Chapitre 9 - Bien dressée

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Je porte bien mon surnom de la pute triste. Je suis à l'avant de la grosse BMW blanche et je tire la gueule. Farid m'a accueilli déjà super énervé.

- Putain, t'as pas trouvé mieux comme fringue ?

J'ai choisi une robe noire courte et moulante. Je n'ai pas mis de culotte. J'ai des talons rouges et compensées bien tepu. Une horreur pour marcher, mais ça plait aux mecs. De toute façon je serai vite pieds nus. J'ai un petit manteau en fausse fourrure blanche mais même comme ça, j'ai froid. Il a sa fenêtre ouverte car il fume du shit. Il est nerveux à cause du rdv. C'est pas bon du tout pour moi.

- C'est qui les mecs qu'on va voir ?

Sa main gauche part direct et va s'écraser sur mon visage.

- Tu vas pas commencer à faire chier. Ca te sert à quoi de savoir ? Hein ?

- Excuse-moi, je parviens à dire, en refoulant mes larmes.

Il m'a ruiné le maquillage, c'est certain. Et je dois avoir la joue toute rouge.

- Tu viens pour te faire baiser, au cas où t'as pas compris.

- Je sais.

- T'es rien qu'une pute Emmy.

- Je sais.

- Une sale merde de pute en plus... Tu t'es pas trop défoncée j'espère, ils ne voudront pas baiser une larve.

- Non je te jure, juste ce qu'il faut. Je serai comme tu veux, je te jure.

Je m'entends parler avec une petite voix tremblante et plaintive, et je me dégoute. Mais qu'est-ce que je peux faire, avec mes 40kg alors qu'il dépasse à l'aise les 100 ?

- Putain, regarde ta gueule. Répare-moi ce putain de maquillage. Si tu me fous la honte, tu vas vraiment le regretter.

J'arrange ce qui a coulé de mon mieux. Le temps que je termine, il s'est garé devant ce qui ressemble à une grosse loc' dans un quartier miteux de la banlieue bordelaise. Il y a une BMW et une Audi garées. Des rebeux, mais je le savais déjà.

- Ces mecs-là, c'est des bons. Ils ont un énorme business. Alors c'est important pour moi, tu comprends ?

- Oui, compris.

Je sens une boule me contracter l'estomac. Il faut que je me détende. Je sais ce qui m'attends, mais si je me tends, cela sera pire. Je respire profondément. Farid me regarde, avec une expression de dégoût.

Il frappe à la porte et il se fabrique une expression de mec cool. La porte s'ouvre. Un rebeu, 25 ans, des tatouages, le regard d'un mec qui a fait plein de conneries. Il m'inspecte sans rien montrer et salut Farid. Pas un mot pour moi.

Il y a deux autres rebeus. Ils fument autour d'une table basse, avachis sur des canapés. Il y a plusieurs bouteilles sur la table. Une arme aussi. La TV est allumée. Et il y a du son, bien sûr. Farid va saluer les deux autres mecs. Je reste comme une conne, à l'entrée du salon. Les mecs proposent à farid un verre, il y en un qui se tourne vers moi.

- C'est une de tes gows ?

- Oui, j'en ai une douzaine mais seulement 3 sur Bordeaux.

- Tu nous ramènes de la viande qui a beaucoup servi.

- Fais pas chier. Ok elle mange 200 à 300 bites par mois, mais au moins je sais à quoi m'attendre. Elle est encore fraîche, elle a 19 ans.

Un des trois rebeux me fait signe de m'approcher. Toujours assis, il me caresse l'intérieur de la cuisse avec sa main qui pue le shit, jusqu'à la chatte. Il tourne la tête vers un de ses potes et lui dit un truc en arabe. Ils se marrent tous les deux, et il remonte ma robe, pour découvrir ma chatte avec mes lèvres qui pendent un peu et qui sont gonflées.

- Il y a du passage, là-dedans.

Je ne sais pas quoi répondre, je regarde Farid, qui est attentif.

- Oui, monsieur.

- T'es dressée toi, c'est bien. A Genoux.

J'obéis, les genoux sur le carrelage. Il déballe sa queue et je la suce goulument. Les autres regardent pendant que je pompe de mon mieux, comme la pute expérimentée que je suis. Ils se parlent en arabe, ce qui fait que je ne comprends rien. Après 5 bonnes minutes, il éjacule une importante quantité dans ma bouche. Pendant qu'il est en train de jouir, je le fixe dans les yeux, comme une chienne dépravée. Je n'ai pas terminé de l'avaler que déjà, je me dirige vers le second. Il me faut une demi-heure pour les vider une première fois de cette manière, tous les quatre. Ils discutent entre eux. Ils se marrent. Je vois bien que Farid n'est pas naturel, il est un peu plus vieux qu'eux.

Un des mecs m'interpelle en français.

- Eh toi, le temps qu'on recharge, va faire la vaisselle. La cuisine est dégueulasse.

- D'accord, monsieur. Je peux enlever mes talons ?

Il m'observe de bas en haut. Petite pute de 1m50 trop maigre, avec les traces du carrelage sur les genoux rougis.

- Non garde-les. J'aime te regarde comme ça. Aller, va faire la vaisselle, petite pute. Après, on te défonce.

- Ok...

- Attends, tu encaisses les doubles ?

- Oui monsieur.

- Double vaginale et double anale ?

Farid m'observe, mais j'hésite. Après ma grosse journée, j'ai déjà mal. Une double de base, c'est déjà super.

- Non, je suis super étroite. Une dans chaque.

- Wallah ! rugit Farid. N'importe quoi, bien sûr que tu en prends deux dans chacun de tes deux trous.

Les autres se marrent.

- La gow est pas d'accord avec toi, Farid !

- Si si, je m'empresse de répondre. Il a raison, c'est juste que je fais pas souvent...

Je me dirige vers la vaisselle, persuadée d'avoir fait une grosse connerie. J'espère que Farid n'a pas eu l'impression de perdre la face devant eux à cause de moi.. J'ai le temps de regarder mes SMS.

Vivement demain ! Je sais, ça fait désespéré, mais pas du tout : je dis simplement ce que je pense. On va passer un bon moment, c'est tout

Tu réponds pas ??? Ok bonne nuit, j'espère ???

Je suis en train de laver la vaisselle et la cuisine de ces gros connards. J'essaye de me retenir mais je n'y parviens pas, je pleure silencieusement. Si l'enfer existe, cela ne peut pas être beaucoup pire que mon existence.


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Emmy, 19 ans, journal d'une prostituéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant