« CC Emmy. Envie d'un petit restau et d'un peu de temps avec moi ? Je voulais t'écrire avant, mais j'ai eu des partiels et bref, voilà je t'ecris mtn. Bises, j'espere que tu as encore envie de me voir
Thomas »
Je regarde le sms puis zappe sur un autre.
« Ok 150. Moi jaime gorge profonde et gicle ddedans c ok ? Tu kif sa ? Tu a dit ok hier c ok ? »
Je zappe sur le suivant.
Je travaille sans faire de vagues depuis une semaine. Farid ne m'a pas emmerdé après la fameuse après-midi. Je me fais baiser et je rentre à l'appartement. Je me pique à heures régulières. Je décline les soirées entre filles avec Lilou et Sam. Je me renferme. Je veux dire, encore plus que d'habitude. Je n'arrête pas de penser. A moi. A ma vie. A mes journées et recueillir tout ce sperme, toute cette merde. Avec du recul, je me demande comment je parviens à supporter ce traitement depuis cinq ans. On s'habitue à tout, même au pire. La planète est pleine d'histoires affreuses, que ceux qui n'ont pas une vie horrible évitent de regarder. Encore plus si ça se passe à côté de chez eux. Et je sais que cela ne pourra pas durer. Ce n'est pas comme si je prenais du plaisir à sucer toutes ces bites et accueillir tous ces hommes en manque. Il va bien falloir que ça s'arrête...
Farid me fout la paix. Il doit sentir qu'il ne faut pas me faire chier. Entre ses coups et ceux du gros poisson, j'ai pris cher. Je savoure l'accalmie en sachant que rien ne dure. Une semaine sans me faire frapper une seule fois. J'imagine que c'est une sorte de norme, dans la vraie vie. Mais pour moi, ou d'ailleurs pour Lilou ou Sam, ce n'est pas si fréquent.
Je reviens sur mes SMS. Il y en a 17 nouveaux. Je retrouve celui de Thomas. Alors, il m'a rappelé. Après quelques messages agréables mais sans date, ceux-ci s'étaient espacés et je n'avais pris la peine de le solliciter moi-même. Je me doute que ça ne va pas le faire.
D'un côté Thomas le mec normal. Gentil, et sans histoire. De l'autre, Emmy la pute. 50 à 70 bites par semaines.
Impossible.
Je textote une réponse, et je l'envoie de suite pour ne pas stresser sur les conséquences.
« CC ! Moi aussi super occupée ! Oui avec plaisir. On se revoie quand tu veux. »
Entre deux clients, je surveille mes messages. J'attends sa réponse. Cela m'aide à faire passer le temps. Je suce la tête ailleurs. J'encaisse les queues en imaginant ce qu'il va me dire.
Vers 17 heures, je n'attends même pas que le gros lard soit parti. La presta est terminée et il se rhabille, les couilles vides et pressé de retourner à son existence. Je suis à poil, à genoux sur le lit, et je lis enfin la réponse de Thomas.
« Cool ! Je me demandais si tu me répondrais. Allez, soyons fous, ce soir ? Un petit restau, ou tu préfères un verre et on voit après ? »
Il se passe quoi, après ? Mon cœur s'emballe. Il pense à quoi ? Je me presse de répondre, en espérant que Farid n'a pas prévu une de ces soirées spéciales pour moi, comme il le fait parfois au dernier moment.
« Oui, d'accord. Je préfère un verre. Je suis une petite mangeuse et tu vas déprimer si tu me regardes picorer dans mon assiette ! Ce soir ou et à quelle heure ? »
J'ai encore le sourire quand le client suivant se pointe dans la chambre. Il le prend pour lui. Il pense peut-être que je reçois pour le plaisir. Certains se figurent même que les prostituées aiment leur métier. Résultat, il bande directement et jouis assez rapidement sur ma poitrine. Il me raconte sa vie pendant qu'il va et vient entre mes jambes. Difficile de lui répondre, mais il n'attend aucune réponse. Il s'en va en me disant que je suis excellente et qu'il me recommandera. Un gentil.
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Emmy, 19 ans, journal d'une prostituée
General Fiction🔞 Attention : récit pornographique, violent et sans espoir. Interdit aux mineurs. 🔞 J'ai 19 ans. Je raconte mon quotidien, la drogue et les passes, les copines, les clients et Farid, mon protecteur. Je suis assez futée pour me rendre compte de l'e...