Kochanie - Plk

1

21 h 34 – Clamart 15/03/2020

Léana : Vendredi soir.

Je suis sur mon balcon, en train de lire un livre. J'aperçois des cendres tombées sur mon livre et lève la tête. Il y a quelqu'un sur le balcon du dessus qui ose m'envoyer ses cendres dessus. Déjà que la musique est à fond, si en plus je dois prendre des cendres dessus, ça ne va pas le faire. Je rentre dans mon appartement et pose mon livre sur mon plan de travail après avoir placé mon marque pages à l'intérieur. J'attrape mes clés, enfile mes chaussures et monte voir mon voisin du dessus. Une fois devant la porte, je frappe plusieurs fois, mais je reste sans réponse. Je sonne donc alors. Après quelques secondes, mon voisin fait enfin apparition. Il ouvre la porte, me sourit et cale son épaule sur le cadre de la porte.

— Alors, ça va, la voisine ? Dit-il avec un grand sourire.

— Non, ça ne va pas, Pruski. Baisse ta musique et la prochaine fois que je reçois des cendres sur la tête, je te jure que les pneus de ton Audi ne vont pas faire long feu.

Il ricane.

— Détends-toi, Wesh ; mes potes n'ont pas fait exprès de t'envoyer les cendres. On ne sait jamais s'il y a quelqu'un chez toi, il y a toujours un silence de mort là-dedans, dit-il.

— J'ai du respect pour mes voisins, moi, Monsieur.

— Dans cette tenue, tu n'as clairement aucun respect pour moi, répond-il.

Je baisse la tête et regarde mon jogging qu'il regarde avec dégoût. Je lève les yeux au ciel et lui montre mon majeur avant de faire demi tour pour redescendre chez moi. Je l'entends rire et fermer la porte de son appartement. Je souffle et ouvre la porte de chez moi avant de refermer derrière moi. Je laisse les clés sur la porte et reprends mon livre pour me mettre dans mon canapé. Quelques minutes plus tard, j'entends que Pruski a monté le son de sa musique. Je n'arrive pas à me concentrer sur mon livre. Je le repose donc et attrape une cigarette dans mon paquet et me mets sur mon balcon. Je l'allume et attrape mon portable pour aller sur les réseaux sociaux.

— Excuse-moi ? M'interpelle-t-on.

Je lève la tête pour voir si c'est à moi qu'on parle. Un mec est penché au-dessus du balcon de Pruski et me regarde en souriant.

— Ouais ?

— Je voulais m'excuser pour les cendres tout à l'heure, je n'ai pas vu qu'il y avait quelqu'un, dit-il.

— Oui, c'est bon, juste faites gaffe.

Il sourit, se redresse et disparaît de mon champ de vision. Je finis ma clope et entends mon voisin discuté.

– Oh Pruski ?

Il se penche au-dessus de son balcon.

— Qu'est-ce que tu veux, la voisine ? demande-t-il.

— Je sais que tu as monté le son de ta musique, arrête de me prendre pour une conne.