Acen
De retour à la maison, je remarque que le salon est vide et que le silence règne dans la pièce. Le trou dans le mur qu'a causée la balle de mon flingue a été soigneusement rebouchée par de l'enduit. Sans doute Gayl qui m'a fait l'honneur de réparer les dommages de ma colère. Et tant mieux pour lui d'ailleurs.
Cagna doit être de nouveau dans la cave en train de pleurer et de mourir de faim. J'ai presque pitié d'elle. Mais après son numéro de larmes de tout à l'heure, je n'ai pas vraiment envie de faire l'effort de me déplacer pour elle. Surtout pour lui amener la nourriture que j'ai payé et que j'aurais dû cuisiné.
Je me dirige vers la cuisine et me prends un gâteau (les fameux que j'ai payés) histoire de faire passer la faim qui me tiraille depuis que je suis parti rendre visite à mon géniteur.
Je ne lui ferais pas l'honneur de l'appeler "mon père" ou bien "papa", tout simplement parce que je ne le vois pas de cette façon, et que lui ne me voit pas comme son fils. Il me voit comme une épaule sur laquelle s'appuyer lorsque son entreprise va mal, comme une malle où il déposera ses problèmes lorsque je récupèrerai son cartel.
Tout ça pour dire que cet homme n'est pas mon père, mais une plaie avec laquelle je fais l'effort de vivre, malgré moi.
Un bruit retentit soudain dans la cave, se qui me tire de mes pensées.
Putain, elle fait quoi encore ?
Je pars donc voir ce que cette fille peut bien faire d'aussi bruyant. Ce bruit de coup se répète à mesure que j'avance, ce qui a le don de m'agacer. J'arrive devant les escaliers menant à la cave et constate que les murs tremblent sous la force des coups. Je descends à la hâte les escaliers et ouvre la porte d'un coup, sans prévenir.
Et sans que je m'y attende non plus, une masse s'écrase contre mon torse, me faisant trébucher en arrière. Je me rattrape difficilement à la rampe d'escalier, ce qui m'empêche de chuter avec cagna dans les bras.
Je sens son corps immobile entre contre moi.
— Elle me ressemble tellement.
Mon corps se raidit à l'entente de cette voix. Elle résonne dans ma tête et mon cœur s'affole. La panique me prend d'un coup, si bien que je me mets à trembler de tout mon corps. Je ressers mes mains sur les bras d'Amber, sans m'en rendre compte. Celle-ci gigotte pour se dégager, mais rien à faire. Je regarde tout autour de moi, à la recherche de cette femme autrefois tant aimée, qui a prononcé ces mots. Mais elle n'est pas là, plus maintenant. Amber s'écarte finalement de moi, ce qui me sort de ma transe. Ma respiration devenue irrégulière se calme, mes tremblements cessent et ma raison revient peu à peu. Tout est encore un peu flou dans ma tête mais une deuxième voix, cette fois-ci beaucoup moins perturbante que la précédente, me réveille.
— Il t'arrive quoi, connard ?
Je baisse alors mes yeux sur le bout d'humain face à moi. Je lève un sourcil, étonné voire choqué du ton qu'elle emploie avec moi.
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The Drug Addict (Tome I)
Romantizm{Acen} « Rien de pire que ce jour. Le bruit de la balle heurtant son corps résonne encore dans mon crâne. L'image d'elle, étendue à mes pieds, hante mon esprit... mi amor » {Amber} « Je sens encore ses mains sur mon corps. Ses cheveux blonds me hant...