine chacune de ses mimiques.

Un rire nerveux et bref lui échappe et il secoue la tête.

— Bah, tu t'es plantée. J'avais pas besoin que tu te pointes.

— Mais moi, oui, rebondis-je.

Il fait un pas pour attraper son paquet de cigarettes sur le meuble, en allume une, tire une longue taffe et s'accote contre l'encadrement de la porte de la cuisine. Les bras croisés sur son torse, ses biceps se contractent. Je me surprends à le détailler et à le trouver sexy, même dans cette situation.

— Tes besoins, Ellyn, j'en ai rien à carrer.

Je sors de mes pensées, fronce les sourcils et le fixe. Il va peut-être mal, mais il est hors de question que je le laisse me parler de cette façon. Il est beau comme un dieu et je pourrais lui sauter dessus s'il n'était pas fermé à ce point, mais ça ne lui permet pas tout.

— Et pourtant tu vas devoir faire avec, je compte pas bouger, répliqué-je.

Il grogne sans me lâcher de ses billes d'acier et je me retiens d'esquisser un sourire. Sa réaction me rappelle des souvenirs. Au début entre nous c'était aussi des joutes verbales à n'en plus finir. Des regards, des défis silencieux qu'on se lançait. Des provocations qu'on ne contrôlait pas. On se cherchait et j'ai envie de croire que c'est de cette façon que nous arriverons à nous retrouver.

Il avise mon sac à dos posé aux pieds de la table et sans un mot se baisse pour le saisir. La seconde d'après, il me le colle entre les bras, sans aucune délicatesse.

— Suis-moi, gronde-t-il.

Perplexe, je l'analyse pour essayer de deviner où il compte m'emmener. J'hésite une seconde avant de me dire que ça me permettra de toute façon de passer un peu de temps avec lui. Que ça me laissera l'opportunité de lui parler. De m'expliquer. Je mets mon sac sur mon dos, puis lui emboîte le pas pour descendre en bas de l'immeuble qui ne paye pas de mine. Déjà cette nuit, j'avais deviné que l'endroit n'était pas beaucoup mieux que cet hôtel où j'ai élu domicile.

Rᴜʟᴇ Nᴜᴍʙᴇʀ Fɪᴠᴇ [Tᴏᴍᴇ 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant