Chapitre 20 - Janvier

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La cuisine était un des langages de l'amour de James. Il avait passé l'après-midi à préparer des chapatis à l'ajwain, des pakoras aux épinards et aux oignons et des samossas. Tout était évidemment végétarien. Plusieurs bols de sauces étaient aussi présentés sur la table, ainsi que du riz. Bien sûr, il avait allumé des bougies pour l'ambiance.

- Ça a l'air vraiment bon, dit Remus alors qu'ils s'installaient autour de la table, recouverte d'une belle nappe bordeaux, merci d'avoir préparé tout ça.

James souriait, heureux de partager cette soirée avec Remus et Sirius. Le repas se passa bien, ils mangèrent et discutèrent avec naturel. S'ils avaient eu un peu peur d'être mal à l'aise, cela n'arriva pas. James et Remus partagèrent des anecdotes du lycée ou de leurs études. Sirius leur raconta quelques anecdotes du garage ou avec Marlène. Revenir trop en arrière dans le passé était encore douloureux pour lui, et ses deux copains n'insistèrent pas.

Peut-être qu'un jour, il pourrait leur raconter. Peut-être qu'il pourrait leur parler du doute, des questions et des hésitations. Leur raconter comment il évitait les miroirs, piquait les vêtements de Regulus et achetait en cachette son premier binder. Sirius leur raconterait aussi les insultes, la violence et le jour où il avait du partir de la maison dans laquelle il avait grandi. Il pourrait aussi expliquer l'euphorie des premières fois où quelqu'un lui avait dit « Monsieur », l'euphorie d'un bon passing.

Oui, un jour, il leur raconterait.

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Ils avaient mis un film mais ils ne le regardaient pas vraiment. A un moment, Sirius avait sursauté devant une scène et Remus avait passé son bras sur ses épaules, l'attirant contre lui. Assis de l'autre côté de Remus, James l'avait embrassé dans le cou, puis sur les lèvres. Sirius avait fini par râler qu'il voulait embrasser Remus, lui aussi. A partir de là, Remus ne pouvait plus dire de quoi parlait le film.

Maintenant enfoncé dans le grand canapé de l'appartement de James, Remus ne savait pas comment il avait pu se retrouver avec deux hommes superbes, à genoux devant lui, léchant et suçant son sexe dressé. Depuis quand avait-il autant de chance ? Depuis quand se laissait-il aller à ce point ? La langue de James remonta lentement le long de son membre et Remus gémit en jetant sa tête en arrière sur le dossier du canapé.

- Vous deux allez être mes diables personnels, n'est-ce pas ?

Il sentit Sirius rire contre l'intérieur de sa cuisse, alors qu'il embrassait sa peau fine. Son rire semblait entrer en lui et remuer des choses à l'intérieur. Pendant si longtemps son désir avait été cadenassé, Remus s'était interdit de le ressentir, et encore plus d'y céder. Petit à petit, il laissait tomber ses barrières et il plongeait avec avidité dans cette attirance, ce besoin. Ses mains se perdirent dans les cheveux sombres de James, serrant ses boucles entre ses doigts, alors qu'il venait de le prendre entièrement dans sa bouche. Il ne savait plus comment respirer. Son regard allait de James à Sirius, et il tremblait. Les yeux gris de Sirius le fixaient. C'était trop, il allait se noyer dans ce regard. C'était si fort. Remus ferma les paupières.

- Revenez là, grogna-t-il.

Sirius remonta sur le canapé à côté de lui, rampant presque jusqu'à enfouir sa tête dans son cou. Remus passa un bras autour de sa taille et embrassa doucement son front. De l'autre côté, James avait posé une main sur le torse de Remus et le regardait. Ses lèvres humides et gonflées témoignaient de ce qu'il faisait quelques secondes avant. Remus tourna la tête vers lui et croisa son regard. Il n'y avait que du désir dans ses yeux, et Remus fut surpris de réaliser qu'il n'avait pas peur.

- Dis au diable ce que tu veux, murmura James, soudain joueur.

Bon sang, il était tellement beau. Remus avait oublié comment parler. Peut-être est-ce qu'il allait juste se réveiller demain matin et que tout cela ne resterait qu'un rêve ?

Amour à Trois, Trois Petits ChatsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant