Chapitre 3 - Transport de marchandise

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Farid conduit prudemment, comme à son habitude. Il ne veut pas attirer l'attention pendant qu'il transporte « la viande ». Il ne prononçe pas ce mot en notre présence, mais je l'ai déjà entendu parler de nous avec ses potes. Lilou et moi, on est de la viande blanche, ou de la viande haram. Sam, c'est de la viande halal, ou viande tout-court.

On se tait, toutes, avant la question habituelle. Farid prononce le mot magique, sans même un regard pour Sam, assise comme à son habitude à l'avant.

- Alors ?

Chacune d'entre nous annonce la recette du jour. Il nous faut lui donner la moitié de cette somme. Aujourd'hui, je suis celle qui a ramené le plus. Plutôt tranquille. Hommes, pas mal. Mais Lilou n'en a vu que 6.

- Putain, tu te débrouilles comment ?

- Je te jure, j'ai accepté tous les hommes que tu m'as envoyé. Et je regardais bien mon tel au cas ou ça mordrait sur le tchat.

Farid se tait. Il n'est pas content. On sait toutes qu'à la moindre provocation de notre part, cela peut partir en vrille. Lilou se fait toute petite à côté de moi. Petite souris maigrichonne et craintive.

Nous lui donnons tendons chacune les billets de sa part. Il les accepte sans sortir de la voiture. 50%, pile. Gros soulagement, il ne monte pas à l'appartement. Quand il monte, c'est soit pour nous baiser, soit pour régler ses comptes, soit les deux. Mais Farid doit avoir mieux à faire ce soir.

Chacune se précipite dans sa chambre, et je sais ce que toutes nous allons faire. Le petit fix du soir. La seringue de 20h. Ensuite, la douche, pour se décrasser de la baise du jour. J'ai lèvres gonflées et le cul qui me brûle, mais pas plus que d'habitude. On se maquille et se fringue et direction Bordeaux centre. Une petite soirée entre filles !


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un épisode sans sexe, je sais, c'est moche... Mais on ne peut pas que baiser dans la vie... 


Emmy, 19 ans, journal d'une prostituéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant