Emmy, 19 ans, journal d'une prostituée

Chapitre 15 - Le gros poisson

Farid ne tient pas en place. Il a déniché un gros poisson, comme il les appelle. Traduction, un mec riche. Farid a toujours été impressionné par ces hommes de pouvoir qui manient argent, femmes et subordonnés avec facilité. C'est un univers qui échappe à mon « ange-gardien », mais qu'il rêve d'approcher. Je le soupçonne de s'imaginer en un de ces mecs blindés et classes... ce qu'il ne sera jamais. Il ne restera qu'un petit maquereau brutal et stupide...

– il veut une fille jeune et fine, la plus fine et petite possible.

Sam est hors du coup. Lilou est plus jeune que moi, mais ses 17 ans ne pèsent pas grand-chose comparé à ma taille Schtroumpfette et mon poids plume. Résultat c'est moi qui m'y colle cet après-midi. J'ai encore le corps douloureux. C'est tout sauf une bonne nouvelle.

– Arrête de tirer cette gueule, tu vas te faire 600 euros.

– Je suis certaine qu'il te donnera plus de 1200.

Farid s'est rapproché de moi. Il a les yeux mauvais.

– Répète ?

Je me tais. Il m'attrape par les cheveux et me tord le cou.

– Parle-moi encore sur ce ton et tu vas comprendre. Tu te prends pour qui ? Je t'en ai pas mis assez avant-hier ? Tu en veux encore ?

Comme je me tais, Farid insiste.

– Alors ? Réponds, pauvre merde. Tu m'appartiens, connasse. T'es juste qu'un morceau de viande, poufiasse de merde.

– Pardon Farid, excuse-moi.

– Va le faire ce rendez-vous, on continuera la discussion tout à l'heure. Il va falloir que tu comprennes. Et que tu apprennes à fermer ta gueule.

Je me tais. Tout ce que je pourrais dire ne fera qu'empirer la situation.

Je me prépare comme on me l'a demandé. Des jarretelles noires, des bas, et des talons. Une jupe et un chemisier blanc. La secrétaire salope. Vers 14 heures, le type arrive. Il a la cinquantaine, mince et en forme. Des cheveux bruns et avec une coupe très classique. Des petites lunettes. Une chemise de marque et un costume passe partout. Le premier de la classe. Il discute avec Farid sans m'accorder un regard.

– Je la ramène ici à 20 heures, oui sans souci. Les prestations, c'est comme nous avons dit ?

Farid essaye de moduler sa voix pour ne pas parler comme la petite racaille qu'il est.

– Oui, tout comme on a dit. On va lui dire, ça prend deux secondes.

Le mec tend les billes à Farid. Je vois bien qu'il y a plus de 1200 euros. Ce salaud de Farid va toucher plus que 50% sur le coup, et c'est moi qui vais écarter les cuisses.

– Emmy, cet aprème, c'est full service pour monsieur. Tu fais tout, ok.

– Oui.

L'homme m'inspecte de haut en bas, impassible. Je ne parviens pas à savoir si je lui plais ou pas. Il m'ausculte comme un médecin à la consultation.

Il quitte Farid, sans m'adresser la parole. Je le suis, un peu nerveuse. Ce genre de type, on ne sait jamais ce qu'ils nous réservent. Une après midi tranquille, à baiser comme des vieux, ou le truc vicieux... Et lui, je ne le sens pas.

Je rentre dans son énorme SUV. C'est une Porsche noire. Je m'attache du côté passager. Ma jupe remonte, et laisse entrevoir le haut de mes bas et mon porte jarretelle. L'homme passe une main sur mes cuisses.

– Tu as 19 ans, c'est ça ? Tu fais plus jeune. Ce doit être à cause de ta petite taille.

– Oui, monsieur.

– Ecoute moi bien. Cet après-midi tu es à moi, je veux que tu sois parfaite pour moi, compris ?

– Oui monsieur, compris.

– J'espère que tu es très soumise. J'aime les putes les plus soumises possibles.

– Oui monsieur, je suis très soumise.

– Parfait.

Il conduit calmement, sûr de lui. Il ressemble à un professeur de lycée, ou en tous cas l'idée que je m'en fais, vu que je ne suis jamais allé au lycée. Mais dans ses yeux, quand il me regarde, je ne vois pas un gramme de gentillesse. Juste de la convoitise et de la froideur. J'ai peur, mais je ne montre rien. De toute façon, je vais devoir passer cet après-midi.

– Tu t'appelles Emmy, c'est ça ?

– Oui monsieur.

– Bien Emmy, écoute-moi. La journée va être longue. Quand tu rentreras chez toi, tu auras la chatte et ton petit cul de pute bien défoncés, tu peux me croire. Tu vas comprendre ce qu'est la vraie domination.

– ...

– D'abord, nous allons aller à mon office. Je dois accueillir deux clients importants que je voudrais remercier. Nous venons de signer un contrat qui va me rendre encore plus riche. Je me suis dit qu'une petite pute de taille réduite va leur plaire. Quand je vais les accueillir tu vas jouer le rôle de la serveuse. Tu vas nous servir le champagne. Ensuite, ils te baiseront, et moi aussi. Tu as compris ?

– Oui monsieur, je dois être la serveuse. Servir le champagne, être attentive à ce dont vous avez besoin.

– Pas la peine d'apprendre un rôle, tu n'es pas actrice ni serveuse. Au final, tu vas servir à ce que tu fais tous les jours. Te faire baiser comme le sac à foutre que tu es.

Il rigole de son bon mot. Sa main est rentrée entre mes cuisses et ses doigts fouillent dans ma culotte.

– Quand ils seront partis, je m'occuperai de toi comme j'aime le faire. Ton propriétaire m'a assuré que tu feras tout ce que demanderai. C'est bien clair ?

Une boule se forme dans mon estomac. J'ai un mauvais pressentiment.

– Oui monsieur, dis-je, d'une voix mal assurée.

– Je suis un vrai dominant, et je vais te soumettre. Ce sera brutal et douloureux. Mais si tu es une vraie bonne soumise, tu trouveras ton plaisir. Et sinon, ne t'inquiète pas, j'aime les femmes qui pleurent. Il n'y a pas de honte à ça. Je suis un spécialiste du fisting anal et vaginal.

Je ne réponds rien. Farid est un salaud. Il existe tellement de clients normaux et cools. Pourquoi travailler avec des types comme lui ?

– J'espère que tu es très étroite. Mais vu ta corpulence, je ne m'inquiète pas trop.

Sa main a quitté ma culotte. Il défait sa ceinture et déboutonne son pantalon.

– Tu as 5 minutes avant qu'on arrive. Occupe-toi de ma queue.

Je défais ma ceinture et me penche sur son sexe. Je ferme les yeux et je le suce lentement. Quelques minutes plus tard, il se gare dans un parking privé. L'homme me regarde, avec une moue réprobatrice.

– Tu as prévu du rouge à lèvres, j'espère. Tu dois bien présenter pour mes clients.

– Oui monsieur, j'ai tout ce qu'il faut.

– Parfait. Une bonne petite chienne obéissante.