Chapitre 25

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NATHAN

Je suis crevé d'avoir travaillé toute la journée, mais je n'ai pas réussi à trouver le sommeil. Je n'ai pas eu d'autre choix que de descendre pour retrouver Chloé. Je l'ai entendue se lever au milieu de la nuit. Je ne sais pas pourquoi je me sens obligé de la retrouver à chaque fois, comme si j'étais accro aux moments que nous passions ensemble. Je n'ai pas eu ma dose de Chloé aujourd'hui, alors je dois me rattraper. Le silence n'est jamais pesant quand je suis avec elle. Je ne sais pas si c'est de la timidité de notre part ou simplement un manque de communication, mais nous ne parlons jamais beaucoup, surtout quand nous venons de nous retrouver seuls. Il faut que je trouve quelque chose à dire pour lancer la conversation.

- Pourquoi tu ne dors pas cette fois ? Ne va pas me dire que c'est parce que tu ne connais pas l'endroit. Je lui demande.

- Eh bien... Je n'aime pas dormir ailleurs que chez moi.

- Dis surtout que tu espérais me voir.

- Pardon ? S'exclame Chloé en relevant la tête vers moi. Et comment est-ce que j'aurai pu savoir que...

- C'est une blague, je te taquine... Il va falloir que tu développes ton sens de l'humour, tu es vraiment trop coincée.

- Je n'ai rien de coincé du tout. Répond-elle en croisant les bras. Je dis simplement que tu inventes des choses, et ce n'est même pas drôle.

Elle esquisse un geste pour se lever mais se rassoit presque aussi tôt. Une grimace déforme ses traits. Elle se redresse un peu et place sa main sur son épaule gauche. Son kimono glisse un peu sur sa peau, dévoilant un haut en dentelle en dessous. Mon regard est attiré quelques secondes avant que je me ressaisisse.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? C'est encore ton humour qui est resté coincé ? Dis-je pour faire taire mon trouble.

- Très drôle. Grommelle Chloé en se massant la nuque. J'ai des douleurs au niveau des cervicales et je n'ai pas pu prendre de rendez-vous chez mon ostéopathe ce mois-ci, je pensais que je tiendrai jusqu'en janvier, mais avec le stress des partiels et maintenant toute cette organisation pour le nouvel an, mon corps n'a pas supporté le choc.

- En résumé, t'es une vraie chochotte quoi. Dis-je en souriant.

Chloé soupire, se recroqueville dans son fauteuil et ferme les yeux. Je la regarde sans savoir quoi faire, parce que, si elle était vraiment comme les trois autres filles de la bande, je saurais quoi faire, mais là... Je ne sais pas si j'en ai le droit, et lui demander me semble au-dessus de mes forces. Peut-être qu'il serait temps que j'arrête de trop réfléchir. Je ne sais pas si ce que je vais faire va fonctionner, mais je peux au moins essayer, au lieu de la regarder souffrir sans bouger. Je fais taire mes pensées qui me crient de ne rien faire et vais me placer derrière elle. Je crois qu'elle ne m'a pas entendu bouger. En tout cas, ses yeux sont toujours fermés. Elle sursaute quand mes mains tremblantes se posent sur ses épaules. Elle tourne la tête et me regarde d'un air interrogatif. Je m'éclaircis la gorge avant de parler.

- Je... Je sais faire des massages pour détendre les muscles et les nerfs... Si tu veux... Je peux essayer.

- Où est-ce que tu as appris ça ?

- Dans notre groupe, on se fait tous mal à un moment ou à un autre, et on ne peut pas toujours aller voir un médecin, donc on appris à se soigner nous-mêmes ou, au moins, à soulager la douleur.

Chloé soutient mon regard quelques secondes avant de lâcher prise.

- C'est ici. Dit-elle en désignant une zone entre son omoplate gauche et sa nuque. Ça tire de mes cervicales à mon omoplate, c'est insupportable.

Petite fille trop gâtéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant