Emmy, 19 ans, journal d'une prostituée

Chapitre 14 - Le client mou

– Ecarte bien les cuisses, voilà. Oui, et les lèvres, avec tes doigts.

Je fais comme il me demande. Il se penche et il me regarde la chatte. Il me renifle, toujours sans me toucher. J'ai l'impression d'être un morceau de viande dans l'étalage d'une boucherie.

– Tu sens bon de la chatte. C'est surprenant, vu le débit.

– Merci monsieur, je suis propre.

Un de ses doigts court le long de mon sexe, et s'enfonce soudain en moi. Le client rajoute un autre, puis encore un autre doigt, et fait des va et vient rapides. Il les ressort et le renifle. Il les approche ensuite de ma bouche pour que je lèche et suce ses trois gros doigts. Ensuite, il enfile son préservatif et me pénètre sans plus de cérémonie, en missionnaire. Il s'agite et enfonce sa langue dans ma bouche dans une parodie d'embrassade. Enfin, il jouit. Il reste encore quelques minutes à caresser mon corps, puis il se rhabille et il sort.

Je reste allongée sur le lit de l'hôtel, à regarder le plafond. Je m'évade. Farid pourrait se trouver une autre fille, et moi je pourrais arrêter les fixs. Je pourrais avoir une vie normale. J'ai de l'argent de côté, je ne flambe pas.

Mon téléphone n'arrête pas de vibrer. Les clients.

Je ne me suis pas essuyée quand le prochain client frappe à la porte. Je suis encore à poil. Il me tend les billets et je le suce tout de suite. J'ai le cerveau qui se déconnecte encore une fois. Il me dispose dans la position de son choix, et je le sens qui me pénètre. Puis il s'en va, et c'est au suivant.

Un SMS de Farid attire mon attention.

"Rdv important ce apresmidi. Fringues classe, jaretel et talons. Je t'explique a midi."

J'accueille la nouvelle avec indifférence. Il faut dire que mon nouveau client vient d'arriver et qu'il a l'air inquiet sur mes prestations et me bombarde de questions.

– J'ai pris 100 euros, c'est 30mn, c'est ça ?

– Oui monsieur.

– Je veux éjac deux fois. La première fois, je gicle vite.

– Désolé, mais c'est une seul éjac pour 100 euros.

– Putain, mais je te dis, je vais éjac super vite dans ta bouche. Je veux pouvoir te baiser après ! Je paye pas juste 100 balles pour une putain de pipe !

Le mec s'agite. Sa voix est plaintive et agressive en même temps. Il fait des gestes avec les mains, et je ne compte plus les fois où je me suis pris une gifle.

– Si vous jouissez trop vite, ok, on pourra continuer un peu après.

– Ok, et je peux te baiser sans capote ? Je bande moins bien avec le plastique.

Je prends ses billets et je les range vite dans mes affaires. 100 euros. 50 pour moi. A peine un fix...

– Non pour la pénétration. Mais je vous suce bien nature, t'inquiète.

Le mec tire la gueule. Il dépense une belle somme pour baiser mais il ne parvient pas à se détendre et apprécier. Tant pis pour lui.

Je m'agenouille et il me glisse son sexe flasque dans la bouche. Je lui caresse les couilles en même temps. Il n'arrive pas à lâcher prise. Il a encore le sexe à moitié mou quand il éjacule une quantité de sperme impressionnante. J'attends qu'il ait terminé puis je me dirige vers l'évier ou je crache tout. Je me rince la bouche et je retourne le sucer. Il est toujours aussi mou.

– Putain, d'habitude, je bande mieux. C'est juste que tu sais pas foutre l'ambiance.

– Je suis désolée...

Je continue de le sucer de mon mieux. Cela fait quinze minutes et il ne bande toujours pas plus. Il m'installe sur le lit et il me caresse sans gentillesse. Je lui rends ses caresses, j'embrasse son torse. En désespoir de cause, il essaye de mettre une capote mais il est trop mou et il s'énerve. Je fais très attention à chacun de mes gestes, et je ne dis rien. Avec ce genre de client, cela peut partir d'un coup, je ne le sais que trop bien. Pour lui, forcément, son impuissance est due à moi.

– T'es vraiment une pute de merde.

– Je suis désolée...

Je lui caresse le torse et presse ma petite poitrine contre lui.

– Ca arrive parfois, lui dis-je avec une toute petite voix.

Il se barre sans me dire au revoir.

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Merci de continuer à lire, c'est sympa de savoir que j'intéresse du monde avec ce que j'écris, merci beaucoup.