Chapitre 18

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Jusqu'à la rentrée. J'ai jusqu'à la rentrée prochaine pour faire mon choix. C'est le temps que me laissaient Mauyra, et l'académie de Lille, pour choisir entre rester dans mon lycée actuel ou partir dans une "école spécialisé pour les cas comme moi" avaient-ils dit. "Les cas comme moi", ils avaient dit ça comme si j'étais un virus, un virus à éradiquer.

La vérité est que moi même je me considérais comme un virus, ou plutôt comme ayant un virus dans mon cerveau. HPI, j'étais HPI. Vous y croyez vous ? Moi, Louisa Rivers, HPI.

Comme si ma vie n'était pas déjà assez compliqué comme ça, il fallait rajouter ça.

Certes ils m'avaient accordés «beaucoup» de temps, «de mars à septembre, c'est largement suffisant pour y réfléchir». Bien sûr que c'était suffisant. En soit, je pouvais rendre ma décision à n'importe quelle moment, septembre était juste le dernier délais.

Mes parents avaient très vite été informés de la nouvelle, et leur réaction fut quelque peu déroutante. Déroutante car ils n'avaient littéralement pas réagis, ils c'étaient contenté d'acquiescer et de changer de sujet.

Pour eux HPI ou pas HPI, j'étais Louisa, leur Louisa.

Ils m'avaient même «laisser le choix», je dis ça avec des guillemets car ils savaient très bien que mon choix était déjà fait. Je n'avais pas eu besoin d'y réfléchir très longtemps.

Que ça plaise ou non à madame Fray je resterais dans son lycée. Je veux une vie tout ce qu'il y a de plus normal, et aller dans un établissement spécialisé n'a rien de normal.

Je savais pertinemment que cette décision ne plairait pas à Mauyra, elle était si heureuse d'avoir décelé un cas de HPI, mais la décision final était la mienne, et je ne partirais pas.

Malgré le fait que mon choix soit déjà fait, j'attendais, j'attendais la dernière minute pour leurs annoncer car je savais que cela décevrait beaucoup Mauyra. Je savais qu'elle ne comprendrait pas.

Moi même si j'étais à sa place je ne comprendrais pas. Qu'elle personne saine d'esprit refuserait un traitement de faveur ? Une chance d'avoir quelque chose qui soit adapté pour lui ? Personne.

Mais je ne suis pas une personne censé, et encore moins saine d'esprit. Je ne le suis plus.

— Ohhhh ma Rivy, le soleil, la plage, les palmiers, le sable blanc, j'ai tellement hâte qu'on soit arrivées ! Dit Tasha avec une pointe d'excitation dans la voix.
— J'ai hâte aussi. Répondis-je avec beaucoup moins d'enthousiasme.
— Louisa Rivers! Je t'interdis de penser à l'école, à ta santé, à ta famille, particulièrement à Ben et... je t'interdis de réfléchir tout court !
— Facile à dire...
— Et à faire ! Je te promet qu'on va passer le meilleur été de toute notre vie ! Et que tu vas enfin pouvoir oublier tout tes problèmes blah blah blah tu connais la chanson.
— Je dois même oublier ma propre santé ? Je risque de pas voir grand chose de cet été alors, rigolais-je en lui montrant ma petite trousse à pharmacie.
— Oui. Bon. T'as compris où je voulais en venir.

Je regardais les gens passer et repasser avec leur valises. J'affichais parfois un petit sourire lorsque j'en voyais certains courir quand la petite voix dans l'interphone annonçait les prochains décollages.
Qu'est-ce que je fais dans un aéroport vous me direz ? Mes parents avaient finalement acceptés que je parte avec la famille de Tasha au Portugal pendant plus d'1 mois et demi. Et le combat pour qu'ils acceptent fut très dure. À notre étonnement à Tasha et moi, c'est son beau-père Tobias qui était parvenu à convaincre mes parents par je ne sais quelle miracle.
Bien sûr, son intervention aurait pu être évité. Malheureusement, lorsque j'ai proposé à Ben un pacte pour «améliorer notre relations d'ici l'été pour qu'il soit débarrassé de moi», il ne l'a pas prit comme je m'y attendais.
Contrairement à ce que je pensais, Ben c'était comporté d'une manière encore plus exécrable qu'à l'accoutumé. La raison ? Il ne voulait pas que je parte. Non ce n'est pas parce que je lui aurais manqué, mais parce qu'il estimait que je ne méritais pas de faire un aussi beau voyage pendant que lui resterait ici.

Louisa' diary: from chaos to lightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant