Chapitre 29

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CHLOÉ

Quelqu'un est en train de frapper à ma porte. Je ne sais pas l'heure qu'il est, mais c'est trop tôt dans tous les cas. J'essaie d'attraper mon portable sur ma table de nuit mais ne touche que du vide. J'ouvre les yeux avant de me rappeler l'endroit où je me trouve. Maison de la plage, lendemain de nouvel an, mal partout, surtout aux jambes, la gorge sèche et un mal de crâne qui pointe discrètement son nez. Punaise, la soirée de la veille a été la meilleure de ma vie ! Il faut qu'on en organise d'autres ! Je cache ma tête sous mon oreiller et repense au moment où j'ai dansé avec Nathan. Il est complètement transformé quand il est sur une piste de danse, c'était incroyable.

Ce qui est moins incroyable, en revanche, c'est que quelqu'un ose venir frapper à ma porte pour me réveiller. J'ai le visage chiffonné, les cheveux emmêlés et une envie de replonger dans les bras de Morphée. Les coups reprennent, me forçant à me lever de mauvaise grâce. C'est sûrement Sabrina qui vient me réveiller parce que j'ai dormi jusqu'à midi. J'enfile difficilement mon kimono, passe une main dans mes cheveux dans un vain effort pour les discipliner et ouvre la porte, bien décidée à négocier une heure de sommeil en plus. Mes ambitions sont englouties quand je tombe nez à nez avec Nathan, déjà habillé.

- Salut, bien dormi ? Me dit-il.

Je peine à ouvrir mes yeux. Oh punaise, ma tête ! Il ne doit pas me voir comme ça ! Je tente de refermer ma porte mais il la bloque avec son pied.

- Pourquoi est-ce que tu viens me réveiller si tôt ? Dis-je en me cachant comme je peux dans la pénombre.

- Il est huit heures quand même, et j'avais besoin de quelqu'un pour m'accompagner.

- Où ça ? Dis-je, toute trace de sommeil disparue.

- On en a parlé hier matin, soupire-t-il, on n'a pas prévu de petit déjeuner pour les autres, on le fait chaque année alors je ne veux pas déroger à la règle.

- Et pourquoi est-ce que tu as besoin de moi ?

- Parce qu'il me faut quelqu'un pour m'aider à transporter des petits pains de la boulangerie jusqu'à la maison et que tu es la seule à n'avoir presque rien bu cette nuit et à avoir le permis.

- Toi aussi, tu as le permis.

- Mais pas de voiture. À moins que tu me laisses conduire ta « Merveille », dit-il en mimant des guillemets avec ses doigts.

- Jamais ! Je passe à la salle de bain et j'arrive.

- Cinq minutes dans la salle de bain, pas plus.

- Cinq minutes ? Impossible ! Tu ne sais pas combien de temps prend une routine maquillage chaque jour... dis-je d'un ton désespéré.

Nathan me barre le passage.

- Tu n'as pas besoin de maquillage.

Je déglutis en croisant ses yeux qui expriment tout ce qu'il ne dit pas. Je referme la porte et m'habille avec les premiers vêtements qui me tombent sous la main : un jean et un t-shirt Levis, sûrement laissés là par Sabrina, mais tant pis, je dois me dépêcher. Bizarrement, dès l'instant où je me suis retrouvée face à lui, je n'ai plus eu sommeil, à croire qu'il me drogue avec des décharges d'adrénaline rien qu'en me regardant. Est-ce qu'il se rappelle qu'il m'a presque embrassée ? Que nous avons dansé ensemble ? Si c'est le cas, il n'en laisse rien paraitre.

Je passe rapidement à la salle de bain, passe de l'eau bien froide sur mon visage et sors mon fond de teint, mon liner et mon khôl avant de me rappeler ce qu'il m'a dit. « Tu n'as pas besoin de maquillage ». Soit, je vais l'écouter pour ce matin, parce que j'ai clairement la flemme de me maquiller. Si ma mère me voyait... Elle dit toujours que c'est une marque de respect de prendre soin de soi, pour nous et pour les autres. Je souris à mon reflet. Je suis belle, même sans maquillage, Nathan a raison.

Petite fille trop gâtéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant