Bl - Korcerer

Chapitre 9 - Come in

Une longue semaine s'était écoulée. Nash était rapidement retourné travailler, il avait rassurée Caroline qui s'inquiétait de voir ses mains écorchées et il lui racontait qu'il avait fait tomber un vase et s'était blessé en le ramassant.

Il n'avait pas revu Kol, ce qui le surpris, étant persuader qu'il aurait été le genre de personne à revenir le harceler par la suite. La position du jeune sorcier vis-à-vis du vampire n'était plus cette déception profonde qui l'avait submergé lors de leur dernière rencontre, et, même s'il lui en voulait, il s'était trouvé lui même excessif et emporté par l'émotion et avait donc cette envie de s'excuser.

Mais il se doutait qu'il ne le reverrait pas de si tôt, puisque son frère, Finn, avait été tué il y a peu, et que son demi-frère, Klaus, l'était également.

C'est pour ça que lorsqu'il le croisa par chance, alors qu'il quittait le Mystic Grill, il choisit de la rejoindre en quelques enjambées.

- Hey, Kol.

Le vampire se retourna, surpris de s'entendre appeler. Il regarda le sorcier, dubitatif. Nash tritura un instant ses doigts avant de se lancer :

- Je...je suis pas doué pour les excuses...alors est-ce que je peux juste reprendre ce que je t'ai dit l'autre fois ?

Kol haussait un sourcil qui ravivait une lueur de vie dans ses iris emplis de la tristesse du deuil.

- Ou tu peux dire "désolé" ? Lui répliqua-t-il sur le ton de la rigolade

Nash hocha la tête.

- Je suis désolé, pour ce que je t'ai dit...et pour tes frères. Ajouta t-il sans savoir si il pouvait se le permettre

En voyant le regard du vampire s'attrister, il se sentit bête

- Je ne voulais pas...Essaya-t-il mal à l'aise

Kol hocha la tête.

- C'est bon, ne t'inquiète pas.

Nash attendit, silencieux à présent, et, voyant que sa présence semblait de trop, il salua le vampire et s'en alla.

*

Il fallut une semaine de plus avant qu'il ne revoit le vampire. Ce dernier avait perdu la lueur triste dans son regard où était revenu l'habituelle malice. La survie de Klaus avait dû en être pour quelque chose.

Kol avait donc frapper à sa porte un matin, un sourire joueur sur les lèvres.

Nash lui avait lancé un regard surpris, les lunettes encore un peu de travers, il les ajustait du revers de la main.

- Oui ? Demanda-t-il

Le vampire lui tendit un objet, une petite montre à gousset qu'il tenait dans un mouchoir d'un rouge délavé. Nash regarda Kol, puis la montre tout en haussant un sourcil. Un rire incertain quitta ses lèvres et il hasarda :

- Il va falloir me donner un indice, parce que je ne sais pas ce que tu veux que je fasse avec.

Une lueur enfantine brillait dans ces yeux bruns, alarmait Nash.

- C'est un objet maudit, je l'ai fais avec des sorcières vers 1850, ça permet de lancer un maléfice sans même avoir de magie, c'est génial, non ?

Un sourire amusé restait sur le visage du sorcier, qui était quelque peu déconcerté de la joie du vampire.

- C'est comme ça que tu fais ? Pour utiliser la magie sans en avoir ?

Kol hocha la tête, attendant visiblement une réaction de surprise ou d'admiration de la part du sorcier qui gardait ce sourire brillant des moments où l'on se trouve réellement touché d'un geste, d'une situation, et que la simplicité de cette joie est si bienvenue et agréable que l'on ne sait quels mots mettre dessus.

A ce moment là, Nash se fichait bien des remarques que Caroline ou Stephen lui avaient servis sur la famille originel. Le vampire devant lui pouvait bien vouloir détruire la terre, le sentiment seul de voir quelqu'un comprendre cette douleur qu'il taisait en général sur son rapport à la magie, et que cette personne venait lui proposer une solution...Le seul mot venant à lui fut "bien". Il se sentait bien.

- Tu veux en faire ? Proposa Kol, visiblement lui même enthousiaste

Nash se fit sortir de ses pensées et il regarda le vampire qui attendait sa réponse.

- Tu as besoin de magie pour en faire, n'est-ce pas ?

Kol hocha la tête.

- En effet. Tu fais la magie, et moi je te donne mon savoir, c'est un bon deal, non ?

Le sorcier réfléchit un instant.

- En quoi ça t'arrange ? Demanda Nash, tout de même sur ses gardes

Kol haussa un sourcil, surpris de la question, et sans doute un peu vexé.

- J'ai passé un siècle dans une boite, là j'ai juste envie de faire quelque chose que j'aime, c'est si surprenant ?

Le sorcier le regarda, lui et sa montre à gousset. Dans sa tête, la voix de Caroline résonnait : "il est sadique", "il est violent" "il est...", "il...". Nash resta silencieux devant sa porte et, même sans avoir une fine ouïe, il pourrait jurer entendre le cœur du vampire s'accélérer, au moins un peu, de peur de faire face à un refus. Mais Nash était égoïste, centré sur lui même. Peu importait si le vampire souhaitait l'utiliser, qu'il se serve et le jette après si s'était là son plaisir, quoi qu'il en soit, les dernières semaines, durant lesquelles il s'était sentit si pitoyable lui avait bien fait comprendre : il préférait 100 fois mourir dans ce monde fantastique qu'il voyait, plutôt que de regretter de ne jamais y avoir été accepter.

- Entre. Dit-il dans un murmure après ce long silence

Les mots sonnèrent étrangement dans sa bouche, et lui même sentait le poids de sa décision. Faire entrer un vampire originel chez lui était, déjà, un danger pour lui, mais pouvait aussi être considéré comme une trahison contre ses amis. Il réfléchissait encore, mais il était déjà trop tard. Kol, remit de sa propre stupeur d'entendre le sorcier l'inviter chez lui, avait fait un premier pas et venait de passer sa porte.

Ses amis ne le faisait pas vivre, ils le confortaient juste dans sa peur du rejet de ce monde fantastique devant lui. Il redoutait de lâcher prise, d'embrasser cette fantaisie. Il gardait son accroche au monde humain, normal. Après cette année sabbatique à travailler, il aurait dû rejoindre l'université pour pouvoir y faire sa première année. Mais étudier les lettres classiques serait-il plus passionnant que découvrir les secrets mystérieux de ce monde qui étaient juste à sa portée ?

Peut-être se disait-il cela par acquis de conscience, peut-être le pensait-il vraiment, quoi qu'il en soit, Kol Mikaelson était maintenant chez lui.